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Psychopathologie Du Sujet Âgé à Partir d'Une Étude De Cas

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Présentation du cas :

Monsieur M. est âgé de 72 ans. Il vit dans un logement personnel avec sa femme âgée de 76 ans. Ensemble, ils ont eu trois enfants, deux garçons de 49 ans et 43 ans et une fille de 36 ans. Il a travaillé depuis l’âge de 19 ans en tant que peintre en bâtiment, il a arrêté de travailler à 55 ans étant considéré comme invalide suite à de l’emphysème pulmonaire, affection des poumons se caractérisant par une destruction des alvéoles, diagnostiqué à l’âge de 47 ans. Son père, qui exerçait la profession de facteur, est décédé de cette maladie à l’âge de 55 ans, à la même âge à laquelle Monsieur M. a été obliger d’arrêter de travailler. Monsieur M. est issu d’une famille nombreuse, il est le quatrième d‘une fratrie de sept enfants, sa mère était mère au foyer.

2) Problématique du deuil :

« La vieillesse se définit par ses pertes en tous genres : perte d’êtres chers, perte des objets d’investissement, perte de ses capacités physiques et intellectuelles » (Péruchon, 1997). Il y a donc trois types de perte, la perte d’objet correspond à la perte des proches, à la perte affective qui renvoie à la perte des mémoires communes et la perte des fonctions correspond en partie au corps, à la perte d’autonomie. La perte de soi et le deuil du moi correspond sur le plan psychique à une interrogation perpétuelle de la problématique de la mort.

a- La perte d‘objet :

Toute personne, et en particulier la personne âgée, est confrontée à cette problématique du deuil d’ordre psychique qui est marquer par la perte des personnes aimées. Concernant Monsieur M., cette problématique du deuil concerne ses cinq frères et sœurs décédés, il lui reste toutefois son plus jeune frère qui est hospitalisé pour un cancer des poumons en phase terminale. Monsieur M. déclare à propos de son petit frère « j’avais plus que lui, il va partir aussi, je suis le seul ». Il parle de son frère à l’imparfait « j’avais » comme s’il était déjà décédé. Monsieur M. donne l’impression de se préparer au deuil de son frère en commençant le travail alors qu’il est encore en vit et d’intérioriser le fait qu’il le dernier survivant de sa fratrie. Cela lui indique également une mort proche, il se trouve alors confronté a sa propre fatalité.

De plus, il a perdu sa mère qui est décédéz il y a deux mois à l‘âge de 98 ans. « Le deuil remplit une tâche psychique bien précise : il a la fonction de détacher du mort les souvenirs et les espoirs des survivants » (Freud, 1915). Le deuil est donc un processus psychique qui a pour but de permettre de reconnaitre la disparition d’un objet externe afin que la libido se détache des souvenirs et des attentes reliés à l’objet disparu pour que le Moi redevienne « libre ». Toutefois, Monsieur M. n’a pas encore fait cette élaboration envers sa mère, le bouleversement psychologique causé par cette perte induit différents affects comme l’angoisse de séparation marquée chez Monsieur M., comme chez la plupart des personnes âgées, par l’isolement et la solitude. Effectivement, il déclare « J’allais chez ma mère avec mon chien, […] il y a encore deux mois j‘y allais pratiquement tous les jours. Ca fait bizarre, je m’ennuie maintenant […] C’est pour ça je ne sors plus, c’était le seul endroit où j’allais … bah maintenant je reste chez moi et quand je promène mon chien je vais pas de ce coté là ».

Ce bouleversement amène Monsieur M. a arrêter l’entretien, il semble être déstabilisé par ce qu’il venait d’exprimer. Ce choc met en évidence la non élaboration par la Moi de la perte de sa mère auprès de laquelle il retrouver l’affectivité, le maternage de la vie infantile. Au cours de la vieillesse, les pertes se multiplies. Ainsi il peut y avoir, comme c’est le cas chez Monsieur M., la difficulté de se détacher des derniers objets investies. Et le deuil peut être particulièrement difficile lorsque l’investissement est ancien et profond. Effectivement, la mère est le premier objet d’investigation de la vie humaine ce qu’il est d’autant plus difficile de se détacher.

b. Perte des fonctions :

La diminution des fonctions physiques chez les personnes âgées (baisse des réflexes, de l’équilibre et de la coordination musculaire, problèmes articulaires, incontinence..), provoque une perte d’autonomie qui engendre la réduction des capacités dans la réalisation des activités de la vie quotidienne. Monsieur M. exprime ses difficultés lors de l’entretien : « c’est plus comme avant, c’est plus dure, par exemple même pour se laver il faut faire des … comment on dit … des acrobaties, et oui c’est dur on a des courbatures ». Ceci montre que même les choses quotidiennes ordinaires sont difficiles à réaliser pour les personnes âgées. C’est un handicap auquel il faut faire face au quotidien.

