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Développement Financier

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étudie la contribution du développement financier et la croissance. Cinq indicateurs financiers seront utilisés représentant le développement des activités de financement à la fois intermédié et désintermédié.

1- Bref aperçu théorique et empirique

Un des premiers économistes ayant traité la liaison entre la croissance et les variables financières est Schumpeter (1912). Pour ce dernier, l’entrepreneur innovateur a besoin de moyens financiers pour mettre en œuvre de nouvelles technologies de production, et le rôle du banquier est primordial dans le choix de ces nouvelles technologies. Pour Schumpeter le développement financier stimule la croissance à travers l’allocation efficace des ressources.

Goldsmith (1969) a démontré le rôle prépondérant de la structure financière dans l’économie. Il a mis au point plusieurs indicateurs pour exprimer quantitativement les divers aspects de la structure financière. Son critère de base est ce qu’il appelle les rapports des interrelations financières, qui mesure la « superstructure » financière d’une économie en fonction de son « infrastructure » réelle.

La superstructure est estimée par la valeur totale des avoirs financiers détenus à un moment donné, tandis que l’infrastructure est estimée par le total des actifs corporels.

L’étude a porté sur un échantillon composé de 35 pays de 1860 à 1963. Les principales conclusions de Goldsmith sont :

- les périodes de croissance plus rapide ont été accompagnées par un développement financier au-dessus du taux moyen

- l’existence d’une corrélation positive entre la croissance économique et le développement financier.

Cependant, la première analyse théorique et empirique marquante de la relation entre la croissance économique et le développement financier fût développée par Mc Kinnon et Shaw (1973). La thèse développée par ces économistes est que la structure financière joue un rôle important dans le développement. La séparation de l’épargne et de l’investissement est possible par la création d’institutions financières et d’actifs et passifs financiers autres que l’argent. Le développement financier et la diversification des institutions financières non seulement stimulent l’épargne, mais aussi agissent aussi sur la propension à investir et ce par l’influence qu’ils ont sur le loyer de l’argent et sur le volume des capitaux disponibles.

Donc, l’approfondissement financier contribue à la fois à faire augmenter le volume de l’épargne et l’efficience de l’investissement.

Considérant que la répression financière est un obstacle pour l’accumulation et la croissance économique, et afin de permettre aux institutions financières de remplir pleinement leur rôle, Mc Kinnon et Shaw insistent sur la libéralisation financière et l’élimination de toutes les formes d’intervention publique dans les affaires financières. Leur analyse vise à montrer que la répression financière ( matérialisée par un contrôle des taux d’intérêts, ou par l’utilisation d’instruments quantitatifs tels que l’orientation des crédits vers des secteurs jugés stratégiques, ou la fixation des ratios de réserves élevés) réduit l’épargne au profit de la consommation courante, fixe l’investissement au dessous de son niveau optimal, et détériore l’efficience de l’investissement réalisé dans la mesure où les banques sont forcées par le gouvernement de financer des projets à faible rendement.

Depuis quelques années, et avec le développement du modèle de la croissance endogène, la relation entre le développement financier et la croissance fut propulsée au centre du débat. Un grand nombre de travaux empiriques étudiant la corrélation entre ces deux variables a vu le jour. Parmi ces travaux, on peut citer, en premier lieu, celui de Lanyi et Saracoglu (1983). A partir d’un échantillon composé de 21 pays en développement allant de la période de 1971à 1980, Ces auteurs ont montré qu’il existe une relation positive et significative entre le taux de croissance réel et le taux d’intérêt réel. Ce même résultat a été confirmé par la banque mondiale (1989) et Gelb (1989) qui ont démontré l’effet positif du taux d’intérêt réel sur l’épargne et sur la croissance économique.

En 1992, Roubini et Sala-I-Martin ont démontré théoriquement et empiriquement qu’une économie non règlementée au sens de Mc Kinnon et Shaw se développe plus rapidement qu’une économie où les pouvoirs pratiquent la répression financière. Ces auteurs ont étudié le cas des pays d’Amérique latine et ont conclu que le faible taux de croissance qu’ont connu ces pays par rapport au reste du monde entre 1960 et 1985 est dû principalement aux politiques de répression financière.

