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Enchère, Concurrence Par Comparaison Et Collusion

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ONS, YARDSTICK COMPETITION AND COLLUSION

Yardstick competition is an incentive regulatory tool which allows the regulator to introduce virtual competition into monopolistic industries. But as with any competitive environnement, regulated firms may have incentives to collude, thereby undermining the efficiency of the regulation. We study this issue using an infinitely repeated game framework with two symmetric firms. We show that, under the condition that monopoly rights are granted for a sufficiently long period of time, the use of auctions to attribute the markets before regulating them by yardstick competition may make collusion relatively harder to sustain. This result pleads for the use of auctions together with yardstick competition to struggle against collusive behaviours. Classification JEL: D42, D44, L50, L51

INTRODUCTION

La concurrence par comparaison est un moyen pour un régulateur d’introduire une compétition entre firmes dans des industries localement monopolistiques

*ADIS-GRJM, Faculté Jean Monnet, 54 boulevard Desgranges, 92331 Sceaux Cedex, et Centre ATOM, Université Paris I, 106-112 boulevard. de l’Hôpital, 73013 Paris, France. Courriel : chong.eshien@online.fr. **CERESUR, Université de la Réunion, 15 avenue René-Cassin, 97490 Sainte Clotilde, et Centre ATOM, Université Paris I, 106-112 boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris. Courriel : huetfreddy@yahoo.fr. Nous remercions Masahiko Aoki, Laure Athias, Claudine Desrieux, David Encaoua, Sébastien Lécou, Yannick Perez, Marcelo Saguan, Jean-François Sattin, Brian Silverman, Howard Shelanski, Carine Staropoli, Ed Steinmueller, Anne Yvrande-Billon et les participants des séminaires ATOM, GRJM, Ateliers de la MSE, EARIE 2005, ESNIE 2005, 4th Applied Infrastructure Research Conference, ISNIE, et LVI Congrès de l’AFSE pour leurs commentaires et leurs critiques contructives. Nous remercions particulièrement Stéphane Saussier pour ses conseils précieux. Nous sommes seuls responsables des erreurs et omissions.

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La concurrence par comparaison permet de créer une pseudo-compétition entre firmes dans des secteurs localement monopolistiques. Cependant, ces dernières peuvent avoir une incitation à la collusion, rendant du même coup cette réglemen-tation inefficace. Nous abordons cette question dans le cadre d’un jeu répété avec deux firmes symétriques. Nous montrons notamment qu’une mise aux enchères des marchés préalable à l’instauration d’une politique de concurrence par comparaison peut contribuer à rendre la collusion instable, à condition que les droits de monopoles soient attribués pendant une période suffisamment longue. Ce résultat plaide pour une utilisation conjointe de ces deux outils comme moyens de lutte contre les pratiques collusives.

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Revue économique (Shleifer [1985]). Le résultat financier d’une firme ainsi réglementée va dépendre de sa performance relative par rapport à d’autres firmes comparables. Ce type de réglementation est par exemple utilisé dans le secteur de l’eau au Royaume-Uni (Cowan [1997]) et dans le programme Medicare aux États-Unis (Schleifer [1985]). Cependant, ce type de réglementation peut inciter les firmes à la collusion, portant du même coup atteinte à son efficacité. Malgré l’enjeu de la question, peu d’études s’y consacrent dans la littérature économique. À notre connaissance, les quelques travaux existants (notamment Laffont et Martimort [2000], Tangerås [2002]) ont analysé cette question sous l’angle de l’arbitrage optimal d’un mécanisme robuste à la collusion. Dans ces études, la collusion est modélisée comme étant un contrat explicite coordonné et rendu exécutoire par un tiers bienveillant. Notre but est de contribuer à la littérature par deux moyens : d’une part, en étudiant la stabilité d’une collusion auto exécutoire. Pour cela, nous utilisons comme cadre d’analyse un jeu infiniment répété entre deux firmes parfaitement symétriques avec des stratégies de déclenchement1. Deux formes de concurrence par comparaison sont envisagées : une fondée sur la punition et l’autre sur la compensation. Nous montrons que cette dernière rend la collusion plus difficile à soutenir. D’autre part, nous cherchons à savoir comment la stabilité de la collusion est affectée si une procédure de mise aux enchères des marchés est introduite avant que la concurrence par comparaison ne soit effective. Si tel est le cas, nous montrons que la collusion est d’autant moins crédible que le gagnant de l’enchère peut conserver son monopole pendant une période de temps conséquente. Notre analyse fait apparaître la mise aux enchères et la concurrence par comparaison comme deux outils complémentaires pour déjouer la collusion. Ce travail est organisé comme suit : dans la section 1, nous présentons les hypothèses du modèle ainsi que le cadre de référence. La section 2 analyse la stabilité de la collusion sous un régime de concurrence par comparaison répétée sur un nombre infini de périodes. La section 3 se consacre à l’étude de la stabilité de la collusion en présence d’un mécanisme d’enchères précédant la concurrence par comparaison. Nous terminons par quelques remarques conclusives.

