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L'évolution de la structure socioprofessionnelle

Dissertation : L'évolution de la structure socioprofessionnelle. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  26 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 288 Mots (10 Pages)  •  1 128 Vues

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        (Accroche) En théorie, dans les sociétés démocratiques, le statut et la position sociale de chaque individu doit être indépendant de son origine sociale. Toutefois il s’avère que nos sociétés restent encore très hiérarchisé, ainsi certains statuts sociaux se voient plus favorisés que d’autres. (Déf des termes du sujet importants) Le phénomène de mobilité sociale expliqué par les sociologues désigne la circulation des individus entre différentes positions de la hiérarchie sociale. On distingue la mobilité intragénérationnelle (au cours de sa vie et de sa carrière) et la mobilité intergénérationnelle (par rapport à son origine sociale soit par rapport à l’un de ses parents). Lorsque l’on parle de structure professionnelle on fait en réalité référence à une méthode de classement ; les PCS, qui classifie la population active en catégories sociales homogènes sur la base de critères définis par l'INSEE tels que la situation professionnelle, la position hiérarchique ou encore le statut. Nous pouvons alors nous demander quels sont les facteurs à l’origine du phénomène de mobilité sociale dans une société démocratique tel que la France depuis une quarantaine d’années. (Problématique) Si l’évolution de la structure socioprofessionnelle apparait comme une cause évidente de ce phénomène, il reste toutefois d’autres instances qui n’en restent pas moins importantes. Autrement dit, nous pouvons nous demander quels sont les principaux déterminants de la mobilité sociale ? (Plan) Si une part importante de la mobilité sociale s’explique par l’évolution de la structure socioprofessionnelle, les niveaux de formation ainsi que les ressources et configurations familiales jouent également un rôle central.

        (Partie 1.1) Tout d’abord, l’évolution et le changement au sein de la structure socioprofessionnelle de notre société au fil du temps marquent un facteur déterminant du phénomène que l’on appelle la mobilité sociale. En effet, d’une génération à une autre la société évolue, impliquant certains changements ; les emplois ne sont plus les mêmes, certains métiers apparaissent, d’autres disparaissent et certains secteurs d’activités sont en déclins tandis que d’autres sont en pleine expansion. Ces phénomènes impliquent alors automatiquement une mobilité sociale puisque les enfants ne pourront pas occuper les mêmes emplois que leurs parents du fait de ces changements. Par exemple, depuis les années 1980, la part des travailleurs indépendants comme les agriculteurs et la part des ouvriers a diminué, notamment du fait de la tertiarisation et du déclin agricole. Tout ceci, au profit de la part des salariés qualifiés comme les professions intermédiaires ou encore les cadres et professions intellectuelles supérieures. En effet, alors qu’ils représentaient 30% de l’emploi en 1982, soit la profession la plus importante de par ses effectifs, les ouvriers ne représentent plus que 20% de l’emploi en 2019. En parallèle, nous pouvons constater d’après une étude de l’INSEE, qu’entre 1982 et 2018, la part de cadres et professions intellectuelles supérieures est passée de 8% à 18% soit multipliée par 2,25 ce qui reste très important. Ce phénomène favorise alors presque automatiquement une mobilité ascendante puisque les enfants des catégories en déclin se déplacent vers les catégories en expansions (employés, professions intermédiaires, cadres,…), dont le nombre d’enfants ne suffirait pas, même en cas de reproduction sociale maximale, à combler les besoins. Pour finir, nous pouvons aussi souligner l’évolution quant à la féminisation des emplois, favorisant la mobilité sociale. Ce constat est indéniable ; en effet, en France en 2014-2015, 13,5% des femmes de 30 à 59 ans se place dans la catégorie cadres, professions intellectuelles supérieures et chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus et 3,8% des individus ont une mère qui était de cette catégorie (soit 3,5 fois plus). Ainsi, par les multiples évolutions au sein de la société et plus particulièrement dans la structure socioprofessionnelle, le phénomène de mobilité sociale se voit incontestablement stimulé.

        (Partie 1.2) De plus, parallèlement à ces mutations, nous avons pu assister depuis plusieurs décennies à une montée du niveau d’étude et de diplôme et notamment du fait du phénomène de massification scolaire qui est le processus par lequel l’accès aux études secondaires puis supérieurs, s’est progressivement ouvert à tous les jeunes. Si en apparence ce phénomène ne peut paraître que bénéfique, en raison de l’évolution de la structure socioprofessionnelle, celui-ci entraine tout de même des effets pervers car il peut conduire à une dévalorisation des diplômes. En effet, avoir un diplôme élevé ne garantit plus autant qu’avant l’accès à un emploi qualifié. Une hausse plus rapide du nombre de diplômés par rapport au nombre d’emplois qualifiés peut ainsi découler sur un déclassement scolaire, c’est-à-dire une situation dans laquelle un individu occupe une position sociale inférieure à ce que laissait espérer son diplôme. Par exemple, un fils d’ouvrier disposant d’un Bac +5, peut tout de même se livrer à une position sociale identique à celle de son père simplement car il n’a pas réussi à obtenir un emploi à la hauteur de ses qualifications. Ce phénomène porte un nom, il s’agit du paradoxe d’Anderson. Les évolutions de la structure de la société s’accompagne alors d’autres phénomènes.

        (Transition : récapitulation partie 1 + intro partie 2) Si les évolutions de la structure socioprofessionnelle et ce qu’elle a engendré au sein de notre société apparaissent comme des éléments clés quant au phénomène de mobilité sociale, le niveau de formation des individus semble également paraître comme déterminant.

