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Logistique Et Pensée Militaire.

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re de la guerre en 1672, Louvois crée la fonction d’intendance. De plus, il lance l’armée de circonscription qui remplacera l’armée de mercenaire. L’organisation des vivres en période de guerre et de troubles se met en place entre 1632 et 1659. Cependant, le transport, jusqu’alors assuré par la corvée puis par la réquisition, est confié à des entreprises civiles. De même, cette logistique est un élément majeur des victoires de la marine française, par le déploiement de nombreux ports et arsenaux, le long de la côte. Cela permettait le stockage et l’entreposage des matériels et munitions des navires.

Dans une deuxième phase, la logistique correspond à la démarche de « prédateur », inspirée Caton . Elle peut se définir par cette phrase « il faut que la guerre nourrisse la guerre ». En 1796, pour la campagne d’Italie, le général Bonaparte, pour ne pas freiner son avancée, choisi de ne pas s’alourdir avec de gros moyens logistiques. Les besoins furent trouvés dans le pays au fur et à mesure de l’avancée de l’armée. Lors de la campagne d’Egypte (1798), la logistique va prendre une dimension stratégique. En effet, le général Bonaparte pose les bases d’une logistique complexe. Ses réflexions portent sur deux principes : l’adaptation du transport et du stockage du matériel de guerre d’une part, et le déplacement des troupes. Avant d’embarquer pour l’Egypte, il concentre ses troupes sur trois pôles, il forme quatre convois. De plus, il aménage les navires en transport de troupe et de chevaux. Il embarque du matériel, de l’artillerie, des munitions et l’alimentation pour les armées, afin de pouvoir nourrir pendant plusieurs mois le corps expéditionnaire, soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 50 000 habitants. En 1799, Napoléon créa le corps des commissaires de guerre. La logistique devient donc un instrument majeur permettant d’avoir une armée imposante, avec une grande puissance de feu et très mobile. A partir de 1806 et la campagne de Pologne, l’approvisionnement de l’armée se fait avec des rotations hippomobiles. La bataille d’Eylau (8 février 1807) marque un tournant dans la prise en compte de la logistique. En effet, l’Empereur prend conscience de l’absolue nécessité de reprendre le contrôle des transports, en mettant fin aux accords avec les sociétés civiles. Ces sociétés peuvent néanmoins être sollicitées en cas d’urgence. Cela aboutit au décret du 26 mars 1807 portant création du train des équipages, chargés du transport des vivres et des matériels excepté ceux du génie et de l’artillerie qui avaient leurs propres moyens de transport. Pour la préparation de la campagne de Russie (1812), l’Empereur a préparé et pensé les moindres détails de la logistique en la rendant entièrement mobile. A propos de la campagne de Russie, Thierry Lentz a écrit : « (…) face à l’ampleur des problèmes à résoudre, l’intendance ne suivit pas, en dépit des efforts colossaux consentis par les officiers et agents civils en charge du sujet (…) ». Donc, nous pouvons considérer que si la logistique avait été en mesure d’approvisionner les armées, l’armée russe aurait pu être vaincue. Néanmoins, le major-général Von Clausewitz considère que Napoléon 1er est le créateur de la logistique militaire. Mais, le principal penseur de la logistique est le général de brigade Jomini . En 1838, dans le « précis de l’art de la guerre », il définie la logistique comme étant l’une des cinq branches de l’art de la guerre, c'est-à-dire que c’est « un ensemble de techniques prescriptibles d’analyse et de planification en vue de la conduite des opérations ». Il éleva la logistique du rang d’outil à celui de conception des manœuvres des armées.

A une logistique industrielle.

Enfin, dans la troisième phase, la logistique peut être considérée comme industrialisée. Cette phase est initiée durant la guerre de 1870. En effet, le développement technologique permet de pouvoir approvisionner les troupes à partir de bases de plus en plus éloignées. Le chemin de fer joue un rôle important dans les conflits. Cela se vérifie notamment lors de la guerre civile américaine. Durant la guerre de sécession, les belligérants disposaient de plus de 49 000 km de voies ferrés. Le Nord disposait d'un avantage considérable sur son ennemi car il en possédait 35 420 km. De plus, son réseau avait été mieux élaboré, mieux construit et mieux entretenu que celui du Sud. Ce fut la première fois que le chemin de fer fut employé à de vastes mouvements de troupes entre les fronts. La supériorité du réseau ferroviaire apporta la preuve des redoutables ressources industrielles de l'Union. Bien souvent sa capacité, à remplacer immédiatement le matériel perdu, se chargea d'annuler les victoires remportées par les généraux sudistes. Mais le chemin de fer a un inconvénient majeur. Il ne peut pas apporter les troupes à n’importe quel point du front. Un autre moyen de transport doit être utilisé pour les derniers kilomètres. Durant la première guerre mondiale, la traction motorisée offre une solution beaucoup plus souple que le chemin de fer. La voiture et le camion remplacent rapidement les chevaux. Mais à partir de ce moment là, le carburant devient une ressource sensible, au point que l’état major français décida la création d’un service des essences. De plus, en 1917, fut créé le quatrième bureau, en charge de la coordination du ravitaillement et du transport. La recherche opérationnelle trouve son origine au début du XXème, notamment grâce à l’étude de la gestion de stock en 1913. Mais la seconde guerre mondiale marque le développement de cette discipline, dite aussi logistique savante, qui est définie comme l’ensemble des méthodes d’analyse afin de permettre d’élaborer les meilleurs décisions. Une de ces applications étant la recherche de l’optimisation du positionnement des entrepôts. En 1940, l’état major de l’armée britannique fait appel à Patrick Blackett pour permettre une implantation optimale des radars. Cette discipline est dite « opérationnelle » car les premières applications étaient militaires. Le nom est resté, même si le domaine militaire n’est plus le principal domaine de la recherche opérationnelle. En 1940, l’Allemagne nazie lance une « blitzkrieg », une guerre éclaire, dans les Ardennes. Malgré une avancée allemande très rapide la logistique, bien étudiée, suit et permet, à la Wehrmacht d’atteindre Dunkerque en un mois. Durant l’hiver 1944, l’armée allemande lance une contre offensive dans les Ardennes, afin d’empêcher les alliés de pénétrer en Allemagne. Mais cette contre offensive a été stoppée par le manque d’essence, l’aviation alliée bombardant systématiquement tous les dépôts de carburants allemands. Mais la plus grande réussite logistique de l’histoire reste sans conteste l’opération « Overlord ». Pour cette opération, les armées alliées font traverser la Manche à 2 millions d’hommes, quelques 438 000 véhicules et plus de 3 millions de tonnes d’équipements et de ravitaillement, en 87 jours de campagne. De plus, les alliés construisent deux ports artificiels, Arromanches et Saint-Laurent-sur-mer et déroule un oléoduc sous marin sur une centaine de kilomètres.

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