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Les Corridors Du Quotidien

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ROUSSILLON, moins connus cependant que Jean GUILLAUMIN, psychanalyste, René KAES, qui a dirigé les ouvrages "Crise, rupture et dépassement" et "L'institution et les Institutions, études psychanalytiques", et Jacques HOCHMANN, médecin psychiatre connu pour ses travaux sur l'autisme. Le champ qui les rassemble tourne autour des institutions de soin, de la formation et du groupe. Ils ont tous participé aux réflexions qui ont permis que l'hôpital psychiatrique s'ouvre, et aux alternatives à celui-ci, à la prévention. « Les corridors du quotidien », dernier de ses ouvrages, fait la synthèse de ses travaux qui ont commencé il y a plus de 25 ans.

Paul FUSTIER est toujours formateur et intervient toujours en supervision dans les établissements.

De l’ouvrage

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Paul Fustier, dans ce livre tente d’élaborer une théorie sur l’accompagnement de la vie ordinaire en institution. Il s’inspire de concept de Winnicott ou Freud pour tenter d’expliquer les processus psychologiques mis en jeu dans l’accompagnement du quotidien. Pour cela, il s’appuie sur la prise en charge en hébergement qui tend à faire penser le plus possible à la vie en milieu « naturel ». Fustier tend à démontrer que la relation accueillant/ accueilli n’est pas banale. Il développe, dans son ouvrage, une théorie autour de l’accompagnement au quotidien. Sa théorie repose sur le fait qu’il se joue certains processus entre l’accueillant et l’accueilli dans des actes relevant du quotidien. Pour expliquer cela, il part d’un postulat ; l'enfant, présentant des troubles, exprime des besoins fondés sur des carences affectives. Selon Fustier, il existe un manque chez la personne (« elle est carencée ») et l’institution par le biais des éducateurs va essayer de le combler. A partir de cette théorie, il existerait selon lui deux façons d’investir l’institution pour les personnes accueillies.

Il développe, au cours des quatre premiers chapitres, sa théorie en fonction de ses observations et de concepts empruntés. Par exemple, il nous explique qu’il existe deux types d’institution :

-Tout d’abord, l’institution dévouée qui repose sur la théorie de la dévotion maternelle de Winnicott. L’enfant va exprimer des besoins liés à ces carences affectives; l’institution, par l’intermédiaire de sa prise en charge, va tenter de combler ce vide. L’auteur tente de démontrer comment l’établissement va permettre l’instauration d’une relation de substitution basé sur le concept de mère dévouée qui répond totalement aux besoins de son enfant.

-D’autre part, Paul Fustier nous expose le concept de Freud, la relation d’objet par étayage présent dans l’institution. Celle-ci crée des « zones institutionnelles d’étayage » qui sont fondées sur les tâches dites maternelles c’est-à-dire le repas, les toilettes, le coucher et autres moments.

A partir de ces deux notions, l’enfant carencé, selon la définition de Winnicott, peut interpréter ces réponses institutionnelles comme l’illusion de pouvoir retrouver cette mère dévouée. L’éducateur, lui, peut être ému par l’illusion de l’enfant et va essayer de coller à cette image. Cependant, l’auteur explique que le professionnel va forcément décevoir. Cela va d’une part créer de la violence et de la haine chez l’enfant et d’autre part, le professionnel va vivre un échec narcissique. Paul Fustier explique, alors, qu’il est nécessaire de faire le deuil de cet idéal dans la relation à l’autre et de prendre en compte son échec dans la prise en charge.

Ensuite Fustier nous présente l’institution transitionnelle. Par la réponse de l’établissement, il va se poser la question de la place pour les différents acteurs. Selon Fustier il existe des ambiguïtés notamment celle de l’éducateur professionnel ou parent. Ces ambiguïtés sont nécessaires pour que l’enfant investisse l’institution ou le professionnel comme un espace transitionnel et le construise comme un « Trouvé-Crée ». Trouvé est la véritable fonction de l’éducateur et le Crée est l’image que l’enfant projette en cette personne.

De ces deux institutions, Fustier en ressort la notion de paradoxe selon la définition de l’école de Paolo Alto. Ces paradoxes doivent être contenu, accepté et non résolu. Le paradoxe peut être par exemple l’institution comme une famille et une non-famille en même temps. Il y a crise si les deux axes du paradoxe entrent en compétition et que l’accompagné doit choisir une des deux solutions.

Les quatre premiers chapitres du livre ont donc permis de démontrer la théorie de l’auteur ; il existe des processus psychologiques dans l’accompagnement en institution qui, contenus, sont bénéfique pour l’accompagné. Ensuite dans la seconde partie de son livre, Paul Fustier reprend sa théorie et la transpose à d’autres facettes de l’institution.

Tout d’abord, il parle de la notion de don qui peut exister en institution et en quoi cela peut interroger. Le don est un premier moment d’une relation d’échange intense. En effet, selon la théorie de Marcel Mauss, un don impose un contre-don de la part du receveur. Dans le cadre de l’accompagnant, ce don est ambigu. Il peut être perçu comme un vrai ou un faux don. Cette notion se rapporte à celle du paradoxe et il doit être contenu comme une vérité et un mensonge. Ensuite, l’auteur aborde la notion de dû et d’assistance. Il explique que si la personne est dans cette logique la création de lien ou d’échanges est impossible. Recevoir quelque chose comme un dû ne permet pas à la personne de l’investir.

Il aborde ensuite, sa théorie du point de vue des relations hiérarchie et professionnels. Il existe des conflits hiérarchiques qui reposent sur le modèle parents-enfants. L’auteur analyse deux situations de conflits ; une portée par le phénomène d’illusion groupale, l’autre portée par la notion de « pur et sale » soit le conflit entre profession et charité.

Dans un autre chapitre, Fustier interroge ensuite la notion de « Porte-Croyance » portée par les psychologues. Les accompagnants disent savoir que la dévotion maternelle est vouée à l’échec mais ce désir ou cette croyance ressurgit à certains moments. On fait appel à un psychologue pour donner des réponses au « oui, mais… ». Il peut-être perçu comme malveillant car il renvoie à l’équipe que ce qu’elle fait ne se fait pas sans raison. Le fait de mettre en mot le vécu, de s’appuyer sur des théories ou connaître le dossier pourrait créer une relation mortifère, c’est-à-dire qu’il y aurait un manque de spontanéité des éducateurs. Fustier nomme ce phénomène « le savoir qui tue ».

Enfin, Fustier revient sur la notion de paradoxe dans l’institution. Les deux axes dans ce paragraphe sont ceux de la génération. Dans le cadre d’un accompagnement d’enfants, l’éducateur et l’accompagné ne sont pas de la même génération. Cependant dans certaines situations cet axe se confond avec celui de la séduction. Cette situation peut mettre mal à l’aise les éducateurs car l’enfant n’est plus un être vierge mais un être sexué.

Commentaires

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* Même si l’approche psychanalytique de ce livre ne m’a pas été toujours facilement compréhensible et m’a rendu sa lecture compliquée, j’ai tout de même trouvé cet ouvrage fort intéressant car il donne à réfléchir sur sa propre pratique

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