LES HYPOTHÈSES DU MODÈLE ET LE CADRE DE RÉFÉRENCE

Nous commençons par la présentation des hypothèses du modèle ainsi que du cadre de référence, à savoir la situation d’information parfaite et la concurrence par comparaison dans un jeu statique.

Technologie et préférence

Nous supposons qu’il existe deux marchés régionaux placés sous la juridiction d’un régulateur. La demande est supposée inélastique et unitaire dans chaque

1. Nous retenons les conditions dans lesquelles la collusion est le plus facilement stable. En effet, nous pouvons penser que si la collusion est difficilement stable dans un environnement qui y est en principe favorable, alors les firmes auront encore plus de difficulté à colluder dans un environnement plus complexe.

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Eshien Chong, Freddy Huet marché. Le surplus des consommateurs généré par la demande dans un marché est de S/2. Chaque marché est servi par une firme locale i, i = 1,2, dont la fonction de coût s’écrit : Ci = β – ei où β est un paramètre de productivité de l’industrie qui peut prendre deux valeurs: β et β respectivement avec une probabilité de v et 1 – v . Nous supposons que β > β. Ainsi, l’industrie est plus productive si β est réalisé. Ce paramètre n’est connu que par les firmes. Elles sont en outre capables de réduire leurs coûts de production en réalisant un effort e i . Cet effort génère néanmoins de la désutilité, dénotée ϕ ( e i ) et nous supposons que cette désutilité est non négative et convexe. Formellement : ϕ ( 0 ) = 0, ϕ ( e i ) > 0 ∀ e i > 0, ϕ′ > 0, ϕ″ > 0 Nous supposons également que le régulateur n’est pas capable de surveiller cet effort. Notons que les firmes sont ici supposées parfaitement symétriques : elles ont le même β. Cette hypothèse est voulue car elle nous permet d’évaluer les incitations à la collusion induite par la concurrence par comparaison dans les conditions les plus favorables à une telle pratique. En effet, la littérature suggère que la collusion est plus facilement stable lorsque les firmes sont symétriques (cf. Cabral [2000], Rothschild [1999]).

Information parfaite et concurrence par comparaison

Nous supposons que le régulateur rembourse la totalité des coûts observés ex post et effectue un transfert net t i aux firmes. La rente d’une firme i est alors : U i = ti – ϕ ( ei ) Le régulateur a en outre besoin de lever des fonds, dont le coût caché est de λ . Il cherche à maximiser le bien-être social qui s’écrit comme suit : W = S – ( 1 + λ ) Σ i ( β i – e i + ϕ ( e i ) ) – λΣ i U i Le contrat de réglementation optimal est facile à caractériser dans le cas d’une information parfaite: le régulateur maximise la fonction de bien-être ci-dessus sous les contraintes de participation des firmes1. Ce contrat optimal possède les caractéristiques suivantes : – les firmes n’ont aucune rente, i.e t iFI = ϕ ( e FI ) ⇔ U iFI = 0 ; – le niveau optimal d’effort est tel que le bénéfice social marginal est égal à son coût marginal, i.e. ϕ′ ( e FI ) = 1. En présence d’asymétries d’information, nous restreignons notre attention aux mécanismes de révélation directs en faisant appel au principe de révélation. Le régulateur s’engage sur le niveau des coûts à rembourser et sur le montant des transferts nets en fonction des annonces des firmes sur

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