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L'Étranger (Laber Camus)

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L'Eté (essai, 1954), La Chute (roman, 1956) - Requiem pour une nonne (théâtre, 1956), L'Exil et le Royaume (1957), Réflexions sur la peine capitale (essais, 1957), Discours de Suède (essai, 1958), Les Possédés (théâtre, 1959) |

L'ETRANGER

Albert Camus

Introduction

Ce texte est un extrait de l'épilogue du roman L'Etranger de Albert Camus, grand écrivain du XXème siècle, qui, avec L'Etranger en 1942, accède à la célébrité. Il met en scène Meursault, le personnage principal accablé par son quotidien, refusant de jouer le jeu du conformisme social, il vit au jour le jour.

L'Etranger retrace une partie de la vie de cet employé de bureau qui tient une sorte de journal de bord dans lequel le lecteur plonge dans le quotidien de cet individu. Un jeu de circonstance l'amène à tuer un arabe.

A l'article de la mort, l'aumônier pénètre dans la cellule de Meursault, la conversation s'engage entre les deux hommes, les paroles de douceur et d'espoir mettent Meursault hors de lui ; la tentative de repentir Meursault échoue et ce dernier se précipite sur l'aumônier le saisit au collet et l'insulte, c'est alors que Meursault a une terrible révélation : tout homme naît pour mourir, d'une façon ou d'une autre nous sommes tous destinés à mourir.

Le passage est un long pathétique mais à la fois tragique monologue où s'opposent la croyance et la réalité, la révolte, les pensées enfouies et la nuit estivale mais aussi deux subjectivités : celle du condamné et la condition humaine.

Commentaire

I. La révolte de Meursault

Meursault a toujours fait preuve d'impassibilité, là, dès le premier paragraphe, la colère l'a envahit sans qu'il ne sache réellement pourquoi « alors, je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose qui a crevé en moi ». On remarque le champ lexical de la colère qui peint l'atmosphère dans la cellule, citons « je me suis mis à crier à plein le gosier », « je l'ai insulté », « pris par le collet », « je déversais sur lui tout le fond de mon cour avec des bondissement mêlés de joie et de colère », un peu plus loin nous avons « j'étouffais en criant tout ceci ».

Pis encore, il y a ce manque de respect, cette violence sans pitié pour cet envoyé de dieu qui tente de discuter « il n'était sûr d'être en vie puisqu'il vivait comme un mort » (ligne 11), ici, nous sommes en présence de la pensée athée que nous développerons un peu plus loin.

A partir de la ligne 11, il y a cette réaffirmation de soi dans le fil conducteur de ce long monologue qui marque d'une certaine façon l'apogée du texte. C'est le début d'une remise en question qui sera marquée entre autres par des phrases de types oratoires et des « flash-back ».

La colère de Meursault se traduit également par une colère physique, nous citons « moi j'avais l'air d'avoir les mains vides » (l.11 et 12), nous remarquons que c'est une façon tacite de faire allusion au poids de l'aumônier qui importe peu dans un cas d'extrême colère.

Auparavant, Meursault ne prenait pas beaucoup de recul, il ne faisait pas d'allusion à l'avenir, preuve de cette stabilité de pensée, il est retranché de la vie, il sort du corset du temps « sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir » (l.14).

A partir de la ligne 17, outre les répétitions du verbe « avoir » à la première personne du singulier de l'imparfait, c'est-à-dire 7 occurrences à chaque début de phrases. Meursault n'écoute que lui, seules ses convictions sont vraies. Il se suffit à lui-même « j'avais eu raison, j'avais encore raison, j'avais toujours raison » (l.18).

La forte révolte de ce condamné à mort confère à sa vie son prix et sa grandeur, elle exalte l'intelligence et l'orgueil de celui-ci.

Il y a une remise en question prédominante avec l'énoncé des actes acquis, des faits et leurs paradoxes, c'est un véritable retour en arrière (l. 17 a 22).

En outre : la raison, la vie, le fait accompli ou du non accompli, soulignent ce constat. Ils sont les thèmes forts.

