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La Régulation Du Marché Est Elle Toujours Éfficace

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r les espèces sauvages, la survie est fonction de leur degré d'adaptation à leur milieu de vie. Les espèces domestiquées, donc protégées par l'homme, sont sélectionnées par lui pour devenir plus prolifiques, plus rentables, plus belles, plus grosses, plus utiles, etc. Depuis les années 1950, cependant, la génétique moléculaire et, avec elle, le génie génétique offrent aux communautés humaines des possibilités nouvelles. En agissant directement sur les gènes, ces nouvelles techniques, regroupées sous le nom de transgénèse, permettent d'élaborer directement des organismes génétiquement modifiés (O.G.M.) qui développent les caractéristiques souhaitées, sans faire intervenir le hasard. Les premières souris réellement transgéniques ont été obtenues en 1982. En 1994, la Food and Drug Administration américaine a autorisé la commercialisation du premier produit transgénique : une tomate à longue conservation mise au point par la société Calgene. Les premières plantes transgéniques résistant aux insectes et/ou aux herbicides sont arrivés sur les marchés américain et européen en 1996. Parmi elles, le maïs résistant à une chenille (la pyrale), le soja et le colza résistant à un herbicide. Tous ces produits résultent de lourds investissements en recherche consentis depuis des années. Comme toutes les innovations majeures, les O.G.M. fascinent et inquiètent tout à la fois. Ils ont remporté un vif succès auprès des agriculteurs américains. Mais en Europe, tout d'abord, puis dans de nombreux autres pays, ils sont devenus un symbole des méfaits du néolibéralisme, un outil qui accentuerait les travers d'une agriculture exagérément productiviste. Les O.G.M., par leur puissance, leur souplesse et leur diversité, peuvent tout au contraire être un instrument important pour mettre en place une agriculture de qualité plus respectueuse de l'environnement. Les premières estimations indiquent que le maïs transgénique résistant à la pyrale contient nettement moins de mycotoxines cancérigènes que le maïs conventionnel et que le soja résistant aux herbicides réduit le nombre d'épandages de ces produits chimiques. Pour autant, ces produits ne s'imposeront pas aussi facilement que l'avaient espéré les firmes qui les développent. Selon leur sensibilité ou leurs engagements, les opposants aux O.G.M. évoquent les risques environnementaux, les conséquences socio-économiques (industrialisation de l'agriculture, mainmise de quelques multinationales sur le marché des semences...), l'érosion de la biodiversité ou l'avenir de l'agriculture vivrière dans les pays en développement. Les consommateurs, eux s'interrogent sur l'innocuité de ces nouveaux aliments.

