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Histoire Moderne

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oblesse) au profit des nouveaux protagonistes (l'État moderne et la bourgeoisie) était encore loin.

Dans une perspective matérialiste, le processus de transformation commence avec le développement des forces productives, dans un contexte d'augmentation de la population (avec des hauts et des bas, inégale dans chaque continent et encore soumise à la mortalité catastrophique propre à l'Ancien Régime en raison de laquelle cette croissance démographique ne peut être comparée à celle de l'Époque contemporaine). Il se produit un passage d'une économie avant tout agraire et rurale, basée sur un système social et politique féodal, à un autre, qui sans l'être majoritairement, comprend une nouvelle dimension commerciale et urbaine. Elle sera la base d'un système politique s'articulant en États-Nations (la monarchie, dans ses formes autoritaire, absolue et, dans quelques cas, parlementaire). On peut détecter le début de ce changement lors de la révolution du XIIe siècle et sa précipitation dans la crise du XIVe siècle, lorsque la transition du féodalisme au capitalisme commence pour se terminer au XIXe siècle.

La bourgeoisie commerçante va prendre de plus en plus d'importance tout au long de l'Époque moderne

Le nouvel acteur social qui apparaît, et auquel on peut associer les nouvelles valeurs idéologiques (l'individualisme, le travail, le marché, le progrès…) est la bourgeoisie. Cependant, la prédominance du clergé et de la noblesse n'est pas remise en question sérieusement durant la plus grande partie de la période. Par conséquent, les valeurs traditionnelles (l'honneur et la réputation des nobles, l'honnêteté, l'obéissance et la chasteté des vœux monastiques) sont celles qui s'imposent comme idéologie dominante, justifiant la persistance d'une société ancienne.

Toutefois, certains historiens nient que la catégorie sociale de classe (définie avec des critères économiques) soit applicable à la société de l'Époque moderne. Ils préfèrent la définir comme une société d'ordres (définis par le prestige et les relations de clientèle). Mais dans une perspective plus ample, considérant la période dans son ensemble, il est indéniable que les puissantes forces qui se basaient sur les nouvelles valeurs, étaient en conflit et s'affrontaient, à la vitesse des continents, avec les grandes structures historiques propres au Moyen Âge (l'Église catholique romaine, l'Empire, les féodaux, la servitude, les privilèges) et d'autres qui se sont développées pendant l'Époque moderne, comme les colonies, l'esclavage et le racisme. L'Ère des Révolutions fut un cataclysme final qui ne s'est produit que quand une énergie suffisante a été concentrée.

Tandis que ces conflits séculaires se déroulaient en Europe, la totalité du monde, consciemment ou non, fut affecté par l'expansion européenne. Comme nous l'avons vu dans le survol historique, l'Époque moderne signifie pour le monde extra-européen, l'irruption de l'Europe dans une mesure plus ou moins grande selon le continent et la civilisation. Une seule exception à cela : la civilisation islamique qui, avec son champion, l'Empire ottoman, se positionna durant l'ensemble de la période comme un rival[réf. nécessaire]. En Amérique, la période moderne signifie tant l'irruption européenne, que la gestation de l'indépendance qui donnera naissance aux nouveaux États-Nations américains

Le rôle de la bourgeoisie[modifier]

Les bourgeois - nom qui a été donné durant le Moyen Âge aux habitants des bourgs, ont une position ambigüe durant l'Époque moderne. Une vision linéaire, qui prend comme point d'arrivée la révolution bourgeoise, les chercherait en dehors du système féodal, comme les hommes libres qui en Europe, sont devenus puissants grâce à la création de routes commerciales qui la recouvraient du nord au sud. Les villes qui ont réussi une existence libre entre l'Empereur et le pape, comme Venise et Gênes, ont créé de véritables empires commerciaux. Pour sa part, la Hanse dominera la vie économique de la Mer Baltique jusqu'au XVIIIe siècle.

