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La Guerre En Irak Et La Crise Transatlantique

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t qui comprend divers pays du Vieux Continent, elle précipite une grave rupture au sein des l’ONU, de l’OTAN et de l’UE. Washington se trouve finalement contrainte de déclencher la nouvelle phase d’hostilité en mars 2003, sans mandat du Conseil de sécurité en bonne et due forme et avec le soutien d’une piètre coalition de pays volontaires, dont la France et ses partenaires dans cette fronde sont absents.

Pour la première fois de sa longue histoire commune, le couple franco-américain casse la vaisselle et frôle le divorce.

Problématique: Peut-on considérer la crise irakienne comme un signe d’affaiblissement de l’OTAN en tant qu’instrument de défense collective ?

I) Les origines profondes de la guerre.

1) Les néo conservateurs.

2) La doctrine Bush.

Entre 1991 et 2002, la politique américaine envers l’Irak a été contaiment, ( la doctrine Truman, ou politique de containment (d'endiguement), repose sur une offre d'assistance militaire et financière de la part des États-Unis, s'adressant aux pays décidés à s'opposer aux pressions communistes)abandonné en 2002 en faveur d’une doctrine nouvelle et audacieuse, la guerre préventive et le changement de régime. La « doctrine Bush » est à l’origine celle d’une faction au sein du parti républicaine, les néoconservateurs, présents depuis les années 1960 et longtemps marginaux, mais portés au pouvoir par le 11 septembre.

L’équipe Bush, sans surprise, ressemblait fort bien à celle de l’époque de la 1er guerre du Golf. G. Bush a en effet repris les mêmes conseillers républicains que certains de ses prédécesseurs, dont son père, dix ans plutôt. (1988-1992)

Qui sont-ils ?

Dick Ceney, vice président, Donald Rumsfeld- secrétaire d’Etat, son bras droite au Pentagon –Paul Wolfowitz et son autre conseiller au Pentagon Richard Perle ; Collin Powell, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères ; Elliott Abraham, conseiller du Président pour les affaires du Moyen Orient et C. Rice - conseillère à la Sécurité.

En 1992, Paul Wolfowitz, alors numéro deux du Pentagone, haut fonctionnaire du Département de la Défance et du Département d’Etat depuis Jimmy Carter, ancien ambassadeur en Indonésie et actif depuis deux décennies dans la politique américaine au Moyen Orient, défendait dans un rapport confidentiel, une doctrine novatrice et révolutionnaire, celle de la guerre préventive contre les ennemies des USA.

Georges Bush père, réaliste et multilatéraliste traditionel, a compris le caractère explosif de cette doctrine et a ordonné à D.Cheney, patron de Paul Wolfowitz, de réécrire ce rapport en éliminant les idées compromettantes. Le rapport Paul Wolfowitz a été classé sans suite, mais un groupe de néo conservateurs jugeant la politique de G. Bush père contre productive, continuait de développer ses idées et de préparer les conditions de leur réalisation.

Ces néo-Reaganiens revendiquaient une vision morale des relations internationales comme au temps de R. Reagan lorsqu’il dénonçait l’empire du mal. Présent dans l’administration Georges Bush père, mais minoritaires, ils déploraient sa politique d’équilibre, de réponse au coup par coup, sa realpolitique envers le Moyen Orient et attendaient des jours meilleurs en fourbissant leurs armes. En 1996, Robert Kagan et William Kristol ont publié un article remarqué dans la revue Foreign Affairs. L’article dressait un constat d’échec de la diplomatie démocrate américaine des années 1990 ainsi que des alternatives républicaines : « en matière de politique étrangère, les Conservateurs sont à la dérive ». Les auteurs exprimaient tour à tour leur mépris pour le « multilatéralisme wilsonien » de Bill Clinton. Il déploraient que les Etats-Unis de 1996 soient plus préoccupés par l’équilibre du budget fédéral que par leur place dans le monde, et considéraient cette domination de la politique intérieure comme une forme de déclin. Ils évoquaient la mobilisation idéologique de Reagan dans les années 1980 et déclaraient que le rôle naturel des USA, défini par eux-mêmes comme « benevolent global hegemony » était préférable à toute autre alternative. Leur credo reflétait le Reaganisme : diplomatique militante, patriotisme sans complexe, croyance dans la supériorité morale des USA, responsabilité historique de mener le monde, affirmation abrupte des intérêts nationaux, programme d’armements pléthoriques, acceptation d’un déficit budgétaire énorme, confrontation directe avec les ennemis des USA et diffusion missionnaire de la démocratie. C’est pourquoi leur article concluait en forme de proclamation : « Une politique étrangère néo reaganienne serait bonne pour les Conservateurs, bonne pour l’Amérique, et bonne pour tout le monde. Ce triomphalisme sans contexte n’était pas partagé par Condoleeza Rice, qui a répondu en écho dans un article de Foreign Affairs en 2000, d’un ton plus modéré et plus prudent. Compte tenu de sa datte de parution, cet article peut être considéré comme exprimant l’orientation de l’administration Bush avant le 11 septembre.

