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La Guerre Froide

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ires, à l’exception de la Yougoslavie de Tito. A l’Ouest, au contraire, les seize pays qui acceptent l’aide américaine marquent leur commun attachement aux valeurs libérales et fondent l’OECE.

• La doctrine Jdanov confirme la bipolarisation du monde en deux camps irréductiblement opposés. Les liens se resserrent entre les partis communistes avec la création du Kominform (octobre 1947). De multiples procès, de Varsovie à Budapest, permettent d’éliminer tous les dirigeants communistes susceptibles de suivre l’exemple de Tito et de manifester une certaine indépendance à l’égard de Moscou.

• En 1949, la création du CAEM, l’explosion de la première bombe A soviétique puis la victoire des communistes chinois, avec Mao, au terme de quatre années de guerre civile, renforcent le camp socialiste. Les Etats-Unis resserrent alors leurs liens avec leurs alliés.

3) « Guerre improbable, paix impossible » (Raymond Aron)

• La course aux armements doit permettre d’intimider l’adversaire. En 1951, les Etats-Unis mettent au point la bombe H, une arme atomique thermonucléaire encore plus meurtrière que la bombe A. Mais l’URSS se dote à son tour de la bombe H (1953) : aucun affrontement direct n’est désormais possible entre les Grands sans provoquer l’« holocauste nucléaire ».

• L’« équilibre de la terreur » explique donc la nature de la guerre froide. En Europe, la lutte idéologique se poursuit pour gagner les opinions publiques, mais la guerre est exclue. Sur des théâtres périphériques, en revanche, comme les pays du Tiers-Monde récemment décolonisés, les deux Grands s’affrontent indirectement dans des guerres bien réelles.

II – Les crises de la guerre froide

1) Les crises de Berlin

• La conférence de Potsdam a divisé l’Allemagne en quatre zones d’occupation, dans l’attente d’un traité de paix. Mais celui-ci ne voit jamais le jour. Alors que les Soviétiques démantèlent l’industrie allemande, les Occidentaux renoncent aux sanctions économiques et à une véritable dénazification. En juin 1948, les Etats-Unis et le Royaume-Uni procèdent à l’unification de leurs zones avec une monnaie unique, le DeutscheMark.

• Staline riposte le 26 juin 1948 en coupant les communications entre Berlin-Ouest et l’Allemagne occidentale. C’est le début d’un blocus de 322 jours durant lequel la ville n’est approvisionnée que par un pont aérien. L’épreuve de force prend fin le 12 mai 1949, par un recul des Soviétiques qui entraîne la division de l’Allemagne en deux Etats. La RFA (République fédérale d’Allemagne) devient la vitrine du capitalisme et la RDA (République démocratique allemande) s’aligne sur le modèle soviétique. Cette crise conduit à un renforcement des blocs : les Etats-Unis créent le pacte Atlantique dès 1949 et invitent en 1954 la RFA à y adhérer. Les soviétiques répliquent par le pacte de Varsovie en 1955.

• Une seconde crise de Berlin éclate, parce que la libre circulation à l’intérieur de la ville permet à des centaines de milliers d’Allemands de l’Est de passer à l’Ouest. La RDA décide la 13 août 1961 de construire un mur coupant Berlin en deux, une solution qui scandalise le « monde libre ». Le « mur de la honte » devient le symbole de la division de l’Europe.

2) La guerre de Corée

• Depuis 1945, la Corée est coupée en deux : au nord du 38e parallèle, c’est la zone d’occupation soviétique, au sud, la zone d’occupation américaine. Le 25 juin 1950, la Corée du Nord, encouragée par Staline et Mao, attaque la Corée du Sud. La riposte américaine est immédiate : les Etats-Unis organisent alors, avec l’accord de l’ONU, une coalition internationale. Celle-ci repousse l’agression, mais se heurte à 500 000 « volontaires » chinois.

• La guerre dure trois ans et se révèle extrêmement meurtrière (1 400 000 morts). Truman désavoue le général MacArthur, qui voulait utiliser l’arme atomique. Le front se stabilise à proximité du 38e parallèle et l’armistice, signé en juillet 1953, marque le retour au statu quo. Si un conflit généralisé a été évité, la guerre de Corée pousse les Etats-Unis à conclure de nouvelles alliances. Ils intègrent le Japon dans leur système de défense (1951), menacent l’URSS de « représailles massives » en cas de nouvelle agression communiste.

