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Délocalisations

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s » IV- La place de la France 1. Grille d’indicateurs d’attractivité et de déterminants de développement 2. Dispositif français de soutien à l’exportation V- Autres données sur le monde économique et social au début du XXIème siècle 1. Population du monde : grands pays et grandes agglomérations 2. Pays matures et pays émergents, quelques indicateurs 3. Les vingt premières puissances économiques du monde en 2004 4. Les quinze pays exportateurs en 2003 5. Investissements directs internationaux en 2000/2004 dans les principaux pays d’accueil 6. La Chine 7. Le recul de la pauvreté dans les pays en voie de développement

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AVANT-PROPOS par Jean-François BERNARDIN

En matière d’économie, notre pays a la fâcheuse tendance de privilégier l’émotion et s’il est bien un sujet à propos duquel les fantasmes l’emportent sur la réalité, c’est celui des « délocalisations ». « Délocalisations », corollaire infamant de la mondialisation, destructrices d’emplois et génératrices de « casse sociale », symptômes d’une invasion de la Chine ou des PECO ou bien encore signes avantcoureurs d’une désindustrialisation accélérée de la France…La liste est longue de ces anathèmes qui traduisent la peur de nos concitoyens face à un phénomène souvent mal défini. Certes, le sujet est sérieux, parfois grave. Il ne s’agit en rien de mésestimer les dégâts économiques et humains que peuvent provoquer les nouvelles localisations (le terme est plus juste que « délocalisations ») de l’industrie et de certains services. Encore faut-il a priori s’entendre sur les définitions et cesser d’amalgamer autour d’un vocable supposé dégradant et utilisé comme un passe partout des pratiques et des comportements très différents les uns des autres. La science économique, qui n’est pas une science exacte, a d’ailleurs parfois du mal à sérier les approches. Il n’empêche que, le plus souvent, les relocalisations (y compris d’entreprises et de capitaux étrangers…en France !) sont rationnelles et in fine bénéfiques pour le pays en dépit des apparences. La France a un intérêt stratégique à favoriser le développement des PECO et des pays du pourtour méditerranéen, en particulier le Maghreb. Les conséquences économiques et géopolitiques d’une implantation dans ces régions ne sont pas identiques à celle d’une implantation en Chine, en Inde ou au Pakistan. Les « délocalisations » sont entendues, dans cet ouvrage, au sens de «fermeture d’une unité de production en France suivie de sa réouverture à l’étranger en vue de réimporter sur le territoire national les biens produits et / ou de continuer à fournir les marchés d’exportation à partir de cette nouvelle unité ». Les données chiffrées révèlent qu’elles pèsent globalement peu dans l’économie. En intitulant cet ouvrage «La peur n’est pas une solution», notre objectif est de montrer qu’une attitude de repli frileux, outre quelle serait inopérante, risquerait fort de conduire notre pays à perdre son rang. Etayée par une enquête approfondie auprès de 100 entreprises dans les domaines de la production industrielle et des services à l’industrie ayant procédé à une ou plusieurs « délocalisations » en 2004/2005, notre analyse révèle que, dans un contexte de contrainte extérieure, les nouvelles localisations pratiquées ont finalement généré des retombées positives notamment en termes d’accroissement du chiffre d’affaires lié à un accroissement des volumes de fabrication. Ne pas les avoir décidées aurait conduit à des destructions massives d’emplois. Il est vraiment temps que tombent les tabous qui corsettent notre vision de l’économie. Près des trois quarts des chefs d’entreprise interrogés par les Chambres de Commerce et d’Industrie pour notre enquête ont d’ailleurs accepté de témoigner «à visage découvert». Le mythe du plombier polonais a vécu ! Il faut regarder les choses en face. La compétition internationale est rude. Elle comporte aussi de nombreux défis à relever. En effet, jamais autant de pays n’ont accédé en même temps à la modernité et à un niveau de vie décent ; ce sont des concurrents mais aussi des clients. Les entreprises, dans un environnement économique fluctuant, sont amenées à adapter en permanence leurs stratégies. Ce qui vaut pour les organismes vivants vaut aussi pour nos entreprises! La véritable question consiste désormais à savoir comment notre pays peut mieux s’inscrire dans la recomposition et la croissance exceptionnelle des échanges internationaux. Ceci suppose de poursuivre des réformes déjà bien engagées. Pas toujours facile dans un pays comme le nôtre qui a la passion du changement mais la hantise de la réforme et une incroyable incuriosité envers le reste du monde. Redresser la productivité de la «maison France», remettre l’Etat en état, lever les blocages qui paralysent nos entreprises pour les aider à gagner des marchés, développer la politique d’innovation et de recherche développement, se décider à admettre enfin que l’emploi est en transformation permanente et non pas en péril, en misant sur la formation pour permettre les reconversions et préparer aux métiers de demain… Telles sont quelques unes des pistes de réflexions que nous proposons ici pour aller plus loin.

