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Histoire Des Arts Vietnam

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selon laquelle le basculement idéologique d'un pays en faveur du communisme serait suivi du même changement dans les pays voisins selon un effet domino. Cette théorie fut invoquée par différentes administrations américaines pour justifier leur intervention dans le monde.

I- Une réalité transformée

a) Des films qui instaurent un pseudo héroïsme américain

Le cinéma américain traitant de la guerre du Vietnam connu plusieurs périodes bien distinctes.Pendant la guerre et dans les années suivantes, jusqu’à 1978, Hollywood ne s’enthousiasma pas à cette guerre, offrant peu d’œuvres de fictions. On trouve par exemple « Commando au Vietnam » (A yank in Vietnam) qui raconte les péripéties d’un officié chargé de libérer un médecin ayant été enlevé par les Viêt-Cong. Ce peu d’engouement est normal car cette guerre fut la plus impopulaire de l’histoire des Etats-Unis d’Amérique. De plus, l’Etat n’avait pas obligé, comme lors dela Seconde Guerre Mondiale, les réalisateurs à participer à l’effort de guerre.

En plus de tous cela, Hollywood découragea lréalisateurs de réitérer des films à polémique, comme Les bérets Verts de Wayne, sorti au cours de l’année 1968. Celui-ci était l’apologie de l’engagement Américain au Vietnam, justifiant la guerre avec un patriotisme à la limite du grotesque. Wayne n’en était pas à son coup d’essai, ayant réalisé Alamoou même Iwo Jimaet son amour de la patrie de l’oncle Sam se traduit dans ses films. Par exemple les 20 premières minutes des Bérets Vertsexpliquent minutieusement les pseudo raisons de l’engagement anti-communiste. La sortie de ce film déclancha une vaste polémique, et certains virent en cette œuvre un objet de manipulation des masses, une grossière propagande.

Dès 1978, et ce jusqu’à 1985, après la défaite humiliante des Américains, fleurirent des films revanchards, hargneux. Les valeurs de patriotisme américain furent outragées après la défaite de 1975, et c’est dans ce climat d’orgueil blessé, comparable à notre défaite de 1871 contrela Prusse, que naquit Rambo (1982), et surtout Rambo II(1985), traitant le conflit Vietnamien.

En effet dans ce film le personnage de John Rambo, joué par Sylvester Stallone, dévaste à lui seul les rangs Viêt-Cong, armé d’un arc et de flèches. On trouve ainsi un exemple de la supériorité américaine face aux communistes que le héros supprime par centaines. Mais la cause de la trahison, qu’est le communisme pour les Américains, émane de l’U.R.S.S., et le réalisateur George Pan Cosmatos amène donc une troupe de soldats Russe à croiser le chemin de Rambo. Ceux-ci sont montrés méchants et sadiques : ils utilisent la torture pour faire parler Rambo, et voyant que la douleur n’a pas d’emprise sur le soldat américain, ils menacent de crever l’œil d’un autre soldat, et Rambo parle, car son esprit de camaraderie est le plus fort.

Pour illustrer le thème de la supériorité de l’américain sur les autres, nous pouvons prendre pour exemple la scène ou, après s’être évadé du camp communiste, Rambo est pris en embuscade dans la jungle par cinq soldats du Nord Viêtnam dont les balles ne l’effleurent même pas. Par contre sa réplique est fulgurante et quatre soldats asiatiques décèdent en une seule salve.

Suite à la vision de ces films à la limite de la propagande, nous pouvons apercevoir le soldat américain parfait, celui qui lutte contre le communisme, celui qui dévaste les rangs ennemis avec des armes de fortunes, celui qui n’est jamais blessé. Dans ces aventures épiques d’un nouveau genre, le soldat américain est élevé au rang de héros, en machine à tuer supérieur à quiconque.

b) Une idéalisation du conflit à travers le grand écran

Au cours de cette partie nous tacherons de comprendre dans quelles mesures certains films sur la guerre du Viêtnam ont idéalisés le conflit Vietnamien et la patrie américaine.

Ainsi, certains réalisateurs ont pris parti d’être subjectifs dans leur approche cinématographique du conflit. Par exemple, aucun cinéaste ne montre, ni même ne mentionne l’existence possible et l’utilisation pourtant effective de l’agent orange, cedéfoliant chimique responsable de plusieurs maladies chez les personnes ayant eu affaire à cet herbicide.

