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Traité d'Apamée

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onde victoire sur mer, obtenue à Myonnèsos, est décisive. Les Romains représentent donc une menace qu’Antiochos ne peut négliger ; il décide de négocier mais les clauses ne lui convenant pas, il décide de prendre les armes. C’est la bataille de Magnésie de Sipyle qui a lieu au début de l’année 189. L’armée romaine, commandée par le consul Lucius Scipion assistée de son frère Publius Scipion (dit l’Africain), inflige à Antiochos une cuisante défaite. Les pourparlers de paix, tenus à Rome principalement et sous l’égide du proconsul Cn. Manlius Vulso, mènent à la conclusion de la Paix d’Apamée en 188. Ce long traité est le plus détaillé et le plus complet dont nous ayons le texte pour toute l’histoire de l’Antiquité. Polybe et Tite-Live nous ont conservé ce texte de la paix d’Apamée, conclue entre Rome et Antiochos II et signé dans la ville d'Apamée de Phrygie, mais dont l’instrument a été préparé par le Sénat en 189. Nous allons donc étudier les clauses de cette paix dont Polybe nous donne au chapitre XXI de son ouvrage Histoires. Cet auteur grec né en 200 et mort en 118, et un noble issu d'une grande famille d'Arcadie, une région du nord de la Grèce. Il a reçu l'éducation militaire et a pris la succession de son père à la tête de la ligue achéenne dont il est à la tête à un moment décisif et notamment lors de la bataille de Pydna en 168. C’est à la suite de cette bataille qu’il fait parti des otages Romains. Il y reste pendant 17 ans, ce qui lui permet d'observer les institutions romaines. Il écrit beaucoup sur le République romaine et l'équilibre des institutions. Il est l’auteur d’une Histoire générale qui fait 40 livres où il mène de front l'histoire de Rome et l'histoire des Etats contemporains de culture grecque, les monarchies Lagides, Séleucides et Attalides. Les Livres I à XXIX qui abordent l’expansion romaine entre 220 et 168, furent écrits à Rome pendant l’exil de l’auteur et les Livres XXX à XL sur les troubles entre 168 et 146 ont été écrits en Grèce après 146. Dans cette œuvre, il essaye de montrer comment et pourquoi les nations civilisées du monde, les nations grecques sont tombées sous la domination romaine ; il cherche la clé de la supériorité romaine. Les écrits de Polybe sont appréciés pour sa rigueur mais aussi pour son refus d’invoquer les interventions des Dieux dans les phénomènes historiques.

Dans ce texte nous avons donc les clauses de la paix d’Apamée de 188. Ces clauses sont territoriales, politiques, économique, militaire et contentieuse et l’on peut voir une certaine domination de Rome, même s’il y a des éléments qui peuvent nous faire penser à une certaine égalité envers Antiochos, et un désir de paix. Comment à travers cette paix d’Apamée peut-on voir qu’Antiochos est contraint d’abandonner et d’oublier ses rêves de conquêtes et au contraire une Rome dominante mais aussi désireuse d’une paix durable ?

Pour répondre à cette question, nous allons commencer par analyser les clauses territoriales où l’on pourra voir un démembrement du territoire séleucide qui va profiter particulièrement à deux alliés de Rome. Puis nous verrons, qu’il y a un désir de minorer la puissance séleucide en limitant son matériel de guerre qui a pour conséquence de ne plus pouvoir s’étendre territorialement et qui doit d‘importantes indemnités financières. Finalement dans une dernière partie, nous verrons que cette clause donne l’impression d’une domination de Rome sur Antiochos mais pas seulement, mais aussi un désir de vengeance et de paix durable.