3) La crise de Cuba

• En 1959, Fidel Castro et ses guérilleros renversent une dictature corrompue soutenue par les Etats-Unis. Le nouveau régime cubain nationalise les terres et les grandes entreprises. Craignant la contagion révolutionnaire en Amérique latine, les Américains décident un embargo sur les exportations de sucre pour asphyxier Cuba. Le président Kennedy cautionne même un débarquement des anticastristes dans la baie des Cochons, qui échoue en avril 1961.

• Castro se rapproche alors de l’URSS, qui l’aide à installer des rampes de lancement de missiles. En octobre 1962, Kennedy découvre l’existence des rampes et apprend que des bateaux soviétiques porteurs de fusées font route vers Cuba. La sécurité des Etats-Unis est menacée et Kennedy donne l’ordre à l’US Navy d’intercepter les navires. Le monde semble au bord de la guerre nucléaire, mais l’URSS recule. Les navires soviétiques battent en retraite, les rampes sont démontées, les Américains s’engagent en retour à ne pas renverser Fidel Castro.

III – Détente et contestation des blocs

1) Un nouveau climat international

• Dès 1956, Khrouchtchev évoque la nécessité d’une « coexistence pacifique ». Cependant, c’est la crise de Cuba qui contraint vraiment les deux Grands à approfondir le dialogue. En 1963, une ligne de communication directe est établie entre les dirigeants des deux Etats (le « téléphone rouge »). Kennedy renonce aux « représailles massives » au profit de la doctrine McNamara de « riposte graduée », nouvelle forme de la dissuasion.

• Des traités interdisent les essais nucléaires non souterrains (1963), la militarisation de l’espace (1967) ou l’accès de nouveaux pays à l’arme atomique (1968). Si le Royaume-Uni s’associe à ces accords, la France et la Chine sont beaucoup plus réservées, car elles critiquent l’hégémonie des deux superpuissances sur les affaires mondiales.

• En 1969, s’ouvrent les négociations SALT, pour limiter l’armement nucléaire des deux Grands. L’accord SALT 1 en 1972, est prolongé l’année suivante par l’engagement de Nixon et de Brejnev de bannir la guerre nucléaire.

2) L’ébranlement des blocs

• Le rapprochement entre les deux superpuissances s’opère alors que l’autorité de chacune sur son camp s’affaiblit. Depuis la fin des années 1950, la Chine critique ouvertement la politique de Khrouchtchev et, en particulier, la coexistence pacifique. En 1960, l’URSS qui désapprouve les récentes réformes chinoises, retire ses conseillers et suspend toute aide à son ancien allié. En 1969, des affrontements meurtriers se produisent à la frontière des deux pays.

• En Europe de l’Est, Brejnev peine à imposer son autorité. Au nom de la souveraineté limitée, les troupes du pacte de Varsovie interviennent en Tchécoslovaquie en 1968. Cependant, l’URSS se résigne à voir la Roumanie de Ceauçescu affirmer son autonomie.

• Le leadership américain est lui aussi contesté. A partir de 1958, la France du général de Gaulle dénonce le poids du dollar dans les échanges internationaux et condamne l’intervention américaine au Vietnam (discours de Phnom Penh en 1966). Elle prône aussi une « Europe des Etats » indépendante des Etats-Unis. Ce rejet de l’atlantisme la conduit à refuser l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE et à se retirer en 1966 des structures militaires de l’OTAN. Cependant, son attitude lors de la crise de Cuba montre qu’elle reste clairement dans le camp occidental.

3) Apogée et limites de la détente

• L’atténuation de la guerre froide soulève de grands espoirs. Les deux Allemagne normalisent leurs relations avec le « traité fondamental » de 1972. En 1975, l’Acte final d’Helsinki garantit les frontières européennes existantes, la libre circulation des idées et des hommes sur le continent et le respect des droits de l’homme. Dans le même temps, des accords soviéto-américains visent à développer le commerce Est-Ouest, la coopération spatiale et la limitation des armements (ouverture des négociations SALT 2).

• Toutefois, l’équilibre est fragile. Les Etats-Unis marquent des points importants en se rapprochant de la Chine, qui remplace Taiwan comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU en 1971. La détente ne met pas fin aux conflits périphériques. Aucun des deux camps ne renonce

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