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Le Desir

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ennui, c’est-à-dire la déception. En somme, on peut considérer avec Schopenhauer que «la vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui» (Le monde comme volonté et comme représentation).

De plus, considérer le désir comme manque, cela veut dire que le désir est une espérance. Dans une espérance, il y a toujours une crainte que celle-ci ne se réalise pas. La crainte marque l’inquiétude et l’inquiétude est le contraire de la quiétude, qui est synonyme de bonheur de l’homme, d’où le désir-espérance entraînant une crainte nous entraîne dans une situation de détresse marquant la misère de l’homme. Il y a crainte derrière espérance car l’espérance se fonde sur l’irréel et ne dépend pas de nous, il y a besoin d’autrui. Nous pouvons alors dire que le désir se fondant sur le manque est idéalisation illusoire.

Nous venons de voir que pour qu’il y ait désir, il y a besoin d’autrui, nous déduisons donc sous le désir, il y a déterminisme. Désirer est quelque chose de culturel. Si il y a déterminisme, le sujet n’est pas libre donc aller dans le sens de ses désirs, ce serait ne pas se saisir de sa liberté, qui est donc le signe d’une faiblesse de l’homme.

Enfin, le désir est immoral. Dans Totem et Tabou, Freud écrit : «là où il y a une interdiction, doit se cacher un désir». Nous comprenons ainsi que le désir peut aller contre notre volonté et notre raison. C’est en ce sens que renoncer à ses désirs, c’est être raisonnable. S’il veut être maître de lui-même, l’homme doit écouter sa raison, telle est la voie dictée par les stoïciens : Épictète écrit dans Entretiens (IV) que «ce n’est pas par la satisfaction des désirs que s’obtient la liberté mais par la destruction du désir» car avoir des désirs, c’est être en situation de détresse. Dans ses Pensées, Pascal dit : «Les hommes ont un instinct secret qui les porte à chercher le divertissement et l’occupation au dehors, qui vient du ressentiment de leur misère continuelle».

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Mais rejeter ses désirs, n’est-ce pas rejeter sa qualité d’homme ? «Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, madame, il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes» dit Antonio dans Le mariage de Figaro écrit par Beaumarchais. La «bonne santé» des stoïciens s’oppose à la «grande Santé». Nous devons rechercher à présent la positivité du désir.

Dans ce second temps, nous allons montrer que le désir est loin d’être toujours la marque de la misère de l’homme et peut nous mener au plaisir.

C’est tout le paradoxe du désir, c’est qu’il est une tension qui fait plaisir, c’est-à-dire ce qui procure à l’homme une sensation agréable et recherchée. En effet, l’objet du désir peut-être le désir lui-même. Le désir ne se réduit pas à la satisfaction des plaisirs physiques et matériels, il y a un plaisir psychologique, spirituel et immatériel dans la recherche et l’attente du désir. Dans La psychanalyse du feu, Gaston Bachelard écrit que «la conquête su superflu donne une excitation spirituelle plus grande que la conquête du nécessaire. L’homme est une création du désir, non pas une création du besoin».

Cela nous amène à faire la traditionnelle distinction besoin/désir. La réponse au besoin est nécessaire, c’est-à-dire qu’elle doit être, elle est vitale tandis que la réponse au désir est contingente, elle peut être ou ne pas être. Si le manquement au besoin conduit toujours à la misère, le désir pas toujours. Le rapport au manque est différent.

D’ailleurs, Platon a tort de réduire le désir au manque, à l’espérance. Si toute espérance est un désir, tout désir n’est pas manque. Le désir peut se baser sur me réel. L’exemple du désir sexuel en est une illustration. Lorsque nous faisons l’amour avec l’être désiré, nous le désirons alors que nous ne regrettons pas son absence, il est là. Ce qui causerait d’ailleurs des problèmes si nous cessions de désirer l’être désiré dès lors qu’il est là. Nous pouvons donc désirer ce que l’on a, cela s’appelle jouir, en d’autres termes profiter de ce que l’on a.

Nous pouvons donc dire que le bonheur est bien l’accomplissement de ses désirs dans la mesure où ils se basent sur le réel.

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Pour autant, cela veut-il dure que l’on doit se contenter du réel ?

Dans ce dernier temps, nous allons voir qu’il faut partir du réel pour le transformer, qu’il faut désirer pour exister.

Le «désir est l’essence même de l’homme en tant qu’on la conçoit comme déterminée à faire quelque chose» écrit Spinoza dans son Éthique (III). Cela veut dire que le désir nous permet d’aller plus loin que l’instinct de conservation, le désir est l’instinct du développement de soi-même. Il nous fait persister dans notre existence. C’est ainsi que Spinoza développe le concept de conatus, le désir est la force de vie.

Le désir va même au-delà de la jouissance, le désir est puissance créatrice. C’est le désir de changer la société qui a permis aux utopies de se réaliser et ainsi transformer le cours de l’histoire. Nous comprenons ainsi le concept de désir comme «force affirmative» de Gilles Deleuze et Félix Guattari. Le désir est par essence révolutionnaire.

Il faut voir par là que comme le dit Nicolas Grimaldi dans Ambiguités de la liberté : «rien ne commence que par le désir» donc du désir naît la volonté, c’est pourquoi être raisonnable, ce n’est pas abandonner ses désirs mais plutôt

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