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PARTIE 1 « DELOCALISATIONS » : DEPASSER LES FANTASMES

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I- NE PLUS TRAITER L’ECONOMIE PAR DES FAITS DIVERS

1. Cesser de tout confondre 1.1- On dit tout et n’importe quoi sur les « délocalisations » : un thème à la mode Ø Les « délocalisations », en parler toujours, y penser sérieusement jamais … Les « délocalisations » ont fait couler beaucoup d'encre tout au long de l'année. Et les observateurs attentifs de la vie publique n'auront d'ailleurs pas manqué de relever à la fois la fréquence des articles ou des reportages sur le sujet et la tonalité dramatisante dont ils étaient souvent empreints. Mais qui trop embrasse mal étreint ! Bien souvent, le terme de " délocalisation " a été employé pour désigner des réalités multiples. Du risque de l’invasion de la Chine ou des pays de l’Est en passant par la désindustrialisation de la France ou la suppression des emplois nationaux, le vocable a été utilisé sans précautions jusqu'à entrer dans le langage courant. On finit par ne plus savoir de quoi il s’agit exactement. Ø Réalité des chiffres ? Si on analyse les chiffres de près, à partir d’une définition précise du terme de «délocalisations», on remarque alors que le phénomène a été largement amplifié (cf. II). Pourquoi cette méprise ? Parce que, dès qu’il s’agit d’économie en France, l’émotion, le spectaculaire et les raccourcis l’emportent sur l’observation et l’analyse. L’amalgame est rapide entre le fait divers d’un déménagement nocturne scandaleux et la diversité des stratégies de nos entreprises confrontées à la compétition internationale. 1.2- Certaines présentations de l’activité économique procèdent de l’amalgame L’analyse des difficultés rencontrées par la société ST Microelectronics est un bon exemple de ce traitement médiatique. Qu’est-ce qu’un téléspectateur zappeur risque d’en retenir ? ü les images du déménagement de l’usine de Rennes à Singapour, diffusée par la télévision régionale? ü l’annonce spectaculaire (sans doute sous-tendue par des raisons légales) de 1 000 suppressions d’emplois, parfois entendues comme autant de licenciements? Or, dans les faits, ü 321 emplois seulement ont été supprimés en France à l’époque; ü en 10 ans, les effectifs français du groupe ont progressé de 63% (passant de 3 400 en 1992 à 5 650 salariés en 1995 puis à 9 200 en 2005). Ainsi, un téléspectateur pressé retiendrait de ST Microelectronics l’image d’une société qui détruit en permanence des emplois alors qu’elle ne cesse d’en créer.

1.3- On raisonne de façon émotive et non économique Ø Une analyse trop exclusivement sociale qui privilégie le court terme Pourquoi ce sujet des « délocalisations » rencontre-t-il une telle résonance et suscite-t-il tant d’émotion? Tout simplement parce qu’il a une force psychologique extrême. Il frappe l’imagination. Il « accroche » aussitôt, sans qu’il soit besoin d’aller vérifier les faits, encore moins d'en comprendre les mécanismes. Avec ce thème, il est aisé de jouer sur les ressorts de la peur face à des phénomènes nouveaux auxquels on attribue, sans vérifier le caractère solide de cette mise en cause, toutes sortes de ravages visibles, dont le chômage de masse et la stagnation de l’emploi réapparue depuis fin 2001.

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Ø Du coup l’inquiétude est forte Cette peur peut s’expliquer par des facteurs réels : par exemple les écarts de coûts salariaux, la montée en puissance de certaines industries telles que le textile en Chine, l’automobile dans les PECO, les signes précurseurs de « délocalisations » de fonctions tertiaires dont l’infogérance, les centres d’appel… Elle s’explique également par des facteurs psychologiques : peur du changement avec la globalisation, modernisation de nombreux pays nouveaux, recherche d’un bouc émissaire et d’une explication simpliste à nos problèmes de chômage. Or ce n’est pas par la peur qu’on aidera la France à rester une grande puissance économique !

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