1) Un changement de paysage

a) Un territoire réduit pour Antiochos…

Les limites du territoire que doit abandonner Antiochos sont dans les premières clauses. On peut donc supposer l’importance du territoire future d’Antiochos qui est réduit, c'est-à-dire qu’une partie de ces conquêtes lui sont retirés. Mais aussi, on montre bien qu’Antiochos est le vaincu, puisqu’on cite ce qu’il doit abandonner et non pas ce qu’il doit garder. On peut le voir des lignes 5 à 8 : « il évacuera les cités, territoires, forts et villages situées en-deçà du Taurus jusqu’au Tanaïs, ainsi que la vallée du Taurus jusqu’aux cols par lesquels elle redescend vers la Lycaonie sans rien emporter de plus que les armes de ses soldats ». La précision donnée à la notion de limite semble bien une nouveauté introduite par Rome dans les instruments politique. Quoi qu’il en soit, on ne se borne plus ici à énumérer quelques places fortes que le vainqueur entend tenir, mais on définit une ligne, apparemment sur une carte. Les limites des territoires qu’il doit abandonner peuvent sembler précises dans cette énumération mais ce n’est pas forcément le cas. En effet, cela semble compliqué notamment par le fait que toutes les personnes concernés n’ont pas forcément la même vision des limites et du territoire. Sachant ces limites fortes imprécises il est possible que cela provoque des conflits et des discussions. Maintenant, on va regarder plus précisément ces limites. Il y a des problèmes concernant cette clause territoriale. En effet celle-ci a fait l’objet d’abondantes discussions, du fait que l’essentiel en fait défaut chez Polybe et que le texte livien est, sur ce point, corrompu. Holleaux, auteur de La clause territoriale du traité d’Apamée a rappelé que la clause relative à la « frontière de l’Halys », ne procède pas du texte même de Tite-live, mais d’une correction du XVIe siècle, universellement acceptée. En effet, les éditions de Tite-Live donnent le nom de l’Halys, mais des manuscrits appellent cette rivière Tanaïs qui est un nom inconnu en Asie mineure. Diverses considérations topographiques, ainsi que la clause navale du traité permettent de supposer qu’il s’agissait du Kalykadnos : la vallée du Kalykadnos était en effet une voie de pénétration essentielle vers la Lycaonie et elle aboutissait, en aval, au cap Saperdonien, dont la clause navale du traité indique qu’il était précisément la limite occidentale du littoral abandonné à l’empire Séleucide, cap que la flotte Séleucide ne doit pas dépasser. L’Halys notamment, qui coulait d’est en ouest à travers la Cappadoce, puis du sud au nord vers le Pont, ne pouvait donc pas constituer une frontière. Pour résumé, du point de vue territorial, la frontière de l’Empire Séleucide était fixée au Taurus et il est probable que l’autre limite soit celle de la vallée du Kalykadnos. Antiochos doit donc renoncer à toute la Grande Phrygie, à toute l’Asie mineure, la Cilicie exceptée, car la Cappadoce, la Galatie et le Pont ne lui avaient jamais obéi. Toute action politique à l’Ouest lui était d’autre part interdite. Cette limitation du territoire implique la renonciation à toute intervention militaire vers l’Ouest. Le Royaume Séleucide est donc chassé de la mer Egée et repoussé vers l’Asie. Nous venons de voir les territoires enlevés à Antiochos mais il lui reste la Phamphylie, la Cilicie ainsi que des régions en Anatolie. De plus, avec la citation à la ligne 8, ont peut voir qu’Antiochos doit tout abandonner, il peut seulement récupérer les armes de ses soldats c'est-à-dire qu’il doit évacuer les territoires mais ne pas piller, ni faire de « bénéfices » ou alors il devra restituer les biens de chacun des territoires. De plus, cette réduction de territoire se fait aussi sur des villes qu’Antiochos a donné comme on peut le voir aux lignes 30, 31, 32 : « si, parmi les villes qu’Antiochos doit céder, certaines ont été données par lui à d’autres, il les fera pareillement évacuer par les garnisons et autres troupes qui les occupent et, au cas où certaines d’entre elles voudraient par la suite faire défection, il ne les accueillera pas ». C’est-à-dire que si Antiochos a donné des villes à des commandants, il doit les reprendre et enlever ses troupes. Antiochos doit donc retirer ses garnisons de toute la zone qui lui a était enlevée. Il s’agit d’une clause qui ne concerne pas seulement Antiochos. On a l’impression que le but est bien de priver Antiochos de tout territoire. Finalement, ce changement de territoire entraine des changements, a des conséquences pour les sujets d’Antiochos que l’on peut voir aux lignes 12, 13 : « les sujets d’Antiochos qui se trouvent dans les pays soumis à l’autorité des Romains ou de leurs alliés pourront, à leur gré, rester ou s’en aller ». Avec cette citation on voit bien qu’il y a une réduction du territoire pour Antiochos, ce qui implique que les sujets d’Antiochos doivent choisir entre rester chez eux c'est-à-dire qu’ils seront probablement soumis aux Romains et à leurs alliés ou alors partir et être sous l’autorité du roi Séleucide mais cela implique peut-être d’abandonner tous leurs biens. Cependant, les sujets ont le choix, Rome ne les obligent pas à partir, c’est peut être un moyen pour Rome d’avoir de nouveaux soldats et donc d’en priver au royaume Séleucide. En tout cas, avec cette clause, on comprend que Rome ne cherche pas à soumettre de nouveaux sujets.

Nous avons pu voir que le Royaume Séleucide est fortement réduit ce qui implique des changements importants dans l’Asie mineure et pour les sujets d’Antiochos. Ces territoires repris vont être libre ou donné à des alliés de Rome.

b)… qui profite à Pergame et Rhodes

Nous avons donc vu que le territoire d’Antiochos a été fortement réduit et donc désormais les partager, en tout cas pour

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