2) Doctrine Bush

Avec l’élection de G.W. Bush en novembre 2000, Paul Wolfowitz a été nommé adjoint de Donald Rumsfeld au Pentagone, amenant avec lui des idées qui avaient germé une décennie durant. Mais les principes diplomatique du candidat Bush étaient relativement mal définis, hostiles au nation building et aux interventions extérieures comme celles menées par Bill Clinton dans les Balkans ou à Haïti. Ses premières initiatives internationales (refus du protocole de Kyoto, de la Cour Pénale Internationale, du traité antimissiles ballistiques etc) satisfaisaient le souverainisme des conservateurs classique, des isolationnistes et des néoconservateurs, mais son absence de programme positif décevait aussi les néoconservateurs, partisans d’une reconfiguration du monde par l’intervention vigoureuse des Etats-Unis. Ce sont les attentas du 11 septembre qui ont scellé l’alliance entre conservateurs traditionnels et néoconservateurs. La doctrine Wolfowitz de 1992 devient alors, dix ans après, la doctrine officielle des USA.

Dès 16 septembre, P. Wolf conseille à G. Bush de s’en prendre à l’Irak, mais c’est entre la fin des opérations militaires majeurs en Afganistan et le discours sur l’état de l’Union en janvier 2002 que G. Bush a épousé publiquement ses vues. A cet égard, son discours prononcé à l’école militaire de West Point le 1er juin 2002 doit être considéré à la fois comme une première présentation de ses vues et comme une des plus complète.

La National Security Strategy de la Maison Blanche, marquée par la tradition messianique et démocratique américaine (le Wilsonisme), prend sa source dans les frustrations nées de la politique de contaiment et dans les peurs du 11 septembre, et exprime un volontarisme qui entend projeter la force américaine dans le monde, y instaurer soit la peur soit la démocratie, pour servir les intérêt des américains.

II) La guerre en Irak et le droit international.

1) La superpuissance américaine face à l’ONU.

2) La guerre illégale –une guerre sans l’ONU ?

D’un point de vue strictement militaire, le Pentagone n’avait pas besoin d’alliés. Rumsfeld l’a répété au fil des mois, même à l’adresse du RU, pour éliminer tout doute à ce sujet. Mais d’une part, le département d’Etat était préoccupé par la légitimité externe de la politique étrangère américaine dans son ensemble et donc par des interférences possibles entre la question irakienne et les autres dossiers. D’autre part et surtout, le chef de la Maison Blanche, sensible à la fragilité de son opinion publique, souhaitait un minimum de soutiens extérieurs pour la conforter. Cela dit, dès le début de la crise, la position de Washington vis-à-vis des NU était paradoxale. Intervenant devant l’Assemblée générale le 12 septembre, le président renversait l’argumentation habituelle en mettant en cause la crédibilité de cette organisation et non pas la légalité ou la légitimité de l’action des USA. En claire, G. Bush affirmait que la superpuissance interviendrait de toute façon et que l’intérêt de l’ONU, pour sa propre survie, et donc pour ne pas subir le destin de la SDN dans l’entre deux guerre, était de suivre son leadership.

Dans cette attitude il y avait une posture générale et une stratégie diplomatique particulière. La posture générale concerne la place des NU dans le système international. Plus le poids d’un Etat est actuellement ou potentiellement faible, plus cet Etat tend à considérer l’ONU comme la chef de voûte de l’ordre mondiale. En tant qu’unique superpuissance, l’Amérique d’aujourd’hui ne reconnaît aucun rôle central à l’Organisation. Elle refuse purement et simplement le postulat – non conforme à la réalité historique de l’après seconde Guerre mondiale- d’après lequel la légalité d’une intervention extérieure dépendrait d’une vote au Conseil de Sécurité.

Quand à la stratégie diplomatique particulière, elle a consisté à situer le débat au sein de la « communauté internationale » sur le terrain des armes de destruction massive. Sur ce point, Washington

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