La Communication Non-Verbale

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Contenu de l’ouvrage :Même lorsque nous ne disons rien, nous émettons des signifiants corporels, autrement dit nous communiquons. Ce livre examine de quelle manière certaines modalités corporelles (voix, regard, gestes, postures) peuvent renforcer, réguler, compléter ou contredire le langage. L’auteur met en évidence les relations entre la gestualité corporelle et le discours qui sont en lien à la fois dans une dimension informative et dans une dimension émotionnelle. À l’heure actuelle, les questions des scientifiques sont bien loin d’avoir toutes leurs réponses. La communication non-verbale est-elle universelle ? Est-ce que l’on doit la considérer comme une indication du discours ou peut-elle se substituer à celui-ci (et vis-vers-ça)? Quels sont les impacts de l’image corporelle ? Quels sont les indices procurés par l’œil et le regard ? Les gestes sont-ils réellement perçus ? Quelle est leur utilité durant une interaction entre deux individus ? Ceci n’étant qu’une liste exhaustive des questions auxquelles les chercheurs tentent de trouver une réponse. Cet ouvrage relate des découvertes scientifiques en s’appuyant sur des exemples afin de les illustrer et répond à plusieurs de ces questions.G. Barrier commence par parler de l’impact de l’image corporelle. L’apparence extérieure d’un individu influence le jugement d’autrui ; au premier abord on ne juge quelqu'un que sur son apparence, influencé par les stéréotypes. Le problème est que l’on juge l’individu sur son apparence et non sur ses compétences. C. Lévy-Leboyer déclare que la décision finale intervient tôt pendant un entretien. On constate dès lors que les normes de comportements ne sont pas universelles mais varient selon les cultures ; par exemple pour avoir la meilleure place dans la compétition du monde du travail, en Suisse c’est la ponctualité qui prime, au Japon la règle à respecter c’est l’humilité. L’hypothèse de Darwin d’une culture commune, universelle où les hommes exprimeraient leurs sentiments de la même façon est donc en partie erronée. P. Ekman démontre que des modèles d’expressions émotionnelles identiques à la base peuvent subir la pression de la culture et par conséquent ne pas donner le même impact sur l’expression sociale. Mais il a aussi démontré qu’il existe six émotions universelles : la joie, la peur, la surprise, la tristesse, la colère, le dégoût. S. Moscovici établit qu’ un ordre ou une communication aboutissent à faire accepter, avec la force d’une conviction, une idée, une émotion, une action par une personne qui, logiquement, n’a aucune raison de le faire. Selon Condon, deux personnes en interaction vont partager des mouvements ou postures communes, ça s’appelle la contagion motrice. Cependant, dans une communication sur chat ou forum on ne voit pas le corps d’autrui, ce manque est partiellement compensé par des éléments paralinguistiques, tels que les émoticônes (« smileys ») qui représentent l’expression faciale. On peut penser que la parole ne peut se substituer à la gestualité corporelle, plus particulièrement à la voix et aux expressions faciales telle que le regard. En effet, comme les mots, le regard contribue au développement du charisme de l’individu, il révèle la confiance en soi et la sincérité. Il est une variable de la distance sociale, établit par E.T. Hall ; quand il est fixant dans un débat il peut être perçu comme invasif pour l’adversaire, c’est une stratégie de déstabilisation. Des études montrent également que l’œil donnerait des indices sur la charge cognitive de l’individu ; par exemple les muscles entourant les yeux permettent de reconnaître le plaisir, la baisse de vigilance, l’étonnement, etc. D’une manière plus générale, les mimiques, micro-motricité ou expressions faciales, sont corrélées à la réflexion : plus elle est profonde et plus nos muscles se contractent. Concernant les gestes, ils sont en partie innés, on a observé des gestes identiques chez les voyants et non-voyants, pour le reste c’est incorporé par mimétisme. D’après Watson, psychologue béhavioriste, l’organisation manuelle, l’organisation verbale et l’organisation viscérale fonctionnent ensemble. Ils sont là pour renforcer, illustrer, remplacer des mots. Les gestes bâtons sont semi-conscients et entraînés par l’activité musculaire de la parole ; ils peuvent exprimer une hésitation ou une emphase qui stimule alors l’attention. Les gestes déictiques (ou référentiels) indiquent, dirigent l’attention ou la détourne. Les gestes emblèmes sont aussi appelés gestes autonomes car ils peuvent se substituer à la parole ; on y distingue les gestes iconiques, ils créent une ressemblance visuelle et spatiale avec les informations qu’ils représentent (élaboration d’images mentales) et les gestes pantomimiques, c’est une sorte de narration gestualisée silencieuse. Mais la gestuelle la plus évoluée tant sur un point de vu expressif que significatif, c’est la LSF (Langue des Signes Française), c’est l’iconisation de la réalité par le geste. Cependant, il faut faire attention aux gestes que l’on fait car un même geste selon la culture peut être interprété différemment, par exemple : le bras d’honneur, signe d’insulte en France, est signe de triomphe en Hongrie. Mais les destinataires ne perçoivent que faiblement le geste comparé aux expressions faciales. Lorsqu’un geste illustre bien son propos, il permet une compréhension du message facilité et plus rapide. Pour les élèves ou adultes en formation, cela permet de mieux conceptualiser leur pensée (Goldin). En règle générale, on regarde d’abord le visage de l’interlocuteur qui est source d’indices émotionnelles, puis les gestes qui rendent compte des indices cognitifs et référentiels, reste les mains et la posture qui, pour les experts de la communication, révèlent des informations sur l’émotion et la « tension dialogique ». La communication non-verbale est donc une métaphore de la pensée. Elle permet bien de compléter, renforcer ou contredire le message à condition de faire attention aux malentendus liés à une mauvaise interprétation du non-verbal. Quant aux gestes, ils sont propres à chacun, c’est ce qui fait notre originalité. |

Lien(s) avec le cours et enrichissement personnel :Communiquer, c’est le propre du vivant, c’est inévitable. On communique par la parole mais également par son corps, sa manière d’être. La manière de communiquer est inscrite dans un mode d’interaction culturel. Comme on a pu le constater précédemment les gestes ne sont pas universels ; on utilise des signes mais ils ont des significations différentes selon la culture, les pays, les coutumes, ou même les sports (les gestes d’arbitrage). Du simple fait que deux personnes soient mises en présence s’établit une communication : je pense, je perçois quelque chose de l’autre et je lui renvoie quelque chose aussi. Bateson, en 1951, dit que la communication ne se rapporte pas seulement à la transmission de messages verbaux, explicites et intentionnels : telle qu’utilisée dans notre acception, la communication inclurait l’ensemble des processus par lesquels les sujets s’influencent mutuellement. En effet, l’ouvrage étudié illustre cette idée par l’interactivité gestuelle, c’est-à-dire qu’en produisant des gestes en présence d’un interlocuteur, on augmente la probabilité qu’il en fasse à son tour. On distingue donc la communication digitale, le discours (c’est-à-dire au sans officiel du message : les mots) et la communication analogique, portée par les gestes, les mimiques qui peuvent soit se passer du langage pour diffuser du sens, soit accompagner la parole pour insister, aider à comprendre le message, cela grâce à l’intonation, la qualité de la voix, la proximité. La proxémie, nommée par Edward T. Hall, est la distance physique qui s'établit entre des personnes prises dans des interactions, il a proposé quatre zones : l’espace public (3 mètres et plus),