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La Déterritorialisation Des Multinationales.

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de lien avec le territoire nationale d'origine de la multinationale alors que la déterritorialisation désigne plutôt le phénomène de perte d'appartenance aux territoires des multinationales pour en faire des entités partiellement indépendantes de toute contingence territoriale. Dans cet exposé, les deux phénomènes seront traités. On considérera le territoire comme étant une référence à une entité géographique spécifique une région, un pays mais aussi comme une référence à la structure étatique et juridique en vigueur dans le territoire donnée.

Ainsi, si de nouvelles conditions économiques ont modifié la structure et le fonctionnement des très grandes entreprises dans le monde, jusqu’à quel point peut-on parler de déterritorialisation des multinationales aujourd’hui ?

Dans un premier temps, nous traiterons du fait que les multinationales essaient de rendre la variable "territoire" de plus en plus secondaire pour ne dépendre que de variables économiques. Puis, dans un second temps, nous nous attacherons à prouver que la nouvelle donne économique a plutôt renouvelé le lien qui existe entre la notion de territoire et les multinationales.

I° Les multinationales essaient de rendre la variable "territoire" toujours plus secondaire

A. la structure des multinationales aujourd’hui :

- Se développer à l'étranger est une nécessité, la suite logique, pour la pérennité économique d'une entreprise qui a saturé son marché d'origine. Dans un univers concurrentiel sans concession, la recherche de nouveaux débouchés et la réduction des coûts de production sont indispensables et la préoccupation première de tous les dirigeants d'entreprises. Ces invariants entraînent la recherche des conditions les plus favorables à l'activité de la multinationale ce qui entraîne des délocalisations par exemple. Ces déplacements de l'activité sont d'autant plus faciles que les avancées technologiques des télécommunications le permettent et réduisent considérablement les délais et les distances.

- Les multinationales adoptent une organisation en réseaux de plus en plus complexes qui se détache des territoires. En effet, les structures juridiques des multinationales regroupent des filiales, des holdings, des sous-traitants, des maisons mères, des partenaires et d'autres acteurs. Ces structures brouillent les frontières et font apparaître une dissolution forte des multinationales dans le paysage économique. On parle alors de multinationales réseaux comparables à des "nébuleuses". De ce fait il devient de plus en plus difficile pour un client de savoir qui lui a vendu le produit dont il vient de faire l'acquisition. De même, un Etat peine à savoir qui se cache derrière une infraction au code de commerce. Ce brouillage des structures est d'autant plus fort que les Etats rechignent à s'attaquer à une entreprise nationale qui est pourtant pilotée par une multinationale étrangère minoritaire au capital mais déterminante dans sa stratégie et son devenir.

- Enfin cela amène jusqu’à nier les logiques territoriales : le cas des multinationales bancaires avec un système bancaire mondialisé. Elles sont parvenues à réduire la variable "territoire" à néant. Ainsi elles peuvent s'installer sur n'importe qu'elle territoire et exercé sans difficulté.

Les MN vont là où il y a le marché et là ou il y a profit.

B. Cette recherche des meilleures conditions d’activités mène à la mise en concurrence des territoires par les multinationales.

- Face à ces entités économiques, les territoires doivent être attractifs. Ils doivent présenter un profil attractif pour la multinationale afin qu’elle estime qu’elle puisse y exercer son activité dans les meilleurs conditions possibles. On peut donner différents critères importants qui font d’un territoire une cible de choix pour que les multinationales y prêtent attention et y développent leur activité. On peut citer la stabilité politique c’est à dire si le système politique du pays est susceptible de maintenir l’ordre et de garantir la continuité de l’activité, la qualité de la main d’oeuvre, c’est à dire soit sa formation, soit les conditions salariales favorables aux entreprises, on faible coût ou aussi la faiblesse de son droit du travail et la faiblesse des syndicats. Il y aussi les ressources naturelles disponibles à proximités ou bien la qualité des infrastructures de transport qui sont indispensable pour les Multinationales dans une économie mondialisée. Ainsi le continent Africain est celui qui reçoit le moins d’investissement direct venu de l’Etranger, cela pour le caractère instable de ces régimes politiques et des infrastructures en piètre état. Mais la situation tend à bouger un peu puisque l’Afrique est devenue une cible de choix pour les multinationales qui ont pour origines les puissances émergentes tel que la Chine, très intéressés par les ressources naturelles en grandes quantité, une main d’œuvre à très bas coût et les grands débouchés commerciaux à conquérir.

