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Niaux, Un Témoignage Magdalénien

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ense cavité d'accès assez difficile était connue depuis longtemps lorsque, en 1906, le commandant Mollard comprit que les tracés ornant les parois du Salon noir étaient préhistoriques.

Édouard Cartailhac les identifia et en fit, avec l'abbé Breuil, une première étude publiée dés 1908. La grotte fut classée monument historique le 13 juillet 1911.

La culture magdalénienne est l'une des mieux connues dans la préhistoire et l'étude que nous allons exercer va nous permettre de davantage comprendre les activités et les réflexes des magdaléniens dans la grotte de Niaux.

Le magdalénien est la dernière phase du paléolithique supérieur européen, comprise environ entre 17 000 et 10 000 avant le présent.

Il est donc intéressant de se demander pourquoi la grotte de Niaux est représentative de la culture magdalénienne des Pyrénées.

Nous nous pencherons dans un premier temps sur une présentation de cette culture tout en abordant le secteur de Niaux puis nous axerons notre étude sur une galerie précise, celle du Salon Noir avec l'étude d'un panneau pour enfin révéler la notion de grotte sanctuaire.

I/ La civilisation magdalénienne à Niaux: Présentation et contexte.

1) Le magdalénien des Pyrénées ariégeoise.

Le Magdalénien est la dernière phase du Paléolithique supérieur européen, comprise environ entre 17 000 et 10 000 avant le présent. Il est connu en Europe occidentale, sur les territoires actuels de l'Espagne, du Portugal, de la France, de la Suisse, de l'Allemagne et de la Pologne ainsi que dans le sud de l'Angleterre.

L'étude de cas que nous allons exercer sur Niaux par la suite va nous permettre de souligner la fréquentation au cours du Magdalénien moyen et supérieur dans les Pyrénées. Ces deux phases d'une même civilisation étant bien attestées dans cette région avec environ 75 sites signalés.

Le magdalénien des Pyrénées est connu de 14 800 BP à 11 800 BP, couvrant ainsi trois millénaires environ. Aux environs de 13 000 BP , le passage du Magdalénien moyen au Magdalénien supérieur s'est fait progressivement. Une modification partielle des outils de base atteste cette rupture.

Nous savons que ces civilisations ont vécu à la fin de la dernière glaciation. Une succession de périodes de grands froid et d'autres plus tempérées caractérisent ces 3000 ans.

Les variations du climat ont donc à l'évidence conditionné le peuplement des zones montagneuses.

En effet, dans les Pyrénées ariégeoise, les sites Magdaléniens se trouvent presque toujours dans les vallées des affluents de la Garonne. Plusieurs avantages soulignent cette situation tels que la présence d'abris nombreux et faciles d'accès dans les collines calcaires, la faible altitude et des gites à silex abondants qui fournissent une matière première importante pour la confection des outils de base.

D'autre part, des préoccupations pratiques évidentes déterminent le choix de l'habitat. Dans le bassin de Tarascon-sur-Ariège, ces civilisations ont privilégié les grottes ou abris en fond de vallée, ou, pas très haut sur les versants. (ex: La Vache, Bédeilhac, Sakanie). Au contraire certaines grottes au porche très visible mais plus éloignées au fond de la vallée n'ont pas eu la fonction d'habitat. (ex: Niaux, Le Lierre, Lombrive).

Comme leurs prédécesseurs tout au long du paléolithique, les Magdaléniens vivaient de chasse et de cueillette. Dans plusieurs grottes de l'Ariège, on remarque un phénomène de «chasse spécialisée» du bouquetin de manière intensive à la fin du Magdalénien. L'environnement rocheux en favorise le développement.

Nous connaissons également leurs intérêts pour les oiseaux et les poissons ( ex: le saumon) .

En ce qui concerne leurs déplacements, les Magdaléniens des Pyrénées habitaient les grottes de la région pendant l'hiver et se déplaçaient pendant l'été, suivant les troupeaux de rennes, pour ne revenir qu'à la fin de l'automne. Ils envisageaient sans doute des déplacements le long de la chaine, soit vers l'atlantique soit vers la Méditerranée.

«Paul Bahn, entre autres, s'est systématiquement attaché au problème de l'occupation saisonnière des sites, d'autant plus important de son point de vue que son hypothèse de base est celle d'une mobilité saisonnière liée aux relations hommes-animaux.

