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Crise

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2011

8.12 Juillet-août 2011

9 Notes

10 Sources

10.1 Références

10.2 Bibliographie

11 Compléments

11.1 Articles connexes

11.2 Liens externes

Causes de la crise[modifier]

La crise de la dette publique n'est que le symptôme qui doit conduire à rechercher les causes premières qui sont multiples et variables d'un pays à l'autre : une très forte dette publique liée à des problèmes structurels importants ( difficulté à lever l'impôt et à maitriser les dépenses), une flambée de l'immobilier en Espagne qui a conduit les agents privés à contracter des montants risqués de dettes privées, l'absence d'appréciation par les banques des risques encourus tant dans l'octroi des prêts que dans leur refinancement, les trop modestes efforts (depuis la crise des subprimes) de régulation du secteur bancaire et financier1, la faiblesse de la croissance qui touche l'ensemble des anciens pays industrialisés depuis la crise économique dite de la Grande Récession (2008 et après), l'effet cumulatif provoqué par les anticipations d'une décélération continue des perspectives de croissance.

Alors que le mouvement de dérégulation financière a produit des innovations tant au niveau des institutions que des comportements et que ceux-ci ne sont pas encore complètement décantés) de nombreux débats naissent dans l'urgence – sinon dans la précipitation – pour déterminer qui doit prendre en charge les risques (risques privés transférés vers les États) et qui doit payer et/ou faire les efforts pour surmonter la crise.

Enfin la crise fournit l'opportunité à certains opérateurs de tirer profit du décalage entre la rapidité d'exécution des marchés et la lenteur relative des décisions publiques (et a fortiori lorsqu'elles sont inter-étatiques) en spéculant sur les dettes souveraines européennes.

Pays à risque élevé[modifier]

Grèce[modifier]

Article détaillé : Crise de la dette publique grecque.

Dettes souveraines rapportées au PIB à fin 2011

La crise de la dette publique grecque est issue de la crainte des créanciers de la Grèce sur sa capacité à rembourser sa dette publique ainsi que de payer les intérêts de cette dette. Elle résulte à la fois de la crise économique mondiale et de facteurs propres au pays : fort endettement (environ 120 % du PIB), déficit budgétaire qui dépasse les 13 % du PIB2. Cette crise a été aggravée par le manque de transparence dont a fait preuve le pays dans la présentation de sa dette et de son déficit, notamment par la levée de fonds hors bilan, par le biais d'instruments financiers mis au point par Goldman Sachs3. Comme l'a relevé l'eurodéputée socialiste Pervenche Berès dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, c'est Mario Draghi, actuel président de la BCE, qui, vice-président de Goldman Sachs pour l'Europe, de 2002 à 2005, était chargé des États souverains. Pervenche Berès s'interrogeait en conclusion avec Pascal Canfin : « Saura-t-il combattre aujourd'hui ce qu'il a hier promu et qu'il n'a jamais critiqué ? »4.

Pour l'économiste Jean Pisani-Ferry, « depuis dix ans, l'écart moyen entre le déficit budgétaire réel et le chiffre notifié à la Commission européenne a été de 2,2 %5 du produit intérieur brut (PIB) »6. Cela amènera la Commission européenne et des responsables politiques européens à demander des explications à la Grèce7, à s'interroger sur le rôle joué par Goldman SachsN 1 en tant que conseil du gouvernement grec8 et à envisager de réglementer le marché des CDS9. Cette crise a entraîné une baisse de l'euro qui favorise les exportations et la reprise10. Elle a aussi et, peut-être surtout, provoqué un double débat sur la façon de venir en aide à la Grèce (faut-il ou non s'en occuper entre Européens ou vaut-il mieux laisser le pays demander l'assistance du FMI ?) et sur la gouvernance de la zone euro.

Concernant le premier point, selon Jean Pisani-Ferry, directeur du think tank Bruegel, il conviendrait de laisser faire le FMI, car cette institution possède l'expertise de ce genre de problème et, à la différence des institutions européennes, « est capable d'affronter l'impopularité »11. Au contraire pour d'autres, tel Jean-Claude Trichet, le recours au FMI serait vu comme un échec pour la zone euro12. Lors d'un sommet extraordinaire le 11 février13, les Européens s'engagent à soutenir la Grèce si celle-ci faisait des efforts et une équipe d'officiels de l'Union européenne et de la BCE est envoyée à Athènes pour examiner la situation. Ces experts sont accompagnés d'un représentant du FMI qui doit se pencher sur les comptes publics13.

