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s jeunes n’est ni un phénomène nouveau, ni un phénomène propre à la France. Les jeunes ont toujours été entre deux fois à deux fois et demie plus au chômage que leurs aînés. Lorsque le chômage global était faible, dans les années 1950-1960, celui des jeunes attirait peu l’attention. Mais face au rationnement croissant de l’emploi, les jeunes ont de plus en plus de mal à passer la porte des entreprises et l’on voit diminuer leur part dans l’emploi global depuis les années 80. Ceci s’explique en partie par l’allongement de la formation initiale, mais aussi par le blocage des recrutements dans certains secteurs (énergie, biens d’équipement, télécom, etc.) et la concentration des jeunes sur d’autres marqués par l’alternance petits boulots-chômage (intérim, hôtellerie restauration, commerce).

Dans nombre d’entreprises, les ajustements se réalisent également à travers la mise à l’écart des travailleurs vieillissants, axe majeur des politiques d’emploi dans les années 90 (préretraites). Avec la crise de 2008, les jeunes ont été beaucoup plus touchés que les seniors, dont le taux d’activité a, au contraire, augmenté. Ils ont constitué la principale variable d’ajustement de la crise. Leur taux de chômage est monté à 24,2% en France, 22% au Royaume-Uni ou en Suède, 45% en Grèce, 49% en Espagne, pays comme on sait particulièrement touchés par la récession, ce qui porte à cinq millions le nombre de jeunes sans emploi dans l’Union européenne (chiffres d’octobre 2011). Et le maintien dans la scolarité initiale a pour beaucoup amorti le choc.

D’autres pays ont-ils trouvé des remèdes dont la France pourrait s’inspirer?

On cite beaucoup l’apprentissage allemand, fortement protecteur. La formation professionnelle constitue certainement une piste mais elle n’aura pas d’incidence significative sur le chômage des jeunes tant qu’elle profitera d’abord à ceux qui sont le mieux formés, et tant que les employeurs la bouderont en période de crise, malgré un arsenal d’incitations financières coûteuses au budget public. En Allemagne, l’apprentissage est fondé sur des compromis sociaux très forts. Les places d’apprentis sont définies par des négociations de branches, ce qui permet de les maintenir en période de crise. Les compromis s’accompagnent d’une vision prospective des compétences et des métiers, c’est-à-dire une véritable politique industrielle.

On touche ici du doigt la clé du problème. L’emploi des jeunes n’est pas une affaire de statuts particuliers (CDD, emplois aidés, stages), l’histoire des trente dernières années le prouve. C’est avant tout une question de compétitivité qui passe par un haut niveau de formation, un projet productif à l’échelle européenne et une valorisation plus grande de l’engagement dans le travail dont fait preuve la jeunesse.

Chômage, précarité, ou les deux ?

Le Cercle Les Echos accueille pour la deuxième année les travaux des étudiants de l'Institut Français de Presse (IFP). Aujourd'hui, la situation des jeunes face au chômage et à la précarité, par Donald Walther.

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Plus de 20% de chômage chez les jeunes, le double dans les « quartiers difficiles ». Le tout saupoudré d’une précarité bien ancrée dans les mentalités. Et si on faisait le point ?

Les chiffres sont effrayants ! D’après l’OCDE, le taux de chômage des jeunes français s’établit à 22,5%. Moins qu’en Italie (27,9%), en Grèce (32,9%) ou en Espagne (41,6%). Mais au dessus de la moyenne européenne de 20,2%. Surtout, ce chiffre de 22,5% est plus de deux fois supérieur à celui du chômage de l’ensemble de la population française (9,3%). Et il laisse supposer qu’un jeune sur cinq serait au chômage.

Pourtant, cette affirmation est fausse ! En réalité, dans ses calculs, l’OCDE ne prend pas en compte « l’ensemble » des 15-24 ans. Les chiffres ne concernent que les « actifs ». Soit 40% de la totalité des jeunes. Autrement dit, ceux qui, à cet âge là, ne sont ni à l’école, ni à l’université, mais en activité ou au chômage. Et c’est à eux seuls que s’applique le taux de chômage de 22,5% : des jeunes sortis du système scolaire soit par choix, soit parce qu’ils n’étaient pas en mesure de suivre une formation.

Les chiffres de l’INSEE en revanche prennent en compte l’ensemble de la tranche d’âge (et non pas les seuls « actifs »), le taux de chômage chute… à 8,3%. Un chiffre tout de suite moins spectaculaires. Même si Pôle Emploi dénombrait 640 500 inscrits de moins de 25 ans. Soit une augmentation de 2,5% par rapport à 2010.

Par ailleurs, la précarisation de l’emploi est criante. En novembre 2011, Alors certes, ces jeunes resteront inscrits moins longtemps que leurs ainés : 142 jours en moyenne contre 250 pour l’ensemble de la population. Mais une fois sortis, les contrats qui les attendent ne font pas rêver : seul 48,9% d’entre eux décrocheront un CDI. Pour les autres ce sera CDD (27,8%), statut d’apprentis (15%) ou d’intérimaire (5,9%). Des chiffres bien supérieur à la moyenne nationale (voir graphique)

Cette disparité entre les classes d’âge n’est pas un hasard. Dale Mortensen et Christopher Pissarides, lauréats du Prix Nobel 2010 d’économie, l’ont démontré : cette disparité est due à la dualité du marché du travail. Un marché sur lequel se télescopent sécurité de l’emploi pour les CDI et incertitude pour les autres contrats. Dans une telle configuration, quand le licenciement des salariés en CDI est difficilement réalisable, les entreprises leur préfèrent donc des contrats plus souples… bien que plus instables pour les travailleurs et souvent destinés aux nouveaux arrivants.

Pour répondre au chômage des jeunes, certains économistes recommandent donc d’instaurer un contrat unique plus souple, accompagné de taxes sur les licenciements pour responsabiliser les entreprises.

Le taux de chômage des 15-24 ans est deux fois inférieur à celui de l'Espagne, mais la précarité de l'emploi et la proportion de non-diplômés restent élevées.

Chômage

La crise l'a confirmé : les jeunes sont bien plus vulnérables face au chômage que les adultes. Avec elle, 3,5 millions d'entre eux sont venus grossir les rangs des chômeurs dans la zone OCDE, estimait l'organisation internationale fin 2010. Le taux de chômage des 15-24 ans a augmenté d'environ 6 points, soit plus du double de celui des adultes. La plus forte progression a été observée en Espagne (le taux de chômage atteignait 42,8 % de la classe d'âge fin 2010 en données brutes). L'Allemagne fait, une fois de plus, exception : c'est le seul grand pays à avoir connu une légère baisse de son taux de chômage des 15-24 ans pendant la crise (à 8,4 %). Un phénomène lié notamment à l'usage massif des formations en alternance. Avec un taux brut de 23,5 % à fin 2010, la France dépasse d'environ 3 points la moyenne de la zone euro et de l'Union européenne. Anne Sonnet, analyste principale de l'emploi à l'OCDE, constate certes que le chômage des jeunes en France a progressé moins vite que dans la moyenne des pays de l'OCDE mais rappelle aussi qu'il « se situait à un niveau élevé avant la crise ». Selon elle, « la situation reste donc précaire, notamment avec une augmentation préoccupante du chômage

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