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Territoire De La Mondialisation

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e et la Turquie. Toujours en 2008, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) distingue 20 marchés émergents comprenant les BRIC, ajoutant à la liste du BCG le Bangladesh, l'Iran, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines, l'Arabie saoudite, l'Afrique du Sud et le Vietnam, mais en en retranchant le Chili et la Hongrie. Le Crédit agricole, lui, présente une liste de 13 pays "à fort potentiel" : Afrique du Sud, Argentine, Egypte, Indonésie, Iran, Malaisie, Mexique, Nigeria, Philippines, Thaïlande, Turquie, Ukraine et Vietnam. Aujourd’hui l’Afrique du sud a rejoint le BRICS qui a gagné un S. Forte de sa place de deuxième économie mondiale, la Chine tient tout naturellement le rôle de locomotive dans ce club restreint en membre mais pesant de plus en plus lourd économiquement et démographiquement. En effet, selon le Fonds monétaire international (FMI), le Brics représentera 61% de la croissance mondiale en 2014 ; il était de 20% en 2003. Et avant l’apport de l’Afrique du Sud, ils abritaient déjà 40% de la population mondiale.

b. Comment ces pays sont devenus acteur de la mondialisation

Depuis 1998, les financements extérieurs (nets) au profit des pays émergents ont oscillé entre150 et 200 milliards de dollars par an. Les flux officiels -qui représentaient autrefois la partie prédominante des financements des pays en développement - ne s'élèvent plus aujourd'hui qu'à une vingtaine de milliards de dollars par an (essentiellement sous forme multilatérale). Les flux privés constituent donc environ 80 % du total. Ils s'effectuent aujourd'hui entièrement sous la forme d'investissements de portefeuilles et surtout d'investissements directs (les prêts bancaires, durement affectés par les crises d'endettement, sont devenus pratiquement inexistants, en termes nets).

On voit donc, par ces chiffres, que les flux privés, notamment sous forme d'investissements directs, jouent un rôle majeur et très positif dans le financement du développement des pays émergents. Ce sont des financements qui n'entraînent pas de charges financières et qui sont aussi des vecteurs de transferts technologiques et d'intégration dans des réseaux du commerce international. En survolant les trente dernières années, on voit ainsi que les pays émergents sont passés d'une situation où leur secteur productif était en grande partie protégé et contrôlé par l'Etat et où le financement extérieur provenait principalement des organismes publics et des banques, à un système plus ouvert où le commerce s'est libéralisé et où ce sont les investisseurs privés et les marchés financiers qui fournissent l'essentiel des financements extérieurs à destination de ces pays.

II] L’interaction de ces pays avec les pays développés

a. Un danger pour l’Europe

La concurrence étrangère des pays émergents soulève par contre de multiples inquiétudes dans le corps social : risques de délocalisation des entreprises européennes, dégradation des conditions de travail, dumping social… Mais dans un contexte économique européen marqué du sceau du consensus de Washington, ces menaces sont assimilables, aux yeux des institutions communautaires, à des « imperfections des marchés ». Toute remise en question du credo libéral étant dès lors d’office écartée.

L’Union a toutefois lancé en 2007 le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM), qui vise à apporter une aide aux travailleurs qui perdent leur emploi (Peugeot, Renault) suite à des modifications de la structure du commerce mondial. En clair, il s’agit d’un moyen commode de se dédouaner à bas prix des méfaits de la mondialisation sur les droits sociaux des travailleurs, sans changer de cap. Par ce biais, l’UE entend bien maintenir la pression sur les travailleurs dans la poursuite de la stratégie de Lisbonne, et plus particulièrement dans la mise en œuvre des « réformes structurelles » du marché du travail, axées sur une demande accrue de flexibilité.

De fait, face aux menaces réelles ou supposées de la délocalisation, les travailleurs des pays industrialisés sont contraints à la docilité : soit ils acceptent d’être plus flexibles, soit ils se résignent à voir leur emploi disparaître. In fine, il en revient ainsi aux systèmes sociaux des États membres de l’Union de s’ajuster aux exigences d’une compétition globale plus acharnée, tandis que les travailleurs deviennent des variables d’ajustement à la mondialisation.

b. Les nouveaux espaces de la mondialisation s’invitent en Europe

Même si dans l’ensemble, le phénomène des multinationales reste encore largement une affaire de pays riches, les multinationales du Sud sont parties, dès les années 1990, à l’assaut du Nord, en tirant avantage de la dynamique de la mondialisation. En particulier, les firmes chinoises et indiennes se sont progressivement implantées dans pratiquement tous les pays européens.

De même, le rachat d’entreprises étrangères par les multinationales du Sud, par le biais de grandes opérations de fusion-acquisition, est de plus en plus fréquent. Ces multinationales ne se cantonnent pas au secteur de l’énergie et des matières premières (le russe Gazprom, le chinois Petro China...). Elles investissent également l’industrie (le rachat de Arcelor par Lakshmi Mittal dans le domaine de la sidérurgie), la filière automobile (l’entreprise indienne Tata Motors a racheté les marques automobiles Jaguar et Land Rover et s’apprête à lancer la voiture la moins chère du monde, la Nano), le secteur pharmaceutique (le rachat du département générique de Bayer en 2000 et de celui d’Adventis en 2004 par la firme indienne Ranbaxy) ou les services (l’entreprise chinoise Lenovo a racheté la division PC d’IBM en 2005…). Du reste, la mondialisation financière a conduit à la multiplication des « fonds souverains »], qui font des Etats émergents de nouveaux acteurs de la finance internationale…

Face à l’affirmation de ces géants mondiaux, l’inquiétude grandit. Car la dynamique de mondialisation, initiée sous l’impulsion des puissances industrialisées occidentales, leur bénéficie à présent de plus en plus. Les préoccupations sont multiples. Le rachat d’entreprises étrangères par les multinationales du Sud inquiète, car les centres de décision de l’entreprise ont tendance à se regrouper dans le pays d’origine de l’entreprise acquéreuse, le plus souvent aux dépens de l’entreprise achetée. Sur le plan de la libéralisation financière, les pays de l’Union redoutent que les pays émergents utilisent les fonds souverains comme arme de politique étrangère. Plus précisément, la perspective de voir leurs entreprises stratégiques (défense, énergie, etc.) passer sous le contrôle indirect de l’État chinois ou russe par exemple (puisqu’il s’agit de sociétés d’investissement contrôlées par les États) les effrait. Dans un autre registre, l’implantation offensive des pays émergents sur le continent africain

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