Le 26 mars un Conseil européen14 décide que la zone euro pourrait se porter au secours d'un pays de la zone en difficulté après que ce dernier a fait appel au FMIN 2 et ait reçu une aide substantielle de cette institution. Dans ce cas, sous certaines conditions, les pays de la zone euro pourraient apporter un complément d'aide. Par ailleurs, la déclaration prévoit d'améliorer le fonctionnement de la zone euro. Sur ce point, il existe, entre la version anglaise et la version française, une différence notable. Là où le texte anglais emploie l'expression gouvernance économique, le texte français utilise le terme gouvernement économique15.

Le 7 mai 201016 les dirigeants de la zone euro ont endossé formellement le plan d'aide à la Grèce. Les pays de la zone euro ont mis en place un mécanisme sans précédent d'aide à la Grèce consistant en des prêts bilatéraux pour un montant total de 110 milliards d'euros (80 milliards pour les pays de la zone euro et 30 milliards pour le Fonds monétaire international). Il prévoit que le déficit public grec soit réduit à 2,6 % du PIB en 2014.

Le 10 mai 201017 les ministres des Finances des Vingt-Sept ont annoncé la mise en place d'un « Fonds européen de stabilité financière » (FESF) de l'ordre de 750 milliards d'euros pour financer d’éventuels autres sauvetages, afin d'éviter que la crise grecque ne s'étende à l'Espagne, au Portugal, voire à l'Italie.

Malgré l'adoption du plan de sauvetage et la mise en place de plusieurs plans d'austérité dans le pays, les objectifs de réduction du déficit public grec ne sont pas atteints. En effet, alors que le déficit public en 2009 était de 13,6 %, le plan prévoyait sa réduction à 8,1 % en 2010. Finalement, le déficit sera de 10,5 % en 2010 alors que dans le même temps le déficit de 2009 est réévalué à 15,5 % au lieu de 13,6 %. Le jeudi 21 juillet 2011, les Européens et le FMI ont adopté les grandes lignes d'un second plan de sauvetage :

Au niveau financier, le pays va bénéficier de 109 milliards d'euros de fonds publics : 79 venant du FESF et du FMI et 30 des privatisations. Par ailleurs, le secteur privé doit participer pour 49,7 milliards d'euros. Les taux des prêts du FESF sont ramenés de 4,5 % à 3,5 % et leur durée de remboursement est allongée18.

Au niveau structurel, il est créé une « task force » destinée à soutenir la Grèce dans la mise en œuvre des réformes votées et à essayer de redynamiser la croissance en Grèce en employant au mieux les Fonds européens (aides régionales notamment) non encore utilisés19.

Enfin, le FESF voit son rôle élargi : il pourra maintenant racheter des obligations d’État sur le marché secondaire, participer au sauvetage des banques en difficulté, prêter à des États en situation difficile18. Son action est conditionnée à l'avis unanime des pays participants et de la BCE18. Ces dispositions ne rentreront en vigueur qu'après ratification par les parlements nationaux19.

Irlande[modifier]

Taux d’intérêts à long terme de pays de l'Union européenne.

L'Irlande fut le premier pays à connaître le même sort que la Grèce, même si la situation du pays est sensiblement différente. Contrairement à la Grèce, l'Irlande a longtemps été en croissance et ses finances publiques étaient saines. À tel point que le pays fut surnommé le « Tigre celtique » (en référence aux Tigres asiatiques).

Malgré cela, l'Irlande a été beaucoup plus touchée par la crise des subprimes en 2008, notamment en raison de la bulle immobilière. En 2010, le pays fait face à une grave crise bancaire. Plusieurs de ses banques (notamment la banque Anglo) sont au bord de la faillite et doivent être renflouées.

En septembre l'Irlande doit une nouvelle fois se porter au secours de ses banques ce qui provoque une augmentation considérable de son déficit public qui atteint 32 % du PIB20. Le pays hésite à demander l'aide du Fonds européen de stabilité financière, à la fois pour des raisons de fierté nationale et parce qu'il craint que les autres pays lui imposent de relever son impôt sur les sociétés qui a assuré son succès mais qui est jugé « non coopératif » par les autres États européens. Ceux-ci ont

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