En outre, la nature même de la topographie pyrénéenne impose un mode de vie non sédentaire si l'on veut exploiter au mieux des ressources diverses. Lawrence Straus exprime le même avis en opposant les biotopes Pyrénées hétérogènes à l'environnement cantabrique beaucoup plus unificateur et générateur de mode de vie différents.» Jean Clottes.

De plus, nous savons que les rites font partie intégrante des actes de la vie quotidienne. En effet, dans les grottes de Labastide et d'Enlène, des plaquettes gravées plantées dans le sol ont été retrouvées. D'après Jean Clottes, « elles peuvent témoigner de rites, par exemple l'établissement de contacts avec les esprits présents dans la roche, mais sans que ceux-ci dévoilent la précision de leurs mystères. »

Les incisions et les perforations dans l'argile, sur le sol ou les parois des grottes,sont également fréquentes. On peut donc penser qu'elles aussi sont étroitement liées avec des rites. (ex: Scène de Chasse de Montespan: cheval gravé dans l'argile et criblé de trous).

(Se référer à la partie c de la deuxième partie.)

D'autre part, une des composante essentielle du monde magdalénien est l'art des objets, particulièrement dans les Pyrénées.

Comme nous l'avons énoncé en cours, les objets d'usage courant étaient, soit ornés de motifs géométriques simples pour ceux à courte durée de vie, soit richement gravés et sculptés dans le cas des bâtons percés et des propulseurs.

Dans le Magdalénien pyrénéen, la sculpture en ronde-bosse s'applique à des matériaux très divers.

Nous savons donc que des sculptures et des gravures sans utilité pratique discernable furent retrouvées.

Les gravures sur pierres mobiles (plaquettes, petits blocs, galets) sont aussi sans but pratique apparent et leurs supports furent souvent délibérément mutilés. (l'objet était au service de leur art).

Nous verrons plus précisément par la suite les thèmes et techniques de ces populations à travers l'exemple de la grotte de Niaux.

Les grottes ornées des Pyrénées constituent un des groupes majeurs du grand ensemble franco-cantabrique. Elles sont regroupées en deux groupes principaux d'inégales importance.

Le groupe du pays basque avec 8 grottes et celui des Pyrénées centrales et ariégeoises avec 23 grottes dont 14 exclusivement dans l'Ariège.

Une sorte de quadrilatère allongé reflète la répartition des cavités ornées des Pyrénées ariégeoises et de leurs abords immédiats.

Les cavernes du Volp représentent un groupe comprenant ainsi Enlène, Tuc d'Audoubert, Enlène et le Mas D'Azil. Le Bassin de Tarascon-sur-Ariège en forme un autre avec six grottes comprenant Niaux, Le Réseau Clastres, Fontanet, Les Eglises, Bédeilhac et Pradières.

Ces cavités sont également attribuables au Magdalénien moyen et/ou supérieur comme Niaux.

On peut donc penser que les grottes ornées des Pyrénées se distinguent des grottes d'autres provinces par leurs profondeurs et donc par des techniques artistiques comme les modelages et les gravures au sol. Nous remarquons également une originalité au niveau des thèmes . La représentation du bison règne et celle du bouquetin est également importante. De plus, la présence de signes claviformes est aussi spécifique à la région.

On notera une quantité très importante de mobilier osseux et une profusion de plaquettes gravées.

Jean Clottes a écrit : « L'art contribue puissamment à individualiser le Magdalénien des Pyrénées. »

Nous allons dans un second temps nous pencher plus particulièrement sur une présentation de Niaux, dans son espace interne et externe, sur son organisation et sa circulation.

2/ Niaux, une grotte profonde, une organisation complexe.

a) Niaux, une niche au cœur du Cap de la Lesse.

Niaux et Alliat sont deux villages contigus que l'on rencontre en venant de Tarascon-sur-Ariège.

Ils sont donc célèbres par leurs grottes,celle de la vache et celle de Niaux qui se nichent dans ce que l'on appelle la vallée du Vicdessos.

De la route, à mi-hauteur du Cap de la Lesse, un porche gigantesque est visible et une cavité moins spectaculaire le précède. Il s'agit donc de deux grottes ornées voisines, celle dite de Niaux et le Réseau Clastres.

Le massif du Cap de la Lesse

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