        (Partie 2.1) L’école occupe aujourd’hui une place centrale et stratégique dans l’acquisition des dispositions nécessaires au franchissement des frontières sociales. En effet, en fournissant un diplôme, l’école favorise l’accès à un emploi et donc à une position sociale. Le système scolaire peut donc favoriser la mobilité sociale et plus particulièrement l’ascension sociale puisqu’il repose sur le principe de méritocratie, qui implique en principe que chaque individu puisse accéder aux postes les plus qualifiés par l’obtention d’un diplôme à la hauteur. Ainsi, théoriquement, plus le niveau de diplôme est élevé, plus la position sociale l’est aussi. C’est notamment le cas pour les enfants de catégories modestes dont le niveau de diplôme augmente, favorisant une mobilité sociale ascendante. Lorsque l’on évoque le processus de mobilité ascendante, on désigne le fait pour un individu, d’occuper une position sociale plus élevée que celle de ses parents. On peut constater d’après l’enquête de  2016 « Quand l’école est finie » que 50% des individus qui sont diplômés de Bac +5 ou plus, dont les parents sont ouvriers ou employés ont accès à la catégorie cadre 3 ans après la fin des études initiales. Ce taux d’accès reste significatif et il a notamment été amplifié par les mutations de la structure socioprofessionnelle comme vu précédemment. L’école favorise ainsi la mobilité ascendante et notamment pour les enfants de parents peu qualifiés. Ainsi, nous pouvons constater le lien étroit entre l’école, niveau de diplôme et position sociale, ceux-ci apparaissent comme des instruments de mobilité sociale.

        (Partie 2.2) Cependant, à l’échelle de l’école et des formations, certains facteurs rentrent également en jeu et peuvent être susceptible de perturber le phénomène de mobilité sociale. Nous pouvons tout d’abord penser au facteur genre. En effet, malgré la féminisation des emplois et la tendance des femmes a occupé des emplois de plus en plus qualifié, l’écart entre les femmes et les hommes peine toujours à exister. En France, en 2014-2015, 13,5% des femmes de 30 à 59 ans se place dans la catégorie cadres, professions intellectuelles supérieures et chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus tandis que 19,7% des hommes occupent cette place ; soit une différence  de plus de 6 points de %, ce qui reste considérable. De plus, l’origine sociale impliquant directement les origines de la famille et ses ressources interviennent également dans l’équation comme on va pouvoir le découvrir par la suite. Bien que les niveaux de formations jouent un rôle déterminant quant à la mobilité sociale, d’autres facteurs en liens avec ceux-ci sont tout de même à prendre en compte

        (Transition : récapitulation partie 1 + intro partie 2) Alors que l’école et le niveau de formation jouent un rôle particulièrement déterminant dans le processus de mobilité social, les ressources et configurations familiales qui agissent en parallèle semblent apparaitre comme des fondements incontestables.

        (Partie 3.1)En effet, la famille a une forte influence sur les trajectoires sociales, celle-ci semble être manifestement à la base de la réussite. Ainsi, les ressources économiques, sociales et culturelles interviennent fortement dans la réussite scolaire et la mobilité des individus. Cependant, les familles sont inégalement dotées de ces ressources. Les ressources en capital culturel ont un impact considérable sur la réussite scolaire et professionnelle des enfants puisqu’il s’agit, en somme, de connaissances et compétences, de culture ou encore d’attitudes socialement valorisées qui sont transmises aux enfants. En ce qui concerne le capital économique, celui-ci joue également un rôle important puisque un foyer qui dispose de bons revenus sera en capacité de financer et de soutenir les études de ses enfants. Dans le cas contraire, une famille vivant dans la précarité, avec des difficultés financières, aura beaucoup moins de facilités à soutenir un ou plusieurs projets d’étude. De plus, beaucoup de familles dépourvues de ces capitaux manquent également d’une certaine volonté, de soutiens ou encore d’encouragement qui sont des éléments que nous pourrions qualifiés de « simples » et cruciaux quant à la réussite d’un individu. En effet, dans l’extrait « Scolarité dans les familles nombreuses populaires et conditions matérielles d’existence », nous pouvons apprendre que au sein du foyer Bertou, les « contraintes économiques se sont relâchées » pour la benjamine qui suit pour l’instant un parcours scolaire réussi. Tandis que celle-ci voudrait poursuivre ses études secondaires dans un lycée réputé, ses parents « s’opposent à ces aspirations qu’ils jugent trop déplacées et trop élevées ». On peut ainsi se demander s’il s’agit d’un réel manque financier ou d’un manque de connaissance et de volonté. Enfin, les ressources en capital social jouent également leur rôle puisque les familles en disposant, sont habilités à mobiliser leurs réseaux de relations sociales aidant par exemple à l’obtention, d’un emploi ou tout autre avantage du genre ; conduisant ainsi à une position sociale favorable. On peut constater par exemple que le taux d’accès à la catégorie cadre 3 ans après la fin des études initiales pour les jeunes ayant un Bac +5 ou plus n’est pas indépendant de la catégorie socioprofessionnelle de leurs parents. La moitié des enfants d’ouvriers ou employés atteignent ce statut, alors que 61 % des enfants de cadres y parviennent. Dans ce cas de figure, le capital social et le réseau social disponible montre son importance pour parvenir à l’emploi désiré. Nous pouvons alors bien observer que la transmission de ressources par la famille a une grande influence quant à la position sociale des enfants ; que ce soit de la reproduction sociale ou de l’ascension sociale.

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