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L'École Unique

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des lycées et collèges.

1945 : suppression officielle

En réalité, ces classes perdureront de fait jusqu’au début des années 1960.

1.2- Des innovations pédagogiques.

Sous l’impulsion d'Edouard Herriot, ministre de l’Instruction Publique en 1926 :

* Une tentative d’école unique : 1926, Saint-Armand-des-Eaux (Nord).

*« L’amalgame » dans 150 établissements : certains cours sont communs aux différentes structures placées sous un même toit (collèges communaux en général) : EPS, EPCI, collège.

Ces tentatives tournent court, notamment car le souci d’économie d’enseignants qui justifiait l’amalgame ne s’impose plus après 1930, lorsque la démographie scolaire explose. De plus, il faut noter des problèmes administratifs : ces différentes structures « amalgamées » relèvent d’administrations de tutelle différentes.

1.3- La gratuité de l’enseignement secondaire

Une loi de finances de 1928 établit la gratuité pour les établissements auxquels sont annexées une EPS ou une EPCI, puis…

Loi de finance 1929 : gratuité progressive à partir de la 6e, année par année.

Cela provoque une explosion scolaire : en 6e, près de 11 000 garçons en 1929 ; 15 000 en 1930, 20 000 en 1939. Comment endiguer cette explosion ? Comment faire en sorte de limiter l’accès dans le secondaire aux élèves considérés comme les plus aptes à suivre une scolarité prolongée. Une réponse : l'instauration d’un examen d’entrée en 6e en 1933.

1.4- Les réformes de Jean Zay

Eté 1936 : prolongation de la scolarité obligatoire à 14 ans.

Réorganisation du ministère : Les petites classes de lycée dépendront de la direction du 1er degré ; les EPS du 2e degré ; les écoles normales supérieures du supérieur. C’est un pas vers l’homogénéisation des structures par degrés.

Ce parallélisme des sections introduit la possibilité de passer d’une structure –l ycée, collège, EPS - à l’autre.

Création d’une classe d’orientation (qui se réduit vite à un trimestre sans latin).

Ajoutons l’introduction dans les classes de lycées, collèges, EPS, écoles élémentaires, d’une demi-journée par semaine d’éducation physique ; la fondation par les villes et les groupements professionnels, avec la participation financière de l’Etat, d’ateliers-écoles pour les élèves fréquentant la classe de scolarité prolongée.

1.5- Les réformes Carcopino

Sous le Régime de Vichy, Jérôme Carcopino poursuit la réorganisation du secondaire : les EPS deviennent des collèges modernes ; les EPCI des collèges techniques.

En somme, on s’oriente vers cette école moyenne préconisée par certains au lendemain de la première guerre mondiale. Mais le développement des cours complémentaires fait obstacle à une homogénéisation de l'ensemble des structures post-primaires.

Ce sont là les seules mesures qui s'inscrivent dans la continuité de la politique du Front populaire.

D'autres dispositions vont davantage à l'encontre de la législation de la IIIe République :

- Les congréganistes sont de nouveau autorisés à enseigner (loi du 3 septembre 1940) ; les "devoirs envers Dieu" réapparaissent dans les programmes des écoles primaires ; les municipalités sont autorisées à subventionner les écoles libres ; les élèves des établissements privés peuvent recevoir des bourses ; les bénéfices des caisses des écoles sont ouverts aux établissements privés ; une subvention de 400 millions est accordée aux écoles libres (lois et décrets de l'année 1941)

- Suppression de la gratuité du secondaire (loi du 15 août 1941)

- Les écoles normales deviennent des instituts de formation professionnelle.

Notons enfin la création du Certificat d'aptitude à l'enseignement dans les collèges (décret du 28 décembre 1941) ouvert aux licenciés. Il deviendra le CAPES par le décret du 1er avril 1950.

1.6- Enjeux et tensions

Cette évolution est l’expression de forces diverses qui se combinent ou s’opposent.

Il y a, tout d’abord, bien sûr, un mouvement en faveur de l’Ecole unique. Dès la fin de la 1e guerre mondiale, des universitaires anciens combattants comme J.M. Carré et les Compagnons (auteurs de deux livres intitulés L’Université nouvelle –1918-) avancent l’idée et le principe de l’école unique pour que les enfants de ceux qui ont été unis dans les tranchées ne soient pas séparés sur les bans de l’école. La réforme de l’enseignement est ainsi une « leçon » de la guerre. Des idées, des principes mais pas de projet précis.

