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Sorcieres,sages femmes et infirmieres

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r pouvoir. Associées au culte de la Déesse, aux rituels de la nature, bref, à tout ce qui participait de la culture païenne, ces femmes entraient en contradiction avec le système d’autorité le plus important: l’ordre religieux. Quant aux sorcières, nos «prêtresses du Moyen Âge», elles seront vues comme les rivales des prêtres, la sorcellerie étant aussi reliée aux rites païens.

La chasse aux sorcières sera le fruit d’une association entre l’Église, l’État et le corps médical.

Il faut se rappeler que l’Église catholique occupait, au Moyen Âge, une place prépondérante dans la société; elle dominait, on n’en discutait pas, tout comme on ne remettait pas en question le sexisme de son discours: «Une femme qui pense seule pense au mal» écrivait-elle. Ce sera là l’un des principes de l’Église et sa «contribution» à l’oppression spécifique faite aux femmes...

À l’opposé des sorcières qui travaillaient de façon intuitive et objective, par l’observation, l’expérimentation, par essais et par erreurs, l’église, qui se méfiait de toute manifestation reliée à l’utilisation des sens, avait une attitude complètement anti-empirique. Elle ne voyait pas l’intérêt de chercher les lois physiques ou naturelles de tel ou tel phénomène puisque Dieu était partout, qu’il exerçait sa volonté à tout moment; ce qui nous arrivait était simplement ce qui devait nous arriver, ce que nous méritions. L’esprit de recherche des sorcières entrait en contradiction directe avec le fatalisme de l’Église.

Même les bons traitements des sorcières étaient perçus comme une menace; car enfin, si elles pouvaient utiliser leur savoir et leur pouvoir pour faire le bien, elles risquaient aussi de les utiliser de façon maléfique, à l’encontre de l’Église, contre Dieu et l’ordre établi! Ainsi la magie, considérée par l’Église comme aussi efficace que la prière, représentait un danger; la prière, au moins, était sous son contrôle.

L’État s’inquiétait pour sa part des liens de solidarité qui se créaient entre les paysans attirés par les rassemblements des sorcières. Craignant une éventuelle révolte, il s’associera spontanément à l’Église dans la chasse aux sorcières. Quant au pouvoir médical - les médecins «professionnels» issus de la classe privilégiée qui avaient pu se payer une formation académique interdite aux femmes - il entérinera aussi le discours de l’église. C’était dans l’intérêt des médecins: déjà rétribués par la classe dirigeante qu’ils soignaient, ils désiraient avant tout conserver leur place et leurs privilèges.

Ainsi, en quelques quatre siècles, les femmes soignantes, sorcières ou sages-femmes verront leur pouvoir réduit à néant, leur savoir nié et leurs pratiques interdites. Elles seront tuées par milliers, victimes d’une oppression qui continuera de se manifester à l’égard des femmes par le sexisme des institutions, la professionnalisation de la médecine et, dès le XIXe siècle, par la médicalisation dont elles seront l’objet.

Le Mouvement pour la santé des femmes, qui se créera bien des années plus tard, apportera, par son approche féministe

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