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Introduction À La Sociologie Économique

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s explicables par le seul mécanisme de formation des prix. La sociologie économique franchit résolument le pas. Ayant identifié tout un ensemble de médiations sociales (réseaux sociaux, relations domestiques, politiques et juridiques, connaissances économiques) à l’œuvre sur les marchés, elle propose des explications des régularités économiques qu’on y observe.

Chapitre 1 : Concepts fondamentaux

Pour pouvoir comparer des comportements et des faits relevant de contextes différents, il est nécessaire de disposer de notions de portée universelle : c'est-à-dire de notions définies de telle sorte qu’elles applicable en tout lieu, spécifiable selon le contexte. Il faut donc qu’elles soient abstraites et qu’elles ne contiennent aucun postulat de comportement ; plus précisément le postulat sera que les comportements diffèrent selon le contexte social.

1.1 Système social, structures sociales

La démarche sociologique est systémique. Dans l’étude d’une situation, on tentera à chaque fois de repérer la « marge de manœuvre » des individus et des groupes. La liberté de choix dont ils disposent à l’intérieur du contexte dans lequel ils évoluent. Pour cela, nous disposons de concepts tel que système et structure, qu’il est nécessaire de définir de façon précise, pour éviter les usages inconsidérés de ces notions qui reviennent souvent dans le langage courant.

Un système social ou autre est une totalité composée de niveaux différents, les quels ne peuvent être isolés indépendamment de leurs relations aux autres niveaux et à la totalité. Un système est un ensemble de structures liées entre elles par certaines règles et lois. Chaque structure est un ensemble d’objets ou d’éléments liés entre eux par certaines règles et lois.

Chaque niveau d’un système est à la fois spécifique et lié à chacun des autres niveaux ainsi qu’à la totalité du système. On ne peut pas déduire un niveau d’un autre ou réduire un niveau à un autre ; de même on ne peut ni réduire le système à l’un de ses niveaux ni déduire le système de l’un de ses niveaux indépendamment de ses relations aux autres niveaux.

Les relations entre niveaux d’un système sont de deux ordres : « règles » et « lois ». Par règle on entend l’organisation consciente, volontaire, délibérée, des structures ou des éléments à l’intérieur des structures. Par loi, on entend la logique cachée in intentionnelle ou résultante de l’organisation des structures. Règles et lois sont elles-mêmes dans des relations données. L’organisation consciente des structures est de l’ordre de la conjoncture ; l’organisation « cachée » ou résultante est de l’ordre de la longue durée. Les « règles » résultent d’un accord : elles sont en général observables ; tandis que les « lois » doivent être découvertes par la recherche, par l’analyse. Ces définitions ne sont pas propres à la sociologie : elles renvoient à la théorie des systèmes et à l’usage qui en est fait dans les sciences sociales comme en biologie ou en physique.

2.1 Niveau économique, politique et idéologique

Par niveau économique on entend l’ensemble des aspects matériels de la vie sociale. Le niveau économique comprendra les facteurs de production, de distributions et d’usage des biens et services. Cette définition n’implique ni postulat de rareté, ni postulat de rationalité : elle sera ainsi adéquate à l’analyse de sociétés autres qu’industrielles.

Le niveau politique est l’ensemble des relations d’autorité et de contrôle. Les structures de propriété et de pouvoir relèvent du niveau politique.

Le niveau idéologique comprend l’ensemble des représentations de la réalité. Les mythes, les systèmes de valeurs, les idéologies politiques, mais également religions, relèvent du niveau idéologique. Les religions offrent des interprétations, des représentations de la réalité, bien que d’origine divine. Les sciences en tant que systèmes de représentation de la réalité sont également des idéologies.

Toute relation entre des individus ou groupes à propos de choses « économiques », implique une relation de contrôle ou d’autorité « politique » ; cette relation elle-même établie, organisée, à partir d’une représentation de la réalité (idéologie), qu’il s’agisse d’éthique, de morale, des références religieuses. La division en trois niveaux est arbitraire mais cohérente : chaque niveau est dépendante des autres et à son tour le conditionne.

