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L'Euthanasie

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x en témoignent abondamment. Dans ces pays par exemple, environ une petite fille sur deux naissant aujourd’hui deviendra centenaire.

-Ces avancées ne vont toutefois pas sans contraintes, dont la médicalisation des fins de vie. 70 % de la population meurt actuellement en hôpital ou en institution. Le le fait lui-même, fruit d'une prise en charge bénéfique, ne saurait être critiqué. Mais l'hospitalisation à ses revers : elle arrache à son environnement familier et humain 1 personne fragilisée qu'elle confie à des systèmes techniques souvent très perfectionnés, mais dont la logique même consiste à la traiter de façon objective. La technique se caractérise en effet par ses performances. Mais face à la mort inéluctable, quelle performance est en droit d'espérer ? Performante, la technique est aussi, par essence, impersonnelle. Par ailleurs, elle se fragmente les fragments qui est touche, elle multiplie sans cesse les réseaux de ses pouvoirs en spécialité, appareils et produits de plus en plus divers et sophistiqués, morcelant l'unité de la personne prise en charge et la transformant plus que jamais en patient. La prolongation médicale de la vie entraîne parfois des conséquences peu compatibles avec la qualité de la vie. Certes, le recours à ces manières de faire, nécessaires pour assurer survie et établissement, se justifie en règle générale par son caractère temporaire et provisoire ; il devient plus problématique lorsque, la fin approchant, il tend à former le dernier milieu au sein duquel la personne est conduite à vivre. L'emprise technique qui marque notre temps rejoint la quête d'immortalité qui habite depuis toujours l'humanité. Beaucoup croient alors et beaucoup espèrent que les progrès de la science permettront d'échapper 1 jour à la mort elle-même. Les fantasmes sur la cryogénisation, consistant à maintenir 1 cadavre dans 1 caisson à -196° ; en attendant d'éventuels progrès techniques permettant la guérison de malades, ou sur le clonage, en témoignent à leur manière. Mais il n'est pas besoin d'adhérer à de telles croyances pour constater combien la mort a disparu de notre environnement quotidien. Les rites mortuaires, dont le deuil s’érodent et la mort devient 1 manière de tabou. L’évoquer ou y penser devient plus ou moins obscène ou pathologique.

-Il y a un peu plus de 3 siècles, Jean de La Fontaine pouvait écrire du laboureur désireux de faire à ses enfants l'éloge du travail :

1

1 riche laboureur, sentant sa mort prochaine,

fit venir ses enfants, leur parla sans témoin

la mort était alors entourée, affaires familiales publiques ce qui est loin d'avoir disparu chez nous et ce qui demeure dans bien des régions du monde. Mais ce qui frappe le plus dans les airs cités, c'est la mention, (qui a l’air toute naturels pour l'auteur) de ce que le laboureur sent venir sa mort et s’y prépare. Peut-on en dire autant aujourd'hui ?

En fait, les incontestables progrès de la médecine et les fantasmes d’immortalité ont conduit bien souvent à déposséder la personne de sa mort, à ne pas toujours lui permettre (là où ce serait encore possible) de prendre en charge ses derniers moments et de les vivre. En effet d'abord fait encore partie de la vie d'une certaine manière. Elle n'achète et la clôture et lui permet d'arriver à 1 forme d'unité. L'identité d'une personne n'est en effet jamais définie tant qu'elle n'est pas close. Et le pouvoir mystérieux de la mort tient dans le fait que tout en mettant fin à la vie (en anéantissant, hors toute perspective de fois), il lui donne pourtant valeur essence. La scansion et la sanction de la mort forme les conditions d'existence du temps humain lui-même. 1 pratique médicale qui ne serait attachée au contrat si impersonnel et des personnalisant de la technique, comme à l'utopie d'une vie sans fin, montrerait-elle pas alors en conflit avec ses autres valeurs fondamentales de l'existence humaine que son invulnérabilité, le sens de fin, l'autonomie et dignité. Interrogation c'est dans ce contexte que certains posent la question de l'euthanasie.

2. / Mieux mourir aujourd'hui

Il serait illusoire de croire que mourir et l'amélioration des conditions qui entourent cet événement puissent jamais constituer un bien, vers lequel se diriger de façon conquérante. Mourir reste une épreuve douloureuse et difficile, quel que soit l'expérience spirituelle de la personne, et on ne peut que tenter d'en atténuer la douleur et difficulté, en évitant de tomber dans cette autre utopie qui consisterait à croire que serait à portée de main ou de techniques une bonne mort ou belle mort. C'est d'ailleurs une des difficultés que présente la position donnant à penser que l'on peut maîtriser totalement sa vie et sa mort. Cela dit, le problème des conditions en fonction desquels les uns et les autres peuvent être conduits à affronter la mort ne doit pas être évité.

Certains gestes et attitudes font l'objet aujourd'hui d'un très large consensus et méritent d'être encouragés. Ils engagent fortement la responsabilité des soignants et appelle la mission même de la médecine à se renouveler. Ils correspondent à la prise de conscience que la personne arrivée au terme de sa vie, malgré son extrême fragilité et sa vulnérabilité, surtout à cause d'elle, doit être respecté dans son autonomie et sa dignité. Ces gestes et attitudes concernent notamment le développement des soins palliatifs, l'accompagnement des mourants et le refus de l'acharnement thérapeutique. Le respect rigoureux des dispositions liées aux exigences qu'elle énonce tendra très certainement à placer la question de l'euthanasie proprement dite à une plus juste place.

La notion de soins palliatifs promus dans les années 1970 par les pionniers du saint Christopher hospice de Londres, vient surtout la fin de vie des patients atteints de cancer. Elle s'est progressivement étendue au stade terminal d'autres affections diversifiées en fonction des pathologies de l'animal, notamment les patients plus jeunes touchés par le sida. Les soins palliatifs ont été mis en oeuvre en France dès les années 1980 dans des services de gérontologie. Ils connaissent aujourd'hui un essor notable, mais peuvent être encore amélioré.

Les soins palliatifs se présentent comme des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d'une maladie grave évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique et spirituelle. Ces soins peuvent se pratiquer tant en institution qu'au domicile du malade.

Leur visée est simple : permettre au processus naturel de la fin de vie de se dérouler dans les meilleures conditions, tant pour le malade lui-même que pour son entourage familial et institutionnel. Aussi les soins palliatifs visent-t-ils à contrôler la douleur et les autres symptômes d'un confort en préservant autant que faire se peut la vigilance et la capacité de relations du malade avec l'entourage ; ils assurent la nutrition et hydratation de façon adaptée afin de, en évitant les manoeuvres instrumentales inutiles ; ils garantissent une prise en charge de qualité (à la base même du confort et élément essentiel du réconfort) et s'efforcent de maintenir la communication

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