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Les Émigrants De Transit EuropéEns Au Xixe Siècle : Du Départ à l'Arrivée En Amérique

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des Pionniers (anglais, écossais, allemands, irlandais) qui ne sont pas vus comme des immigrés mais comme les Pères Fondateurs. Pour montrer hétérogénéité de la population à son origine jusqu’à l’indépendance, on recense en 1790, 61% d’anglais, 8% écossais, 10% irlandais, 9% allemand, 10% hollandais français suédois. Il serait donc logique de considérer que la nouvelle vague d’immigration européenne au XIX siècle se situe dans le prolongement de celle des premiers colons. Cependant il n’en est rien. En effet la nature même de cette immigration qui s’inscrit dans un contexte tout autre que celle des Pionniers du XVIIIe siècle, n’est pas perçue de la même façon par ceux qui se revendiquent comme étant des « natifs », c'est-à-dire les américains descendant des premiers colons. On peut dire que la conscience historique américaine distingue les Fondateurs et les Pionniers du peuple immigrants. De ce fait comment se caractérisent ces nouveaux migrants venus d’Europe ? Comment se reconnait l’Amérique dans cette nouvelle immigration européenne du XIX siècle ? Pour bien cerner cette nouvelle vague d’immigration, il nous faut d’abord nous interroger sur leur origine ainsi que sur leurs motivations qui se placent dans un contexte politico-économique spécial. Nous verrons ensuite comment se déroule leur voyage vers l’Amérique dans le but d’arrivé à la définition de qu’est un émigrant de transit. Puis enfin nous verrons comment ils s’intègrent dans un premier abord dans leur nouvelle vie.

1er partie : Caractéristiques de l’immigration européenne au XIXe siècle vers l’Amérique

1) Qui sont ces migrants européens ?

Au XIXe siècle, l’émigration touche à peu près toutes les régions d’Europe : 40 millions d’européens ont participé aux migrations de masse à travers l’Atlantique entre 1820 et 1920. On distingue plusieurs vagues d’immigration caractérisées par période et nationalités :

Tout d’abord la première vague entre 1820 et 1860 avec principalement des Anglais, Ecossais, Irlandais et Allemands qui fournissaient 85% de l’immigration aux Etats Unis, puis à partir des années 1850-60 ce sont des Allemands, les pays scandinaves et après 1880 l’Europe de l’Est et des Balkans avec l’Italie du Sud.

Entre 1865 et 1900 chaque année 200 000 à 500 000 immigrés arrivent par an et entre 1900 et 1914 ce sont 500 000 à 1 20 000.

Ce sont majoritairement des hommes jeunes et célibataires qui fournissaient la grande partie du contingent de l’immigration. Ce sont souvent des populations pauvres, en marge de l’âge industriel, souvent des manouvriers agricoles ayant perdu leur emploi suite à la mécanisation progressive des campagnes. Mais à l’opposé, on rencontre des artistes, des ingénieurs ou des techniciens qui importent leur savoir-faire dans le pays.

Ils s’installent de préférence à la campagne donc hors des villes jusqu’en 1880 jouant ainsi un rôle dans la conquête de l’ouest. Ce sont des agriculteurs qui recherchent à bas prix de la terre. Mais souvent ils aspirent à une autre vie que celle de la campagne, et la vie urbaine leur offre cette opportunité d’une vie radicalement nouvelle. C’est donc dans la ville que se nouait le destin des nouveaux arrivants. L’exemple en est avec New York qui est certainement la ville américaine qui, au cours de l'histoire, a accueilli le plus grand nombre d'immigrés.

2) Les motivations de départ

Avec la fin des guerres napoléoniennes en Europe, des jeunes gens libérés de leurs obligations militaires regagnent leur foyer à l'époque même où l'industrialisation et la consolidation de l'agriculture en Angleterre, en Scandinavie et dans une bonne partie des pays de l'Europe centrale transformaient l'économie de ces pays et créaient une catégorie de jeunes incapables de gagner leur vie dans ces nouvelles conditions. La demande de travailleurs immigrés monte en flèche sous l'effet de deux grands événements, à savoir la colonisation du centre des États-Unis suite à la construction du canal Erié en 1825 et à la croissance du port de New York ainsi que les balbutiements du développement industriel aux États-Unis, en particulier dans le domaine de la production de textiles, principalement en Nouvelle- Angleterre.