En 1993 et sur un échantillon de 80 pays au cours de la période 1960-1989, King et Levine ont étudié l’impact du développement financier sur la croissance, l’accumulation du capital physique et l’accumulation de l’efficacité économique, mesurée par la productivité globale des facteurs.

Pour évaluer le développement financier, King et Levine ont utilisé quatre indicateurs, à savoir, la part des crédits privés dans le PIB, la part des crédits alloués au secteur privé dans le total des crédits intérieurs, le passif exigible du système financier par rapport au PIB, mesuré par le rapport [pic]([pic]), et la part des banques commerciales dans l’allocation du crédit intérieur par rapport à la banque centrale

([pic]).

Pour ces quatre indicateurs King et Levine ont trouvé un lien positif et étroit entre le développement financier et les variables représentant la croissance économique.

De plus, ces auteurs précisent que la répression financière entraîne une augmentation du coût d’évaluation et de financement des entreprises, ce qui réduit le taux de rendement de ces intermédiaires. Ainsi, la répression financière réduit les services proposés par le système financier aux épargnants, entrepreneurs et producteurs, elle entrave donc l’innovation et affaiblit le taux de croissance.

Bencivenga et Smith (1991), précisent que l’intermédiation financière a un impact positif sur la croissance. D’une part, grâce à l’assurance des dépôts qu’elle fournit aux épargnants, elle améliore le taux de transformation de l’épargne en investissement, augmentant ainsi ces variables importantes. D’autre part, elle facilite la réalisation d’investissements de long terme plus rentables.

Dans ce sillage, Saint Paul (1992) souligne l’importance du système financier dans le processus de croissance. Grâce à leur capacité d’expertise et leur accès privilégié à l’information, les intermédiaires financiers financent les projets les plus rentables. Par la diversification, ils permettent une meilleure maîtrise des risques inhérents aux projets d’investissement rendant du même coup la spécialisation des investissements plus attractive.

En 1995, De Gregorie et Gridoti se sont intéressés aux effets de la libéralisation financière. Ils obtiennent un impact positif du ratio « [pic][pic]». Ils affirment que cet impact se transmet plutôt à travers la hausse de la productivité et non à travers l’augmentation de l’investissement.

En 1999, Levine, Loazy et Beck ont repris les mêmes indicateurs développés par King et Levine (1993) pour les appliquer sur un échantillon composé de 71 pays au cours de la période 1960-1995. Les résultats ont confirmé ceux trouvé précédemment, c'est-à-dire l’existence d’une relation positive et significative entre le développement financier et les variables représentant la croissance économique.

Ces études et d’autres encore plaident en faveur d’un sens de causalité univoque entre développement financier et croissance économique. Cependant, il existe une deuxième opinion dans la littérature économique, conformément à laquelle le secteur financier a une importance secondaire.

En 1952 Robinson affirme que la croissance économique crée une demande pour certains types de services financiers et le système financier répond automatiquement à cette demande. Ainsi, d’après Robinson, le développement financier est juste un côté du développement économique.

Patrick en 1966 s’est interrogé sur l’existence d’un lien de causalité inverse. Il a distingué deux étapes dans le développement économique d’un pays. Dans la première, c’est le développement financier qui induit la croissance économique : « supply leading », c’est la période dans laquelle l’approfondissement financier induit le développement économique. Dans la seconde, c’est le système financier qui répond à la demande de services qui s’adresse à lui : « demand following ».

Jung en 1986 a effectué une étude sur un échantillon composé de 56 pays où il a intégré l’analyse de causalité. Son étude de la causalité unidimensionnelle montre que 24 pays présentant une causalité du secteur financier au secteur réel, contre 14 en sens inverse.

Berthélemy et Varoudakis (1998) ont montré la possibilité d’interactions à double sens entre croissance et développement financier. Ils ont validé par une analyse de panel l’idée selon laquelle l’effet de l’approfondissement financier sur la croissance ne se manifeste qu’à partir d’un certain seuil ([pic][pic]36,5%).

Dans

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