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L'Imperialisme

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nières semaines, au prétexte de la publication par Tokyo de manuels d'histoire minimisant les atrocités commises par l'armée japonaise durant la colonisation d'une partie de la Chine dans les années 1930. En réponse, le Japon qualifiait alors pour la première fois la Chine de "menace potentielle", mettant clairement en avant l'aggravation de la situation dans cette région du monde. La situation s’est à ce point aggravée en Asie du Sud-est que jamais, depuis 1945, le Japon n'avait abandonné officiellement sa neutralité à propos de la question sensible de Taiwan.

Cette poussée de fièvre belliqueuse de la part de la Chine n’a évidemment pas entraîné une réponse du seul Japon. Les États-Unis ont quant à eux fait savoir que, malgré le fait que Washington n’admet depuis 1972 qu’une seule Chine dont Taiwan fait partie, il ne serait pas question d’accepter passivement et sans réagir un coup de force militaire de la Chine sur Taiwan. "Cette loi anti-sécession est malheureuse", a déclaré Scott Mc Clellan, porte-parole de la Maison Blanche. " Nous nous opposons à toutes modifications unilatérale du statu quo" : ces propos clairs et nets ont été tenus par la secrétaire d’État américaine Condoleeza Rice au président Hu-Jintao, lors de sa visite à Pékin le 21 mars dernier. Il est clair maintenant que pour faire face à la montée accélérée des appétits impérialistes de la Chine, le Japon et les États-Unis font cause commune dans cette partie du monde.

Tel est le sens de l’accord signé par Washington et Tokyo qui se donne "comme objectif stratégique commun" d’œuvrer à la mise en place de la "résolution pacifique" des questions concernant le détroit de Formose.

La pression impérialiste de la Chine

L’effondrement de l'URSS en 1989, l’affirmation des États-Unis en tant que seule grande puissance mondiale, avaient déjà bouleversé la politique impérialiste de la Chine dès cette époque. Depuis la formation de la République populaire de Chine en 1949, en passant par 1972, date à laquelle la Chine et les États-Unis se sont retrouvés alliés contre l’Union soviétique, le développement des tensions inter-impérialistes restèrent enfermées dans un carcan qui en limita la dangerosité pour l’ensemble du monde. A partir de 1989, et avec l’enfoncement accéléré du capitalisme dans la décomposition, la situation a commencé à changer.

La base de l’alliance stratégique sino-américaine façonnée par l’existence d’un ennemi commun, l’URSS, avait alors disparu. C’est à partir du milieu des années 1990 que l’on a pu voir la première poussée spectaculaire des tensions dans la région entre la Chine et les États-Unis. Le bombardement par les États-Unis de l’ambassade de Chine à Belgrade, le 7 mai 1999, un mois après l’échec de la visite de la haute diplomatie chinoise à Washington, a été une expression évidente du fait que la Chine affichait clairement son ambition de faire cavalier seul dans l'arène impérialiste mondiale tandis que les États-Unis s'y opposaient.

Depuis, les appétits impérialistes de Pékin n'ont cependant pas cessé de s'aiguiser et avec eux une volonté d'apparaître comme une force militaire avec laquelle les autres grandes puissances devraient compter, en particulier les États-Unis. Il est particulièrement significatif que le budget militaire de la Chine ne cesse de croître ! Depuis quinze ans, les dépenses militaires de l'Empire du Milieu se sont accrues à un rythme annuel à deux chiffres : 11,6% en 2004 après les 17% de 2002, ce qui représente pas moins de 35% du budget national. Signe des temps et des besoins de l'impérialisme chinois, c’est la marine et surtout l’aviation qui profitent de ces dépenses dans la perspective d'une modernisation rapide.

L'État chinois profite d'ailleurs autant qu'il peut des difficultés de la première puissance mondiale à s'imposer sur la planète. Les interférences de la Chine dans le processus de discussion du dossier nucléaire de l'Iran en témoignent. Le ministre des Affaires étrangères chinois Li-Zhaoxing, lors d’un voyage à Téhéran, a déclaré que la Chine s’opposerait à toute tentative de sanctionner l’Iran sur ce sujet à l’ONU. C’est la même politique impérialiste qui pousse ce pays à soutenir le régime islamique soudanais. Dans le même sens, sa politique vis-à-vis de Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, est des plus claires. Elle est un signe fort des prétentions impérialistes de la Chine pour avancer ses pions dans sa zone d'influence naturelle, fût-ce au détriment de la politique américaine. La bourgeoisie chinoise s'est également efforcée de consolider ces derniers temps son influence au Laos, au Cambodge, en Birmanie, voire en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie, et cela directement contre les États-Unis.

Si le développement des tensions impérialistes à propos de Taiwan fait peser une nouvelle grave menace sur le monde, celui-ci, et de loin, n’est pas le seul point chaud de l’affrontement larvé en Asie. L’Aksai-chin et l’Arunachal-Pradesh, situés à la frontière entre la Chine et l’Inde, sont également des régions de plus en plus revendiquées par les deux États et sont des sources potentielles d’affrontement entre ces deux puissances nucléaires. Si, pour le moment, l’apaisement des tensions est de mise entre l’Inde et le Pakistan d’un coté, l’Inde et la Chine de l’autre côté, cela ne préjuge en rien d'une stabilité de cette région pour les temps à venir. Le Premier ministre indien Mammhan Singh a bien pu ainsi déclarer : " l’Inde et la Chine partagent la même aspiration à bâtir un ordre politique et économique international juste, équitable et démocratique", c'est parce que les requins impérialistes en Asie que sont la Chine, l’Inde et le Pakistan sont pour le moment obligés de mettre en sourdine leur confrontations réciproques, afin de se ménager face à l’offensive actuelle des États-Unis dans cette partie du monde.

Dans une telle situation, il est bien évident que les autres puissances impérialistes mondiales, notamment la France, l’Allemagne et la Russie, ne peuvent pas rester sans tenter elles aussi de venir défendre leurs propres intérêts dans cette région du monde, portant ainsi de plus belle ombrage aux États-Unis confrontés à l’affaiblissement accéléré de leur leadership mondial. Les récents voyages de Chirac puis de Raffarin en Chine n’avaient ainsi pas pour seule raison le renforcement des liens économiques entre Paris et Pékin. Il s'agissait de réaffirmer le soutien de la France, relayée par l'Allemagne, à la levée de l'embargo sur les ventes

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