DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

L'Independance Feminine

Compte Rendu : L'Independance Feminine. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 19

femme indépendante (III).

Principales thèses:

Simone de Beauvoir envisage le statut actuel de la femme indépendante, femme divisée, déchirée. L'indépendance civile est insuffisante et l'indépendance économique est illusoire pour la majorité des femmes. Quand bien même une minorité de femmes parviendrait à être autonome économiquement, aucune n'a une indépendance totale, aucune n'a une indépendance sociale. La féminité est en réalité une construction sociale et historique. Il n'y a pas de « nature » féminine. Ainsi même la plus indépendante des femmes, la femme artiste, est enfermée dans ce carcan féminin qui l'empêche d'être totalement libre et d'atteindre le génie.

La femme, une éternelle soumise à la liberté illusoire

La femme est soumise à la domination des hommes

L'indépendance des femmes est abstraite si elle se limite à l'obtention des libertés civiques. Une femme est libre si elle a une autonomie économique au-delà de son autonomie politique. Le travail est donc indispensable. Il apporte aux femmes une indépendance économique et leur permet de se réaliser, de s'affirmer comme sujet et comme actrice responsable. La femme soumise à son mari est une « femme vassale » qui « s'entête dans l'impossible poursuite de l'être à travers le narcissisme, l'amour, la religion ; productrice, elle reconquiert sa transcendance ». Néanmoins, il ne s'agit pas de n'importe quel travail. Aujourd'hui, la majorité des travailleurs sont exploités et particulièrement les femmes, dans un monde encore dirigé par les hommes. Seul l'avènement du socialisme garantirait un travail libérateur pour la femme. Elle cumule activité professionnelle et corvées domestiques dans une structure sociale inchangée. Elle accepterait ces deux activités si seulement le monde du travail était un monde où elle pouvait agir. Or c'est un monde façonné par les hommes. Seules les femmes engagées politiquement ont cette impression de pouvoir agir, mais la majorité des femmes peine à développer une telle conscience politique et sociale. Elles ne reçoivent pas les bénéfices moraux du travail donc elles le subissent. Bon nombre de femmes ne sont pas prêtes à se délester de l'assistance masculine. Leur salaire est bien souvent trop faible pour leur permettre une totale indépendance donc elle a besoin de l'aide des hommes. Ainsi, elle doit plaire si elle veut maintenir un niveau de vie raisonnable. C'est un cercle vicieux. L'homme se complet dans cette situation et continue à lui allouer un salaire de misère.

La femme ne peut pas vivre son indépendance sexuelle comme les hommes en raison de la tradition et des spécificités de l'érotisme féminin. Nous traiterons ici de ce deuxième aspect. La majorité des femmes ne se satisferont pas d'une aventure sans lendemain. Lorsqu'elles éprouvent du plaisir, elles s'attachent. Elles sont par là incitées à la monogamie. Il n'est pas simplement question pour la femme indépendante d'assouvir son désir, mais de maintenir en même temps sa dignité humaine. Pour aimer son égal, la femme doit aimer quelqu'un qui ne se comporte pas comme un être supérieur. De plus, elle aurait tendance à vouloir être dominatrice or ce serait se mentir dans le sens où elle ne peut faire guère que s'offrir, car les hommes veulent rester maîtres, veulent conquérir. La femme libérée est donc invitée à rester passive si elle veut séduire même si c'est au prix de son plaisir. L'échec amoureux est d'autant plus fort qu'elle s'est livrée pour rien. Ce qui la différencie des autres femmes, c'est qu'elle a conscience de s'être donnée.

La maternité est par essence la fonction qui interdit à la femme d'assumer pleinement sa liberté. Les mœurs lui interdisent de procréer quand elle le souhaite et un enfant freine rapidement son activité professionnelle. Ainsi, cette dernière doit faire un choix entre son activité professionnelle et les soucis de sa vocation sexuelle. L'équilibre est hasardeux. Une femme qui laisse sa nature prendre trop d'emprise sur elle ne se réalisera pas entièrement dans sa profession. Les malaises féminins étant souvent liées à des causes psychiques, plus la femme se concentre sur eux plus elle en éprouvera les inconvénients alors que si elle se focalise sur sa vie professionnelle, ces derniers prendront tout de suite moins d'ampleur dans sa vie.

