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Au Journal De Téhéran Omar Khayyâm

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était plus précis que celui de la réforme grégorienne cinq siècles plus tard. Ce n’est d’ailleurs là qu’une simple remarque d’ordre astronomique : le calendrier grégorien est simple, facile à retenir et très suffisamment exact ; il n’y aura lieu de le réformer que dans trente ou quarante siècles.

Une anecdote prouve la science de Khayyâm comme astronome : un jour d’hiver, le souverain fit demander à Marv à notre poète de fixer un jour favorable à une partie de chasse, ce qui fut fait.

On venait à peine de se mettre en selle que le vent se leva et la pluie se mit à tomber ; chacun conseilla au roi de revenir. Khayyâm affirma que le beau temps reviendrait et qu’il n’y aurait ni pluie ni neige pendant cinq jours, ce qui arriva en effet.

Nous possédons un ouvrage de Khayyâm intitulé Démonstrations d’algèbre traduit en français. Il composa aussi deux ouvrages de sciences naturelles et deux traités de philosophie.

Ce savant singulier était aussi grand poète : il a laissé, sans paraître y attacher grande importance, un certain nombre de quatrains dont quelques-uns resteront éternellement dans la mémoire des hommes.

Il a dit :

"Je ne puis dire mes secrets aux mauvais comme aux bons,

Je ne puis développer ma pensée volontairement brève,

Je suis à un degré (de mysticisme) que je ne puis décrire,

Je possède une vérité que je ne puis dévoiler."

La tradition attribue à Khayyâm cette anecdote : une cruche de vin, renversée par quelque maladroit, s’est brisée, le précieux liquide s’est répandu à terre. Le poète irrité adresse alors à Dieu ce quatrain impie :

"Tu as brisé ma cruche de vin,

Tu m’as fermé la porte du bonheur, mon Dieu,

C’est moi qui bois et c’est toi qui commets les désordres de l’ivresse ;

Que ma bouche s’emplisse de terre. Serais-tu ivre, mon Dieu ?"

Jetant à cet instant les yeux sur un miroir, le blasphémateur s’aperçut que son visage était devenu noir : c’est un avertissement du Ciel. Le poète ne se troubla pas pour si peu : il improvisa aussitôt un quatrain où il montre son dédain pour la doctrine des peines et des récompenses futures :

"Quel est l’homme qui n’a jamais péché en ce monde, dis-moi ?

Celui qui n’aurait pas péché, comment aurait- il vécu, dis-moi ?

Si tu punis le mal par le mal.

Quelle est donc la différence entre nous, dis-moi ?"

Dans beaucoup de ses quatrains, Omar Khayyâm s’adresse directement à Dieu pour lui demander, par exemple, le pardon de ses fautes :

"0 Khayyâm pourquoi cette tristesse pour un péché commis ?

Trouves-tu un soulagement à te tourmenter ainsi ? Celui qui n’a pas péché n’aura pas la joie d’obtenir son pardon.

Le pardon est fait pour le pécheur.

Pourquoi tous ces soucis ?"

Il dit ailleurs :

"Si je n’ai jamais égrené pour toi les perles de la prière,

Je n’ai jamais caché la poussière de péché qui noircit ma face.

J’espère donc encore en ta miséricorde,

Car je n’ai jamais dit que tu étais deux."

(Le dernier vers signifie que le poète n’a jamais mis en doute le dogme de l’unité divine, base de l’islam.)

Khayyâm s’abandonne parfois entièrement à la volonté de Dieu. Il accepte d’avance, résigné, le châtiment auquel il se sent probablement prédestiné :

"Rend légères à mon cœur les misères de ce monde,

Cache aux autres mes péchés.

Donne-moi aujourd’hui un peu de bonheur et,

Demain fais de moi ce qui plaira à ta miséricorde."

Nous trouvons dans ces quatrains l’idée de la prédestination :

« Et voilà ce que tu cachais dans ton cœur,

Je vois bien ce que tu méditais :

Si je pèche, tu m’observes et tu ne me pardonnes pas !"

Il y a lieu de remarquer que ce n’est généralement pas à Dieu que Khayyâm conte ses malheurs et ses péchés, mais à une sorte de destin aveugle, supérieur à la divinité. C’est cette croyance à la prédestination, ce sombre fatalisme qui imprègne toute son œuvre et lui imprime sa tristesse caractéristique :

"Il est bien inutile de tendre vers le bien,

Puisqu’on a fixé hier ce que tu ferais demain.

Et cet hier est déjà bien loin, hors de ta portée.

Les destinées humaines sont inscrites sur la Table éternelle."

La plume y écrit sans cesse, indifférente au bien et au mal. Elle a fixé, immuable,

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