- Les territoires sont donc en concurrence pour séduire les multinationales. Les pouvoirs publics vont chercher à se rendre d’autant plus attractif pour capter ces I.D.E et voir les multinationale s’installer sur leur sol, ce qui assurera le développement économique du territoire. Les pouvoirs publics et les territoires mettent ainsi en place des stratégies pour obtenir ces I.D.E et dynamiser l’économie locale. En France notamment, les collectivités locales peuvent accorder des crédits d’impôt, des subventions à l’installation pour attirer les multinationales et faire qu’elles y implante site de production et centre de recherche (la question des I.D.E) On peut prendre l’exemple de l’implantation de Toyota à Valencienne à l’orée des années 2000. Toyota avait annoncé l’implantation d’une usine de production en Europe et donné une liste des territoires qui pouvaient être concernés. L’entreprise en avait donné 3, l’Ecosse, le Valenciennois et la Lorraine en France, les plaçant en compétition dans l’attente de la décision finale. Valencienne en la personne de son Maire Jean louis Borloo avait alors mis en place une véritable stratégie pour attirer la multinationale sur son sol. Tous les pouvoirs publics y compris l’Etat s’étaient investis afin de gagner cette compétition. Si le site a été choisi en raison de sa proximité avec le tunnel sous la Manche et de l'usine Toyota en Grande-Bretagne, et son accès facile à l'équipement automobile qui doit être acheminé de Pologne, Il est clair que la mobilisation des pouvoirs publics et des acteurs du territoire a été une des raisons qui a decidé Toyota. La multinationale s’est trouvé dans la position de l’arbitre, faisant s’activer les pouvoirs publics pour qu’ils lui proposent le meilleur terrain d’implantation possible. Ces pouvoirs publics n’avaient pas le choix s’ils voulaient obtenir une telle opportunité de développement que constitue l’implantation d’une telle usine.

- Cela place les multinationales dans un rapport de force qui leur est largement favorable face aux territoires et aux Etats. Elles ont un rôle d’arbitre mais aussi le pouvoir de la menace (le chantage pour soumettre la main d’œuvre et le pouvoir politique sinon la mn quitte le territoire en question) Elles peuvent ainsi faire bouger le droit du travail et les conditions d’exercice de leur activité à leur avantage puisque le territoire ne peut se permettre de perdre cette implantation pour son devenir. On peut citer le cas de la renégociation forcée avec les salariés autour du temps de travail, faisant alors du droit du travail local (En France, la question du temps de travail, c’est à dire renoncer aux 35 h) une variable d’ajustement. Les pouvoirs publics semblent être toujours dans la nécessité d’accorder aux multinationales ce qu’elles demandent. Le Cas de Méaulte en Picardie avec l’usine EADS. Le groupe aéronautique avait une usine dans un village rural assez éloigné d’un centre urbain et avait demandé un aéroport de fret aux pouvoirs publics locaux sinon elle devait fermer l’usine. Les pouvoirs locaux se sont donc mobilisé et ont largement participé à la construction de l’infrastructure. Manque de chance, EADS a connu alors un plan de restructuration connu sous le nom de Power 8 et a fermé le site de Méaulte. Les pouvoirs publics se trouvant alors avec une piste d’aéroport en pleine campagne sur les bras…

Un rapport de force économique en faveur des MN.

II° Mais elles y reviennent. Elles sont au fond prisonnière de l’échelle du territoire.

A. Elles restent soumises aux conditions locales et /ou nationales.

- La variable exogène du territoire ne peut être complètement neutralisée par les multinationales. Elles sont effectivement soumises aux lois et aux exigences du marché local. Un territoire en économie n’est jamais neutre. Les territoires ne pratiquent pas les mêmes taux d'imposition sur les sociétés, n'ont pas les mêmes mécanismes de protection des salariés.

- En outre, tous les territoires n'offrent pas les mêmes gages de stabilité et de compétence. En effet, les multinationales se dirigent toutes vers des pays aux régimes politiques

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