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La Guerre d'Afghanistan

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caux des Etats-Unis, les milices afghanes, aidées par les forces spéciales et les bombardements américains. Cette stratégie a jusqu’alors été payante puisqu’il est plus difficile médiatiquement pour les talibans et pour Al-Qaïda de combattre d’autres afghans que des agresseurs étrangers.

Cependant, l’inexpérience des afghans dans la tenue d’un siège, leur loyauté discutable (un des commandants de la milice afghane a eu des liens avec Ben Laden) fait de Tora Bora le théâtre du renouveau d’Al-Qaïda. A la mi-décembre, Ben Laden ainsi que les principaux chefs d’Al-Qaïda réussissent à s’échapper et se réfugier au Pakistan ; tandis que d’autres rejoignent l’Iran. Fin décembre 2001, les talibans sont en déroute, de nombreux membres d’Al-Qaïda sont morts et Hamid Karzaï arrive à la tête d’un nouveau gouvernement dominé par l’alliance du Nord. Cependant les forces occidentales ont subit un lourd revers en laissant s’échapper les principaux chefs d’Al-Qaïda.

Tirant les leçons de ce fiasco, une force armée occidentale est mise en place pour assurer les combats au sol. C’est peut être le moment clé de la guerre d’Afghanistan, ou l’on passe d’une intervention militaire « d’aide » au service des afghans en leur permettant d’être acteurs de leur libération, a un interventionnisme américain et occidental qui va faire perdre la sympathie de la population. Ce ne sont plus des afghans qui chassent les talibans avec l’aide de l’occident, mais c’est l’occident qui tue des afghans et rase le pays. Cette nouvelle façon de fonctionner profite à Oussama Ben Laden qui cherchait à piéger l’occident en Afghanistan et à rassembler autour de ce nouveau jihad. Il a peut être a ce moment la, entre décembre 2001 et janvier 2002, atteint son premier objectif.

Al-Qaïda, toujours affaibli par les lourdes pertes subies depuis l’arrivée américaine, cherche alors à réaliser un nouveau « coup d’éclat ». Alors que la répression contre les palestiniens s’amplifie en Cisjordanie, Al-Qaïda met en place deux attentats, à Djerba et Mombassa visant entre autres des juifs israéliens. Ces deux attentats montrent une capacité de terreur d’Al-Qaïda toujours intacte et une propension à la propagande parmi les milieux palestiniens. Mais les résultats sont maigres.

Ben Laden n’avait pas prévu une défaite aussi rapide des talibans, et n’a de plus pas reçu l’approbation et le soutient qu’il attendait de chefs religieux islamistes anti-américains suite aux attentats du 11 –septembre. Les cheikhs Hawali et Auda ont tous deux fermement condamné les attentats, réduisant encore un peu plus la capacité de propagande et d’embrigadement de l’organisation terroriste.

Ben Laden va alors jouer sur son image d’ « homme invincible » pour relancer le recrutement de jihadistes. Utiliser les anciens moyens de propagande (vidéos relayées par AL-jazira) mettrait en péril la sécurité des membres d’Al-Qaïda car révélerait des informations précieuses sur la position des repaires de l’organisation. Il va alors utiliser un nouveau moyen de communication et de propagande: Internet. En passant sous silence tous les mauvais coups reçus, en s’appropriant médiatiquement des actes qui n’ont aucun rapport avec l’organisation, et en donnant l’illusion d’un combat intense et mondial, Al-Qaïda attenue le sentiment de faiblesse de l’organisation et regonfle le nombre de recrues.

Mais de même que Ben Laden cherche à enjoliver la puissance de son organisation en s’appropriant des attentats qui n’ont aucun lien avec lui, l’administration Bush – motivée par l’idéologie néoconservatrice de la guerre préventive- rattache tous les maux à Ben Laden. Elle justifie ainsi son entrée en guerre contre l’Irak de Saddam Hussein en engageant la « guerre globale contre la terreur » qui fait partie du projet plus large de démocratisation du moyen orient. L’Irak doit alors être le modèle de démocratie – le premier domino – qui donnera l’impulsion nécessaire à la démocratisation de toute la région.

Le transfert de la guerre d’Afghanistan en Irak est une aubaine pour Al-Qaïda et Ben Laden. L’image des Etats-Unis et de la coalition occidentale va s’en trouver dégradée, puisqu’elle laisse derrière elle un pays ravagé par le guerre naissante, sans vrai président. Le terrain devient propice à une réimplantation des talibans, et au redéveloppement d’Al-Qaïda.

