Le droit en peinture : justice, vengeance et morale
Thèse : Le droit en peinture : justice, vengeance et morale. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Lilo Fichi • 5 Novembre 2025 • Thèse • 1 177 Mots (5 Pages) • 6 Vues
Le droit en peinture : justice, vengeance et morale.
MAGAZINE
du DROIT
Le droit en peinture : justice, vengeance et morale.
L ’art de la justice
Le droit naturel et la justice universelle à travers “la Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime”
”Introduction
La justice et le vengeance divine poursuivant le Crime (1808) par Pierre-Paul Prud’hon est une peinture allégorique exposée au Louvre, réalisé dans un contexte postrévolutionnaire marqué par un besoin de restaurer l’ordre et la justice.
Comment Prud’hon illustre-t-il la notion de droit naturel et de justice universelle à travers son œuvre ?
Nous analyserons l’œuvre sous trois aspects : sa dimension artistique et symbolique, son lien avec le droit naturel, et son interprétation dans le cadre de la justice universelle
Analyse artistique & symbolique de l’œuvre.
“La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime” de Pierre-Paul Prud’hon est une œuvre puissante qui mêle drame et allégorie dans un cadre sombre et austère. Peint dans un paysage nocturne éclairé par une lumière lunaire dramatique, le tableau met en scène une poursuite implacable où la justice et la vengeance divine traquent un criminel, symbole de la culpabilité et du désordre moral. À travers une composition dynamique et des contrastes saisissants, Prud’hon exprime une vision moraliste où le crime, incarné par un personnage terrifié et repoussant, ne peut échapper à la sanction inévitable.
Femme ailée tenant une balance et une épée, elle symbolise l’impartialité, la rationalité, et incarne le droit naturel et la justice universelle, agissant avec calme et autorité.
Femme ailée portant une torche, elle incarne l’urgence de la sanction et la passion punitive, contrastant avec la sérénité de la Justice.
Le symbolisme est au cœur de cette œuvre : les attributs de la Justice (balance et glaive) et le flambeau de la Vengeance divine illustrent la dualité entre équité et punition, tandis que la victime nue au sol souligne la fragilité de l’innocence. Par son style, Prud’hon allie un réalisme expressif à une dimension allégorique, jouant sur les ombres et lumières pour créer une tension dramatique et universelle.
Ce tableau reflète également la volonté de Napoléon d’imposer l’ordre et le re- spect des lois dans une France post-révolutionnaire, affirmant ainsi l’autorité de la justice face au chaos du crime.
Gisant au sol, nue et vulnérable, elle incarne l’innocence brisée et souligne la nécessité de rétablir l’équilibre moral par la punition du coupable.
En fuite, il illustre l’impossibilité d’échapper aux conséquences de ses actes. Poursuivi par la Justice et la Vengeance divine, il est alourdi par les preuves de son vol et de son homicide.
Le droit naturel à travers une allégorie de la justice.
Ce tableau dépeint les allégories de la justice et de la vengeance divine de manière fascinante. Elles sont représentées dos à dos, semblant rivaliser dans leur poursuite du crime, tandis que la vengeance divine observe la justice avec insistance. Cette idée de compétition pour sanctionner le crime est centrale dans l’œuvre, comme en témoigne également le titre, La Justice et la Vengeance divine poursuivant le crime, où les deux entités sont de nouveau associées côte à côte, à l’image de leur représentation dans le tableau.
Cette disposition soulève une question essentielle : qui, dans cette poursuite, doit l’emporter ? La sanction doit-elle émaner de la justice étatique, du droit na- turel ou de la vengeance divine ?
Si l’on considère que, dans le cadre du droit pénal, l’État détient le monopole de la sanction, la question peut néanmoins se poser autrement. Les religions imposent également des règles que les fidèles doivent respecter sous peine de sanctions divines, comme le suggère ici la vengeance divine. Un exemple notable est le com- mandement chrétien « Tu ne tueras point ». En cas de transgression, le coupable est exposé à une sentence divine. C’est dans ce contexte que la vengeance divine, dans le tableau, semble poursuivre le criminel.
Le droit naturel à travers une allégorie de la justice.
Le peintre illustre ces idées avec force. L’allégorie de la ven- geance divine, au visage fermé, à la bouche hurlante et aux bras tendus, incarne la colère. Son flambeau évoque une peine douloureuse associée aux flammes de l’Enfer. En contraste, la justice se distingue
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