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Le développement durable et la croissance économique sont-ils conciliables ?

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Par   •  7 Mars 2020  •  Dissertation  •  1 838 Mots (8 Pages)  •  544 Vues

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 « Plus grande est votre empreinte carbone, plus grand est votre devoir. ». C’est ce qu’affirme clairement Greta Thunberg, porte-étendard de l’écologie et figure militante moderne. Il est désormais indéniable que le développement durable est une problématique plus que prépondérante dans notre société. On peut définir ce dernier comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il s’agit d’un développement qui se compose d’un triptyque indissociable liant société, économie et environnement. Parallèlement, on peut définir la croissance économique comme étant la variation positive de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une longue période.  Pour quelles raisons est-ce que la croissance économique et le développement durable pourraient-ils être conciliables ? Quels éléments pourraient compliquer l’établissement de ce rapport de compatibilité ?

Pour répondre à cette problématique, nous expliquerons dans une première partie qu’il est possible que la croissance économique soit compatible au développement durable afin d’infirmer les thèses qui affirment que croissance économique et développement durable ne sont pas conciliables dans l’absolu puis nous édulcorerons nos dires en montrant bien sûr que la croissance économique est péniblement compatible avec le développement durable en raison des externalités positives qu’elle produit.

I-/ Croissance économique et développement durable peuvent être compatibles

Rappelons tout d’abord que le développement durable n’entraîne en aucun cas un arrêt de la croissance du fait d’être elle-même un de ses piliers mais ce dernier vise la mise en place de solutions pour pérenniser les ressources naturelles limitées sur Terre.

  1. L’impact du progrès technique sur l’environnement

De nos jours, il existe un principe selon lequel il serait nécessaire de léguer un stock de capital équivalent ou plus important que le nôtre aux générations futures. Les néo-classiques vont donc envisager la possibilité de substituer entre eux différentes formes de capital afin de résoudre le problème de l’amoindrissement du capital naturel. Robert Solow affirme ainsi que cet échange s’opère déjà dans le temps car les générations présentes vont consommer du capital naturel et en contrepartie léguer un capital plus important. Il s’agit de la théorie de la soutenabilité faible. D’autres économistes tels que Daly soutiennent inversement la théorie de la soutenabilité forte qui veut une utilisation raisonnée du capital naturel et que capital artificiel et capital naturel sont complémentaires et non substituables.  Mais selon les néoclassiques notamment les progrès techniques doivent permettre de trouver des solutions pour lutter contre la raréfaction des ressources.  

Pour ce faire l’activité économique a donc besoin d’un milieu favorable et c’est ici que certaines institutions deviennent nécessaires voire indispensables. On peut définir ces dernières comme un ensemble de règles qui définissent les conditions dans lesquelles les choix d’utilisation des ressources s’effectuent. Ces règles encadrent donc les comportements et peuvent favoriser ou entraver la croissance économique et donc les innovations qui vont de pairs avec le progrès technique. Le progrès technique rassemble justement toutes les innovations de produits ou de procédés qui aboutissent à une hausse de la productivité. L’intérêt de ces innovations et particulièrement celui des innovations de procédés est de produire plus et mieux (en étant plus respectueux de l’environnement) avec autant de facteurs de production. Ces gains de productivité peuvent ainsi permettre une amélioration des investissements des capacités tels que des machines. Les entreprises vont ainsi pouvoir acheter des éléments de capital plus efficaces. Sur le long terme, les gains de productivité globale des facteurs sont sources de croissance.

Plus il y a de capital accumulé, plus l’effet sur la croissance va être important (formation de capitaux public, technologique, physique). Ainsi, plus le niveau de connaissances est élevé, plus on pourra faire de nouvelles découvertes pouvant devenir de nouvelles innovations de produits ou de procédés. Dans ce cas, la croissance ne se heurtera plus ou peu ; dans une moindre mesure ; aux problèmes environnementaux. On entre ainsi dans un cercle vertueux reliant croissance, progrès techniques et développement durable. Le progrès technique est nécessaire pour maintenir ou augmenter le stock de capital naturel.

  1. L’intérêt de la croissance au niveau socio-économique

Depuis le XVIIIe siècle et plus précisément à partir de la révolution industrielle, la croissance du niveau de vie s’est opérée de manière exponentielle. Cet événement est facilement reconnaissable à travers le graphique de Core-Econ « La crosse de Hockey de l’histoire » qui représentait la hausse des PIB par tête de différents pays entre 1000 et 2000. Mais ce ne fut pas le seul événement qui a eu une forte influence sur notre monde économiquement parlant. On peut notamment penser aux fameuses Trente Glorieuses qui correspondent à une période où les ménages sont devenus des consommateurs de masse. Cette période s’est aussi caractérisée par des changements relatifs aux fonctionnement des autres acteurs économiques majeurs tels que les entreprises (innovations, nouvelles méthodes de travail …) ou encore l’Etat (nationalisations, planifications …). Nul ne peut nier que la croissance économique est à l’origine même de ces événements de même que les progrès techniques mentionnés tantôt. Au niveau microéconomique la croissance économique a permis une hausse notable des revenus et facilita ainsi la satisfaction des besoins vitaux des êtres humains. Parallèlement, en termes macroéconomiques, si l’on se réfère à la loi d’Okun, une croissance économique mène à une baisse du taux de chômage qui bien sûr, par une hausse des revenus, se solde par une hausse de la consommation. La croissance permet aussi d’assurer la création de richesses et une hausse du capital physique mais également public. La croissance respecte ici la composante économique du développement durable.

La courbe de Kuznets décrit la relation entre le niveau de richesse d'un pays (mesuré en PIB/hab.) et son niveau d'inégalité. Elle s'inspire des travaux de Simon Kuznets parus en 1955 sur le développement économique des années 1950. Selon les statistiques retranscrites dans cette courbe, il est possible d’avoir une baisse des inégalités à partir d’une hausse du revenu. Ainsi selon la courbe de Kuznets il y aurait un rapport de corrélation (voire de causalité) entre la croissance économique et la baisse des inégalités.

La croissance économique permet également une hausse du capital institutionnel qui regroupe l’ensemble des dispositions juridiques, politiques ou institutionnelles qui permettent d’établir des cadres et des contraintes humaines qui structurent les interactions politiques économiques et sociales. Il comprend aussi l’ensemble des relations humaines auxquelles l’individu à accès du fait de sa position dans un groupe social. La croissance permet donc d’améliorer ce capital via des investissements dans le secteur sanitaire ou éducatif par exemple.

Au vu de ces caractéristiques, intuitivement le constat serait positif mais la réalité est toute autre. De nombreuses questions se posent vis-à-vis de la compatibilité entre les deux entités que sont la croissance économique et le développement durable. Intrinsèquement, si la croissance n’est pas nécessairement synonyme de santé économique, elle ne remplira pas non plus toutes les conditions de la composante sociale du développement durable. Il est donc ici évident qu’une compatibilité parfaite est très difficile à obtenir. Pourtant, ces deux variables du développement durable ne sont pas les plus difficiles à associer à la croissance. La composante avec laquelle le rapport de compatibilité est le plus ardu à établir est celle relative à l’environnement.  

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