Les crises économiques demeurent également un puissant facteur d'émigration, qui gagne de l'ampleur à mesure que les échanges internationaux s'intensifient

Les motivations d’immigration sont diverses en fonction du pays de départ et du contexte politique et économique de ce dernier, ici les exemples des principaux pays d’émigration :

En Irlande c’est suite à la maladie de la pomme de terre, et à la famine qui en résulte à partir de 1846, qui affectent plus du quart de la population de l'Irlande que s’amorce le processus d’immigration vers le Nouveau Monde. L'émigration se poursuivant, ce pays se retrouve, au début du XXe siècle, avec une population moitié moindre qu'au début des années 1840.

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En ce qui concerne les italiens, l'unification de l'Italie accomplie, accentué par la transition démographique, amenant une surpopulation des campagnes, le pays va connaître plusieurs grandes vagues d’émigration.

Les juifs eux fuient les restrictions économiques et la zone de résidence obligatoire du régime tsariste de Russie ainsi que les persécutions religieuses (les pogroms) et les enrôlements forcés dans les armées. L’immigration juive est différente des autres : c’était une immigration familiale, environ 43% de femme contre 30% pour les autres groupes, il venait pour y rester 5% contre 1/3 pour les autres nationalités. Pour eux New York était comme la nouvelle Jérusalem étrange avatar de l’espérance juive.

3) « Le rêve Américain »

Entre 1815 et 1915, la situation économique de l'Europe du Nord et de l'Europe occidentale a poussé 40 millions de personnes à émigrer vers les États-Unis, dont l'industrialisation exigeait une main-d'œuvre croissante. C’est cette demande de main d’œuvre qui était très attractive et qui a attiré les populations européennes à rejoindre ce nouvel Eldorado, mais cela se jouait aussi sur le plan de la sensibilité :

Amérique était une rumeur. On en entend parler par des proches et cela devenait un objet d’imagination. Elle était vue comme une terre de liberté et d’égalité. L’Amérique apparaissait comme une promesse de mieux-être, un pays où étaient garanties les libertés politique, religieuse et économique ainsi qu’une rapide naturalisation. Malgré l’angoisse et la douleur de l’exil, l’espoir américain était assez fort pour mettre en mouvement des populations entières. Cette vision de l’Amérique était donc l’espace propice aux expériences religieuse radicales et utopique qui nourrissaient les idéaux de ces immigrés européens.

2ème partie : Une migration de transit vers l’Amérique

1) Un double voyage

* Jusqu’au port d’embarquement

C’était très souvent un double voyage qui attendait les émigrants : d’abord de leur lieu de résidence jusqu’au port d’embarquement. C’est cette traversée qui pouvait être particulièrement dangereuse. L’exemple en est, illustré par Stavros, le personnage principal de America America, qui se fait presque tout voler en chemin et arrive sans rien à Constantinople. Le voyage se poursuit ensuite du bateau jusqu’en Amérique. Jusqu’en 1860, la traversé se faisait sur un bateau à voile, elle durait alors entre 3 à 5 semaines. La navigation à vapeur réduisit la durée du trajet qui passa à environ une quinzaine de jours. De plus l’accès au port était facilité désormais par l’accès aux chemins de fer.

* Les dangers du voyage

Le grand danger qui menaçait l’émigrant c’était le vol, la fraude et l’exploitation de son ignorance. Une profession était spécialisée dans cette branche : les « rabatteurs ». Présents aussi bien au port d’embarquement qu’à l’arrivée, le rabatteur s’emparait des bagages pour mener l’émigrant et sa famille à telle pension de famille et faisait payer chèrement ses services.

* le prix du billet

Il est vrai que le prix du voyage en bateau vers l’Amérique était très cher, voire exorbitant pour les candidats à l’émigration, surtout quand ils venaient de pays pauvres. De plus, ce prix a beaucoup augmenté entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle : de 10 dollars américains en 1880, il passe à 35 dollars après la guerre de 1914.

* Les conditions du voyage

Les conditions de voyages dépendent de plusieurs facteurs : le tonnage des navires, leur âge, l’attitude de l’équipage, et surtout les motivations des armateurs. Les bateaux ne leur étant pas destiné, leur aménagement était très variable, souvent sommaire. Les migrants voyageaient la plupart du temps en 3e classe. Les 3e classe étaient réunis à fond de cale, dans d’immenses dortoirs sans fenêtres où pouvaient s’entasser jusqu’à 2000 passagers.

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