La première contribution précise viendra avec Paul Lapie, directeur de l’enseignement primaire et un article dans la Revue pédagogique puis, en 1924 avec la création d’une Commission de l’école unique avec, entre autres, Ferdinand Buisson et Paul Langevin.

Mais, au sein de cette commission, une unanimité de façade cache de profonds désaccords au nombre desquels deux conceptions :

1- Le « camp primaire » favorable à un allongement de la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans et la structuration d’un enseignement primaire jusqu’à cet âge. L’enseignement secondaire ne durerait alors que 5 ans.

2- La solution des « écoles moyennes » : rapprochement du premier cycle du secondaire des autres enseignements de même niveaux : EPS et EPCI : « … au lieu de vous borner à les juxtaposer, brassez et amalgamez ces divers éléments, et vous aurez l’établissement que nous cherchons à définir ».

Le principe de l’uniformisation de l’Ecole unique rencontre également des résistances politiques. Venant de droite, certes, mais aussi, plus étonnamment, du Parti communiste dont on attendrait un engagement au côté d’un mouvement d’uniformisation, plus égalitaire. A l’inverse, celui-ci redoute la perte d’une identité prolétarienne par l’attrait que pourrait exercer sur les enfants de travailleurs une « culture bourgeoise ».

Le positionnement à des échelles plus locales, met en relief d’autres enjeux encore.

Le bilan de l’enseignement secondaire que dresse, par exemple, l’inspecteur de l’académie de Grenoble en 1922[1] fait apparaître en premier lieu la baisse des effectifs dans nombre de collèges. Il conclue par la nécessité de suppression de postes, voire d’établissements, non sans évoquer les résistances que vont opposer, comme à Nyons (Drôme), des municipalités attachées à leur collège. Dans ces conditions, les regroupements avec des EPS sont une solution. Raison pour laquelle, figure sur la cartographie des établissements secondaires (1922), également les écoles primaires supérieures. La solution de l’amalgame, correspond, nous le voyons ici, à une volonté de rationalisation des ressources mises à disposition face à des collèges et lycées concurrencés par les EPS qui ont mieux résisté à la baisse démographique.

Un autre exemple (voir document joint) nous est donné par un rapport de la directrice de l’EPS de filles de Thonon (1925). Particulièrement éclairant quant au fonctionnement et à la fonction d’une EPS, il illustre de surcroît le type d’articulation entre des débats nationaux et des réalisations locales. Il attire également l’attention sur le rôle particulier que joue l’enseignement des filles (primaire supérieur et secondaire) dans le processus d’uniformisation. Il traduit enfin une certaine conception de « l’Ecole unique », pensée ici non comme un dispositif d’enseignement absolument uniforme, mais comme le regroupement sous un même toit de filières distinctes.

Au total, si, dans l’Entre-deux-guerres, la réorganisation de l’enseignement (primaire et secondaire) se traduit effectivement par un mouvement d’uniformisation, les modalités en sont diverses. Cette diversité est l’expression de la pluralité des enjeux locaux et nationaux qui sous-tendent cette évolution.

2- L’évolution d’Après-guerre

Après-guerre, le processus d’uniformisation reprend son cours. Mais cette fois, c’est bien l’idée même d’Ecole unique, relancée par le plan Langevin-Wallon, qui sera le moteur le plus fort dans le mouvement qui aboutira à la loi Haby en 1975. Non sans résistances…

2.1- Le projet Langevin-Wallon

Il fait suite au Plan d’Alger (1944). Une commission est nommée par l’arrêté du 8 mai 1944. La commission remet son rapport le 19 juin 1947. Celui-ci n’aura même pas un début d’exécution. Paul Langevin meurt et c’est Henri Wallon qui lui succède et qui remet le rapport.

Cependant ce plan reste "la référence quasi-liturgique de tous ceux qui veulent une "démocratisation" de l'enseignement – le terme est de cette époque"[2]. Il est l'aboutissement de deux courants de pensée de l'Entre-deux-guerres

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