La ville au XVIIe siècle assure de plus en plus son rôle de cité mère, tout en renforçant la domination de l'urbain sur le rural, elle concentre l'activité et la richesse

Le rôle de la ville européenne durant l'Époque moderne peut être considéré comme un processus de longue durée au sein d'un processus millénaire d'urbanisation : la création d'un réseau urbain est une préparation nécessaire à l'accomplissement des fonctions sociales du monde industriel moderne. Seules des métropoles comme Londres et Paris sont sur le point d'y arriver au XVIIIe siècle; Lisbonne, Séville, Madrid, Naples, Rome ou Vienne sont en retard et n'ont pas la capacité d'articuler une économie nationale de dimension suffisante pour le développement industriel… Enfin, des villes comme Mexico, Moscou, Saint-Pétersbourg, Istanbul, Alexandrie, Le Caire ou Pékin jouent dans une autre division, au niveau fonctionnel.

Même si la différence de position économique était énorme entre la haute bourgeoisie, la basse bourgeoisie et le bas peuple, elle ne l'était pas extrêmement en matière de condition sociale : tous faisaient partie du peuple. La différence entre la bourgeoisie et les paysans est plus significative, puisque l'immense majorité de la population vivait en dehors des villes, se consacrant à des activités agro-pastorales à faible productivité, ce qui les condamnait à l'invisibilité historique : la production documentaire, qui connut un essor extraordinaire à l'Époque moderne (non seulement grâce à l'imprimerie, mais aussi en raison de la fièvre bureaucratique des États et des particuliers) est essentiellement urbaine. Les fonds d'archives européens commencent alors à rivaliser en densité de sources documentaires avec les Chinois, qui avait l'énorme avantage d'une continuité millénaire.

La bourgeoisie de l'Époque moderne peut être vue aussi bien comme un allié de l'absolutisme, que comme un agrégat social sans véritable conscience de classe, dont les individus préfèrent la tradition qui leur permet de s'anoblir par achat ou par mariage, surtout quand l'idéologie dominante condamne le lucre et sanctifie la rente de la terre. Son rôle d'agent révolutionnaire avait causé les révoltes populaires urbaines durant le Moyen Âge, et continuera à le faire, mais de manière plus rare, parfois pour des raisons d'idéologie religieuse et d'autres fois pour des motifs antifiscaux.

Dans les autres continents, la caractérisation sociale d'une classe définie par son activité urbaine, son identification avec le capital et sa condition non-privilégiée est beaucoup plus problématique. Toutefois, le terme a été appliqué au Japon, dont la forme économique et sociale est proche du féodalisme, et, avec beaucoup plus de difficultés, à la Chine, même si les interprétations de son histoire sont intimement liées aux positions idéologiques.

Le monde islamique a eu dès ses origines une forte composante commerciale, avec un développement impressionnant des routes à longue distance (tant navales que par caravanes) et un artisanat supérieur à ce qui se faisait en Europe sous beaucoup d'aspects. En revanche, le développement des forces productives s'est montré moins dynamique. Les marchés arabes ou les souks, sans cesser d'être animés et de refléter le mécontentement populaire en périodes de crises, n'ont jamais été en condition de provoquer une modification des structures.

L'Amérique fut, depuis le début de sa colonisation, une terre promise où faire des expériences sociales. Les missions jésuites ou l'expédition du Mayflower sont des cas extrêmes, mais la ville coloniale espagnole est un phénomène plus important. Il comprend un urbanisme tracé au cordeau à partir d'une grande Place sur des terres vierges, ou à l'emplacement de cités précolombiennes, incluant quelquefois la conversion d'une ville de pèlerins, changeant son emplacement pour des raisons sanitaires. Il est possible de trouver la formation d'une bourgeoisie en Amérique durant l'Époque moderne, que ce soit dans les colonies britanniques au Nord ou dans les colonies créoles d'Amérique latine. Cette bourgeoisie donnera l'impulsion au processus d'indépendance et contribuera de manière définitive à la fin de l'Ancien Régime et à l'établissement des valeurs de l'Époque contemporaine.

Les explorations patronnées par les monarques européens et effectuées par des personnages comme Christophe Colomb, Jean Cabot, Vasco de Gama ou Fernand de Magellan, se sont aventurées dans des mers inconnues des Européens et se sont établies sur des terres également inconnues, apportant une série

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