En effet son usage a été massif et c’est plus de 3 millions de Vietnamiens qui ont été directement exposés aux herbicides entre 1961 et 1971, auxquels il faut rajouter un nombre inconnu de cambodgiens, de laotiens, de civils et militaires américains, et de leurs divers alliés australiens, canadiens, néo-zélandais, sud-coréens. Cécité, diabète, cancers de la prostate et du poumon, malformations congénitales furent les conséquences d’une utilisation abusive et non contrôlée de l’arme bactériologique.

Mais, même dans la filmographie engagée concernant la guerre du Viêtnam, il n’est mentionné nulle part l’usage de cette arme dévastatrice.

De plus, l’utilisation du napalm pourrait être sujette aux mêmes remarques, même si son utilisation est confirmée dans le film Apocalypse Now, notamment la scène avec le commandant Kilgore, lorsqu’il attaque le village vietnamien (pour la principale raison que celui-ci est bien situé pour la pratique du surf, que le commandant Kilgore et la plupart de ses hommes pratiquent assidument), et qu’il explique à Willard qu’il adore l’odeur du Napalm le matin.

Les combats furent plutôt violents, meurtriers, les chiffres en attestent, angoissant pour les deux parties. Ce fait n’est pas illustré dans tous les films visionnés. Dans Rambo II par exemple les Américains ne meurent jamais. En effet même après la guerre, après des années de détention en territoire Vietnamien dans des conditions délibérément montrées de manière pathétique, à la limite de l’excessif, les Américains sont toujours là, certes quelque peu fatigués mais toujours vivant. Nous avons utilisé le mot « excessif » car le plan ou l’on voit les Marines dans leur cellule en bambou, qui s’apparente d’ailleurs plus à une cage très confinée, dans laquelle ils vivent à plusieurs depuis des années, le réalisateur insiste sur la combativité des soldats américains en les couvrant de détritus, de rats et de parasites dont les effets pathologiques évidents, du fait du manque d’hygiène, auraient du avoir des conséquences létales. Mais le fait est que ces militaires américains ont survécu et qu’un soldat, un seul, Rambo, les sauvent tous à la fin. D’ailleurs dans l’intégralité du film, aucun américain ne meurt, alors que des centaines de Russes et leurs alliés Viêt-Cong trépassent. Il est intéressant de noter que la seule perte du côté de Rambo est son informatrice, Vietnamienne bien sur. Le réalisateur veut démontrer dans cet acte toute la lâcheté du Viêt-Cong qui abat ses propres compatriotes, et qui plus est une femme, et une femme qui rêvait d’Amérique. En effet elle avait demandé à Rambo, juste avant sa mort, de l’emmener avec lui en Amérique, quand sa mission serait terminée. Ce fait traduit le plaisir que tirent les Américains de leur statut de « terre du rêve », qui entretiennent eux même le cliché de « l’American dream ».

II – Une réalité dénoncée parun cinéma américain engagé

a) La folie dont les soldats américains sont victimes

La guerre fut tellement meurtrière et violente, tellement éprouvante pour les soldats américains, loin de la patrie de l’Oncle Sam, que des conséquences néfastes pour leurs esprits troublés firent leur apparition.

En effet la folie devint une donnée majeure de la filmographie concernant la guerre du Vietnam ; ainsi dans Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, cet aspect de la guerre et de la psychologie humaine face à ce déferlement de violence fut largement exploité par les cinéastes.

On peut noter que cette folie a également affecté le réalisateur et les acteurs, lors du tournage d’Apocalypse NowCoppola investit une grande partie de sa fortune dans ce projet, s’investissant corps et âme dans son film. A la fin de l’année 1976 Coppola retourne aux Etats-Unis après un tournage désastreux, avec des centaines d’heures de pellicules inutilisables. Dépassé et happé par la démesure de son entreprise Coppola devient sujet à des crises mystiques et se met à se droguer. Durant ses délires, dégouté par la politique étrangère américaine, il s’identifie aux peuples opprimés du Vietnam. Il perd ainsi quarante kilogrammes, devient agressif, paranoïaque, mégalomane et dépressif, menaçant plusieurs fois de se suicider. A cette époque il dépense 150 000 dollars par jours pour assouvir ses lubies, se faisant livrer des centaines de steaks congelés provenant d’Amérique, du champagne

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