De plus, le comportement américain en Afghanistan n’est pas exempt de tout reproche. En effet, les Etats-Unis ont bafoué toutes les valeurs pour lesquelles ils sont venus faire la guerre: ils ont construit des prisons spéciales ou les détenus n’ont plus aucun droit humain ; ils ont remis au pouvoir les seigneurs de guerre déchu par les talibans.

Les difficultés de la coalition

La guerre en Afghanistan, suite au fiasco de Tora Bora et le début de la guerre d’Irak, s’est peu à peu transformée en une « mauvaise guerre », à la fois d’un point de vue médiatique, mais également d’un point de vue théorique.

Ainsi, trois grandes règles de la conduite de la guerre ne sont pas respectées en Afghanistan.

D’une part, la difficulté, pour la coalition occidentale, d’identifier son adversaire (comment différencier un paysan afghan d’un taliban ?) et de le localiser avec précision l’a contraint à éclater sa force d’action. Poursuivre des talibans qui disparaissent après chaque coup de main n’est pas aisé et requiert un contrôle « total » du territoire, afin qu’une intervention soit possible dans les délais les plus courts. Ceci empêche les forces occidentales de disposer d’une force conséquente et disponible pour porter un coup fatal à l’ennemi. Au lieu de cela, les forces de la coalition sont dispersées dans plus de 100 bases dans toute l’Afghanistan, ce qui offre une excellente opportunité aux talibans d’attaquer ces bases par surprise. Aussi, l’ouverture de deux fronts avec la guerre en Irak à partir de 2003 et la réduction des effectifs présents empêche la continuation de la traque des talibans. A l’inverse, les talibans qui n’ont pas arrêté leur recrutement, peuvent se recentrer et de nouveau attaquer les multiples bases occidentales, qu’il faut alors toujours mieux protéger et défendre, ce qui demande du temps et des moyens.

Cette multiplication du nombre de bases multiplie également les problèmes logistiques. En effet, il faut alors ravitailler plus de bases, avoir plus de voies de ravitaillement, plus de moyens de communications, etc …

Or, ces voies de communication sont particulièrement exposées à des embuscades et des attaques ennemies : de nombreux convois de l’OTAN ont ainsi été attaqués depuis 2008, et un nombre incalculable de ponts ont été détruits, toujours reconstruits par la communauté internationale.

Ainsi, les pertes atteignent des coûts de plus en plus élevés pour la coalition occidentale, ce qui l’oblige à engager de plus en plus de moyens pour protéger ses installations. Le coût de la guerre devient alors astronomique, alors que l’occident sort tout juste de la crise économique mondiale. Les talibans ont compris que la bataille serait avant tout logistique.

Aussi, dans une guerre ou la localisation et l’identification de l’ennemi est particulièrement difficile, il est indispensable de maitriser le renseignement. Or, satellites, radars et photographies haute définition ne sont que peu utiles face aux embuscades qui peuvent être menées par de tous petits groupes de personnes en des temps très courts. Il est alors nécessaire d’avoir une branche de renseignement d’origine humaine, capable de dresser l’organigramme des talibans, ou de l’organisation terroriste. Mais ce type de renseignement est peu développé dans le conflit en Afghanistan, et cela provient principalement du faible degré de fiabilité des contacts et de la difficulté de communication sur place : l’Afghanistan ne comporte pas moins d’une trentaine de langues et dialectes. Dans ces conditions, il est très difficile d’obtenir des informations assez fiables sur lesquelles vont reposer la vie de nombreux soldats.

A ce problème de renseignements, s’ajoute également le problème du partage des renseignements. En effet, la coalition, menée par les Etats-Unis doit faire face à d’importants problèmes de communication au sein même de son commandement : les américains ont tendance à réduire leur coopération avec les autres nations au strict minimum, au point ou on peut se demander si les américains ont un réel plan de campagne.

L'opération Anaconda se déroule du 2 au 8 mars 2002, dans la vallée de Chak-e Kot à 2600 mètres d'altitude par des températures de - 10° C. L'objectif est clair, terminer le travail de l'offensive aérienne qui n'a pas pu détruire le système complexe de galeries et de tunnels où se cache les talibans. L'opposant dispose d'une grosse concentration de feu. Les talibans, fortement armés, tiennent la haute partie de la vallée, qu'ils utilisent comme un tremplin pour mener des attaques contre les forces de l'OTAN. Le combat se déroule en haute montagne, face à un adversaire mobile et insaisissable. L'armée américaine a du mal à prendre l'avantage et trois hélicoptères lourds sont abattus. Au final on déplore 9 tués et 40 blessés chez les américains pour 350 tués ennemis.

L'épisode marque le début de la guerre au sol. L'adversaire, en petit nombre mais extrêmement bien organisé

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