A titre d’illustration, soit une usine produisant des tchadors. Le type de production découle d’un système particulier de représentation de la réalité, (idéologie) qui ordonne aux femmes de porter le tchador. Les ouvriers de l’usine travaillent dans des relations données d’autorité (politique),propre non seulement à l’état des techniques, et au volume de biens à produire (économie), mais conditionné aussi par le système de représentation : travail parcellisé (taylorisme) ou non, autogère ou hiérarchique etc.…. L’usine appartient à des actionnaires, ou à l’Etat, ou à un propriétaire unique en fonction de l’idéologie dominante. La relation des ouvriers avec le(s) propriétaire(s) sera ici d’opposition « des classe », le paternalisme de type filial ou religieux.

2.2 Quelques remarques de base

En parlant de système, structure, niveaux, économique, politique, idéologique, on fabrique des abstractions, des outils. Ces outils valent quelque chose qu’ils ne permettent de rendre compte de ce qu’on observe. Ce qui ne veut pas dire que l’économique, la politique, idéologique aient une existence réelle, qu’il s’agisse de notions « vraies ». Elles sont pertinentes parce quelles remplissent la mission pour laquelle elles sont créées ; permettre d’approcher, de représenter tous les types de société sans présupposé de nationalité ni de comportement.

Les préférences individuelles s’expriment dans un cadre donné, celui du système de valeurs. Les choix des individus sont libres, mais seulement à l’intérieur de ce cadre qui définit ce qui est bien ou mal, propre ou sale, riche ou pauvre, honorable ou déshonorant etc. je suis libre d’affecter une part de mes revenus à mon habillement ; je ne suis pas « libre » de facto, de m’habiller en femme. Français ; je ne suis pas « libre » d’affecter mon épargne à un deuxième mariage, parce que la société française ne reconnaît ni la polygamie ni la compensation matrimoniale pour l’obtention d’une épouse.

Lorsqu’on passe d’une société à une autre, les références éthiques du comportement individuel ou collectif sont modifiées. Le bien devient le mal, le propre devient sale etc. dans le domaine de la sociologie, rien n’a de fondement « naturel », en dehors de quelques nécessités (boire, manger, dormir, procréer) auxquelles l’imagination des hommes et les circonstances historiques apportent une multitude de réponse que chaque société tente de poser comme « naturelles ».

Les scientifiques semblent s’accorder pour admettre que l’objectif premier de tous les systèmes est de se survivre à eux-mêmes. Dans le cas des systèmes sociaux, cet objectif implique de consommer, de coopérer, de procréer. Nous ne pouvons donner ni tort ni raison à aucun système social sur une base objective : le seul critère objectif de jugement est la capacité de ce système à se survivre. Cela ne revient en aucun cas à justifier tous les systèmes ; mais à faire la part entre ce qui révèle de mes références éthiques personnelles et ce qui révèlerait d’un ordre « naturel ». les systèmes capitaliste et communiste sont également sont aptes à se survivre ; ils sont donc efficients, voilà où s’arrête l’analyse objective. Je préfère le système capitaliste car « il permet à chacun de ce réaliser » ou je préfère le système communiste car « il assure la propriété collective » ; voici où commence l’influence de mes références idéologiques personnelles.

2.3 Questions de méthodes

A la suite de Balandier (1984), Daniel Etounga-Manguelle observe que « la société africaine d’aujourd’hui a entassé des strates de temps très différentes les unes des autres. Sur une couche très ancienne qui renvoie au rapport entre les sexes, à la parenté, au mode de fonctionnement religieux, se superpose une couche intercalaire qui renvoie au savoir du droit, à (la religion) l’islam, à l’écriture, à la domination des hommes; couche à laquelle vient s’ajouter une troisième, moderniste, qui tient à la colonisation française, anglaise, portugaise ou espagnole et qui met en cause l’argent, la ville, l’école » (Etounga-Manguelle, 1991: 31). La compréhension de cette complexité sociétale requiert paradoxalement une approche par l’anodin, le trivial, les petites choses ordinaires qui prennent tout un sens dans la vie des acteurs sociaux individuels et collectifs appelés à innover souvent pour survivre ou vivre. Ici, le but du chercheur est de décrypter les évènements à partir de tout ce qui ne se dit pas, des choses que l’on n’énonce pas forcément de manière explicite (Champagne, 1996; Monga, 1994; Ndione, 1993).

La sociologie économique semble bien appropriée à une analyse des activités d’économie sociale et domestique sous l’angle des dynamiques sociales. En effet, la société n’est pas seulement formée par les « cristallisations d’actions

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