1. De la découverte des gènes au génie génétique

La notion de gène est apparue après la découverte des lois de l'hérédité qui ont été établies par Gregor Mendel (1865). Au début du XXe siècle, cependant, l'idée de gène n'était encore qu'un concept abstrait destiné à rendre compte de l'hérédité des caractères. Il n'existait aucune base concrète de la réalité de cet agent de l'hérédité. Depuis les années 1960, en revanche, un gène est une entité bien définie. C'est une molécule d'ADN (acide désoxyribonucléique) qui contient un message codé par l'enchaînement de quatre éléments, les bases nucléotidiques A (adénine), T (thymine), G (guanine) et C (cytosine). Un gène comporte de quelques centaines à quelques milliers de ces bases. Le message génétique d'un gène donne naissance à une protéine bien définie selon un code de correspondance qui a été découvert dans le courant des années 1960. Ce système, qui est le même pour tous les organismes vivants, est le code génétique. Selon les règles de ce code, trois bases successives d'ADN définissent quel acide aminé doit être présent dans une protéine. Les protéines sont, en effet, constituées d'acides aminés accrochés les uns derrière les autres pour former de longues chaînes. Vingt acides aminés différents seulement suffisent de ce fait à construire des millions de protéines différentes que contiennent les organismes vivants. Les protéines sont les molécules biologiques qui ont le rôle le plus important et le plus varié chez les êtres vivants. Certaines sont des hormones, d'autres sont des facteurs sanguins, des protéines de structure des cellules, ou des éléments nutritifs comme celles que l'on trouve dans le lait ou le blanc d'œuf. Les biologistes s'intéressent foncièrement aux protéines, bien qu'en réalité ils parlent plus volontiers des gènes. C'est qu'il est plus facile de manipuler les gènes que les protéines. Les gènes sont des molécules relativement stables, stockées dans le noyau des cellules où ils constituent la chromatine d'où proviendront les chromosomes lors de la division cellulaire. Lors de ce phénomène, qui produit de nouvelles cellules, les gènes sont transmis sans modification d'une cellule à l'autre. De même, mais avec des remaniements qui sont décrits dans le paragraphe suivant, ils passeront d'un individu à l'autre, quelle que soit l'espèce. Par conséquent, chaque cellule de chaque organisme pourra solliciter un gène dans son équipement chromosomique (à condition que celui-ci en soit porteur) pour synthétiser une protéine lorsque cette dernière est nécessaire à son bon fonctionnement. Les organismes vivants possèdent 3 000 gènes environ pour les bactéries, jusqu'à 30 000 à 35 000 gènes pour les organismes les plus évolués comme les Vertébrés. L'ensemble des gènes d'un organisme vivant constitue son génome. L'augmentation du nombre des gènes mais également la multiplicité croissante des interactions entre les différentes protéines et les autres éléments des cellules rendent compte, aux yeux des biologistes, de l'extrême complexité des organismes vivants, dont leur système immunitaire, leur système endocrinien et leur système nerveux sont les exemples les plus évidents. À partir du moment où le code génétique a été découvert, il est devenu possible, en principe, d'identifier tous les gènes d'un organisme. Il suffit, pour cela, de connaître l'enchaînement de toutes les bases d'un génome. Ces opérations sont appelées séquençages. Il est également possible, en principe, de manipuler l'ADN. Couper un gène en morceaux pour réassocier ces derniers avec d'autres, provenant d'un autre gène, permettra d'obtenir un gène hybride. Mieux encore, quoique plus laborieux, si on associe les bases nucléotidiques par une méthode purement chimique dans un ordre déterminé, on pourra obtenir un gène totalement synthétique et éventuellement nouveau. Ces opérations sont toutes possibles et réalisées couramment depuis les années 1980. L'ensemble de ces méthodes constitue ce que l'on appelle le génie génétique.

2. De la sélection génétique à la transgénèse

La sélection génétique consiste à ne conserver que les organismes vivants qui ont les caractéristiques souhaitées par le sélectionneur. Une telle opération n'a de sens que parce que les caractères génétiques sont héréditaires et qu'ils peuvent varier spontanément d'une génération à l'autre. Les mécanismes induisant ces variations, appelés mutations ponctuelles, ont lieu chez toutes les espèces. Il s'agit de la modification d'une base de l'ADN qui résulte soit d'une erreur de copie, lorsque l'ADN se réplique pour donner deux cellules filles, soit de l'effet mutagène d'une substance chimique ou d'un rayonnement. Chez les organismes les plus rudimentaires, des conditions de stress peuvent aussi induire une instabilité de l'ADN, ce qui met l'individu en péril mais offre plus de chances à l'espèce de s'adapter aux conditions auxquelles elle est soumise. Chez les organismes ayant une reproduction sexuée (végétaux et animaux), des mécanismes plus complexes interviennent. Chaque embryon reçoit une copie des chromosomes de son père et une autre de sa mère. Cette situation résulte de l'union des cellules sexuelles (spermatozoïde et ovocyte) qui se produit à la fécondation. Chaque cellule sexuelle reçoit elle-même une copie de chaque chromosome provenant soit du père, soit de la mère de l'individu. À cela, il faut ajouter que les chromosomes des cellules sexuelles sont formés à partir de fragments de chromosomes homologues des cellules parentales. Chaque individu a donc fondamentalement les mêmes gènes que les autres individus de la même espèce mais chaque gène existe sous plusieurs formes légèrement différentes, que l'on nomme des allèles. Chaque individu hérite donc d'une combinaison d'allèles qui lui est propre. Ces mécanismes expliquent pourquoi chaque individu appartient sans ambiguïté à une espèce tout en étant fondamentalement unique. Le clonage qui court-circuite la reproduction sexuée donne, en revanche, naissance à des individus génétiquement identiques. Tel est le cas des vrais jumeaux qui sont issus d'un dédoublement de l'embryon initial. Par essence, la reproduction sexuée est une loterie puisqu'elle résulte de la recombinaison aléatoire des gènes parentaux. Le sélectionneur se contente de repérer et de reproduire les individus les plus intéressants pour lui et qui ne sont que le fruit du hasard. Il trie les individus sur la base de leurs propriétés

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