Monsieur M. se plaint également de perte de mémoire. Cependant, son discours de ne semble pas être perturbé, il est cohérent dans ses propos et s’exprime beaucoup. On retrouve tout de même quelques difficultés dans le discours « qu’est-ce que je disais déjà … euh … je m’en rappel plus … » mais avec le rappel de l’information, Monsieur M. reprend son discours.

Monsieur M. est conscient de ses perturbations mnésiques. En effet, il avoue ne plus se souvenir des noms des nouvelles personnes qu’il rencontre, ce qui témoigne, en terme neuropsychologique, d’une perturbation de la mémoire à court terme concernant le rappel. La mémoire à long terme semble également être perturbée « L‘autre fois, je voulais parler avec ma femme d‘un ami d‘enfance mais plus moyen de trouver son nom, je l’avais sur le bout de la langue ».

II ajoute avoir des difficultés a se rappeler des dates, des âge, ainsi que dans l’orthographe des chiffres Ces oublis renvoie à une perturbation de la mémoire explicite, cette mémoire découle de la mémoire à long terme et comporte la mémoire épisodique et sémantique. Toutefois, mise appart la difficulté de se souvenir du prénom d’un ami d’enfance, la mémoire épisodique semble être conservé car il se rappel dès événements de vie infantile qu’il évoque lors de l’entretien comme le fait de faire le jardin avec ses frères ou de se cacher lorsque le médecin venait lorsqu’il avait environ 3 ans, il ajoute « je m’en rappel comme si j’y étais, c’est bizarre ». Il s’est également dire l’âge a laquelle il a eu son CAP sans hésitation ainsi que l’âge de son père lorsqu’il est décédé et l’âge que lui avait à ce moment là.

Cependant, lorsque je lui demande son âge, il répond par sa date de naissance « je suis né en 1939 » et non par son âge, il dit par la suite de pas se souvenir de son âge car il évite de le dire en générale. Cependant, la date de naissance est plus simple a retenir car elle ne change pas contrairement à l’âge qui change tous les ans.

Par ailleurs, des troubles de la concentration sont également évoqués par Monsieur M. notamment lorsqu’il lit le journal, lorsqu’il est au téléphone « ca m’énerve car le temps que je réagisse quand on me dit quelque chose » mais surtout lorsqu’il doit remplir des papiers.

Ces troubles ressentis par le sujet sont sources d’angoisse « quand c’est comme ca on a l’impression de devenir fou, de perdre la tête ».

Le vieillissement normal s'accompagne donc d'une diminution des capacités cognitives et fonctionnelles. Monsieur M. a donc pris une aide à domicile pour l’aider. Toutefois, lui et sa femme ne voulais pas d’aide « par fierté, on veut pas croire qu’on devient vieux, on croit que peut encore tout faire soi même et au bout du conte, on n’y arrive pas ». Le déni de la perte d’autonomie se retrouve souvent chez les personnes âgées.

C. Perte de Soi ou deuil du Moi :

a. La deuxième topique Freudienne :

Pour construire cette partie sur la perte de soi ou deuil du moi, il est nécessaire de référer à la deuxième topique freudienne même si Freud en dit peut sur la personnes âgées sinon que l'âge avancé est un handicap au traitement psychanalytique. Mais sa théorie de l’appareil psychique va nous aider à comprendre comment la vieillesse est restructurée.

En effet, la première topique freudienne révélait qu’entre les systèmes conscient, préconscient et inconscient, il y a des censures qui permettent de contrôler des informations. Quant à la deuxième topique freudienne, elle nous apprend que l’appareil psychique est structuré par le Moi, le Ça et le Surmoi.

Le Moi est un Moi corporel qui sert de lien entre la réalité psychique et le monde extérieur. Le Ça est le pôle pulsionnel de la personnalité dont son contenu est inconscient, il n’a donc pas conscience du vieillissement de soi puisqu’il se croit éternelle mais lorsque la réalité vient le remettre en question (notamment lors des moments d’impuissance ou d’incapacité), il comprend qu’il ne pourra pas satisfaire ses pulsions et dans ses moments là, il peut faire resurgir chez la personne âgée l’ angoisse de castration. Le Moi, pour se protéger, utilisera le refoulement pour éloigner son angoisse de castration.

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