B. Liberté, égalité, indépendance (discussion)

Selon Simone de Beauvoir, la liberté totale est le but de la femme indépendante. Cette liberté est une somme de libertés particulières et intrinsèquement interdépendantes. Elle implique une subjectivité pratique c'est-à-dire la possibilité pour chacun d'agir dans le monde. C'est une liberté en situation. Or, pour que chacun puisse agir, il faut que la liberté concrète soit également répartie. La liberté est conçue comme se réduisant tout au plus à une possibilité réprimée et non à une fiction ou un imaginaire, car si l'oppression des femmes vient à s'affaiblir, elle peut toujours refaire irruption. La conquête du droit de vote alors toute récente demeure abstraite si les droits civiques ne s'accompagnent pas d'un accès au travail. Le salaire est garant de l'autonomie de la femme, de son indépendance personnelle, symbolique, car il vient souvent compléter celui de l'homme. L'auteur a ici un point de vue existentialiste dans le sens où l'être humain ne trouve sa valeur que dans l'exercice de sa liberté. Le propre de l'existant, c'est la liberté. Elle distingue liberté abstraite et moyens concrets pour la mettre en application. C'est en terme de liberté et non de bonheur que la condition féminine est envisagée, car le bonheur peut être défini par une situation imposée. Liberté et indépendance sont ici synonymes.

Simone de Beauvoir envisage une solution possible à la lutte des sexes : la libre reconnaissance de chaque individu en l'autre. Elle prône l'égalitarisme. Il existe deux rapports d'altérité : entre êtres égaux et entre être inégaux. Dans le cas d'une relation d'égalité, l'altérité est relativisée par une sorte de réciprocité : chacun reconnaît que l'autre a une liberté égale. Tandis que lorsque l'altérité existe dans des rapports d'inégalité, la réciprocité est remplacée par des rapports de soumission et d'oppression. Pour l'auteur, l'idéal se situe dans une situation d'égalité, mais à l'heure actuelle, les femmes demeurent soumises aux hommes qui disposent d'un avantage matériel et physique qu'ils utilisent pour maintenir l'oppression des femmes. Ce n'est pas tant de l'altérité de la femme en soi dont parle Simone de Beauvoir, mais de son oppression qui en résulte. Ce n'est pas seulement que la femme est l'autre, c'est qu'elle est l'autre inégale. Les femmes n'ont jamais échappé à leur soumission, car elle fait couple avec son oppresseur en raison d'une nécessité biologique qui les rive l'un à l'autre. Elles ne se révoltent pas. À cela s'ajoute l'avantage économique qu'elle trouve souvent dans la protection masculine et la tentation de la passivité qu'elle éprouve face au dur devoir d'assumer sa liberté : dominées malgré elles, elles deviennent les complices de leurs oppresseurs. L'homme exploiterait donc la force de travail de la femme dans le domaine des tâches domestiques, mais ils s'approprient aussi leur corps (en leur infligeant la passivité). Ce rapport de domination ne concerne donc pas seulement le seul domaine domestique, mais l'ensemble de la sphère sociale où se traduit la même logique sociale. Simone de Beauvoir subordonne à la maîtrise de la reproduction. Il s'agit donc d'une lutte contre la nature de la femme. Elle compte sur l'avènement d'une société vraiment socialiste pour réaliser l’épanouissement total de la femme. Le socialisme viendrait donc libérer la femme du capitalisme et du patriarcat par l'établissement d'une société égalitaire.

La femme, une construction sociale

A. La femme est un être modelé par la société

Une minorité de femmes trouve dans sa profession une autonomie économique et sociale, mais elle n'est pourtant qu'à la moitié du chemin. « La femme qui s'affranchit économiquement de l'homme n'est pas pour autant dans une situation morale, sociale et psychologique identique à celle de l'homme ». L'état de la société et l'intériorisation par les femmes des modèles traditionnels explique les difficultés que rencontre encore cette minorité pourtant privilégiée. Les problèmes de la femme indépendante viennent de ce qu' « elle veut vivre à la fois comme un homme et comme une femme : par là elle multiplie ses tâches et ses fatigues ». De plus, les femmes arrivent à l'âge adulte avec tout un passé de conditionnement éducatif. Alors que pour le garçon, sa vocation d'être humain et sa vocation de mâle se confondent (sa séduction repose sur sa puissance sociale), pour la fille il y a une différence entre les deux. L'ambivalence

...

Télécharger au format  txt (28.9 Kb)   pdf (210.4 Kb)   docx (16.2 Kb)  
Voir 18 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com