A la ligne 22, la question oratoire « et après ? » montre le côté ridicule d'une vie vouée dès le départ à la mort.

Nous observons une corrélation entre la mort et la vie qui renvoie à la programmation de la mort dès l'aube de la vie, c'est-à-dire que dès sa naissance, l'homme est un condamné à mort. Dans l'énoncé cette mort programmée est d'ailleurs illustrée par la séquence : « tout le monde était privilégié »; « les autres on les condamnerait un jour. » (l.41).

De la ligne 22 à 44, Meursault découvre le lot de tout homme, il est condamné à mort et cette réflexion est le rejet violent de l'hypothèse religieuse et surtout de celle d'un espoir chimérique.

On voit Camus dans Meursault, le personnage fictif a une dimension réelle dans la réflexion religieuse de Camus, il refuse un certain nombre de réponses comme l'hypothèse religieuse qui consiste en l'idée que l'homme ait voulu et guidé par Dieu et que tous les actes ont une conséquence sur la vie éternelle.

Il y a une occurrence au mot « importance » (l.25) et 5 occurrences aux verbes « importer » conjugué à l'imparfait (l.34.35.44.52).

Meursault n'attache plus d'intérêt à ce qui pourrait avoir un caractère important, considérable ; il perd toute illusion avec la vie « je tenais cette vérité autant qu'elle me tenait » (l.16), « comprenait-il donc ce condamné et que du fond de mon avenir. J'étouffais en criant tout ceci » (l.56-58).

De plus, à partir de la ligne 47, il y a une série d'énumération, un parallélisme entre le chien de Salamano et sa défunte femme, la petite femme automatique, la femme de Masson et Marie, Raymond son simulacre d'ami et Céleste, Marie et un nouvel amant. C’est un constat établi à vif sur le seuil de la mort, à défaut de retracer comme d'autres les bons moments de la vie vécue.

Plus, le verbe « arracher » à la ligne 58 montre la forte colère dans laquelle se trouvait Meursault, il exprime avec virulence le caractère de la révolte intérieure qui s'est éprit de ce dernier.

Le départ de l'aumônier, ne fait que mettre l'accent sur le côté pathétique et dérisoire de la situation « m'a regardé pendant un moment en silence. Il avait les yeux pleins de larmes. Il s'est détourné et il a disparu » (l.60-63). L'aumônier n'a rien pu faire, son intervention a tout de même aidé à mettre en lumière l'attitude de l'homme absurde (qui donne au drame sa solution logique celui qui décide de vivre seulement avec ce qu'il sait, c'est-à-dire avec la conscience de l'affrontement sans espoir entre l'esprit et le monde)

L'âme de Meursault serait-elle damnée ?

L'étranger, Albert Camus.

Le personnage de Meursault et les sens.

I : Un personnage imprégné de sensations.

1 : Meursault, un « animal » primitif ?

L'omniprésence du ciel, du soleil dans tous les épisodes ou presque : Meursault comme un baromètre de l'univers physique.

Enterrement de la mère : notations sur la chaleur, la lumière plus ou moins intense.

Moments d'intimité avec Marie : éléments du corps féminin qu'il désire, sensations du toucher et de l'odorat, plaisirs charnels dans les bains en communion avec la nature.

A tout instant en communication avec l'univers de couleurs et de bruits : « le ciel était vert », qui sont facteurs de satisfaction ou d'ennui.

2 : Meursault, prisonnier de ses sens.

Les éléments et les sensations peuvent se retourner contre lui : c'est le sens du chapitre 6 où le meurtre narré du point de vue du criminel finit par ressembler à une acte de légitime défense contre l'agression d'un soleil et d'une chaleur hostile. Point de rupture de l'équilibre de son existence précaire, clairement signalé par le texte. Dans le dernier chapitre, la symbolique de l'aube assimilée à la possibilité de la grâce fait du soleil un élément ambivalent, source de vie ou bien de mort, puisque c'est à l'aube aussi qu'on exécute les condamnés. La mort est aussi comparée à une montée, une « ascension en plein ciel ».

II : Le

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