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La Mondialisation, Un Phénomène En Débats.

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ui. Les flux sont très polarisés par la Triade (EU, UE et Japon) et la façade orientale de l'Asie (quinze États réalisent 70% des transports mondiaux). De même, la répartition des échanges mondiaux est très inégales (40% pour l'UE, 28% pour l'Asie orientale, 14,5% pour l'Amérique du Nord, 5% pour l'Amérique latine et 2% pour l'Afrique). La Triade effectue plus de la moitié des échanges mondiaux, le commerce se fait surtout entre ces pays. Les flux des pays du Sud sont essentiellement orientés vers les pays riches du Nord. La fracture est aussi numérique: 70% des internautes sont en Amérique du Nord et en Europe. Enfin, les flux sont contrôlés par les acteurs de la mondialisation: FTN, États, grandes organisation internationales. Les firmes transnationales réalisant un tiers du commerce mondial; elles gèrent l'espace mondial à leur profit comme zone de fourniture, de production ou de vente. Leurs investissements directs à l'étranger (IDE) entre 1980 et 2003 sont passés de 6,1% à plus de 20% du PIB mondial. Les États les plus puissants abritent les sièges sociaux des FTN, impulsent la dérégulation et la libération du marché mondial, se concurrencent pour attirer les investissements des FTN. Les grandes organisations internationales à vocation économique, financière et commerciale sont des organisations de coopération et de développement économique (OCDE), des organisations mondiales du commerce (OMC). Le Fond monétaire international (FMI) et la Banque mondial sont contrôlés par les États les plus puissants et définissent les cadres de la mondialisation. Ils diffusent les normes libérales aux pays du Sud en les poussant à ouvrir leurs économies et leurs frontières. Mais le commerce se fait surtout à l'échelle des organisations régionales: ALENA, Union européenne, MERCOSUR, ASEAN. Plus de la moitié du commerce mondial s'effectue à l'intérieur de chaque continent. Cette mobilité géographique ne concerne pas tous les territoires de la planète.

Ensuite, la réduction des distances avantage certaines zones au détriment d'autres par une sévère sélection. Les territoires sont devenus des sources d’avantages concurrentiels. Les espaces centraux sont concentrés en des territoires restreints. La polarisation s'effectue à l'échelle des États: la Triade ou oligopole mondial, avec 72% de l'industrie, 86% de la capitalisation boursière, la maîtrise des technologies, de l'information et des transports, commande la mondialisation. La polarisation s'effectue à l'échelle des métropoles: renforcement du rôle central des métropoles, nœuds de transports, pôles de commandement et de gestion politique, économique, industrielle et financière de la mondialisation. Trois mégalopoles, une dans chaque pôle de la Triade, concentrent des métropoles et les premières villes mondiales. Les métropoles qui contribuent à l'organisation du monde fonctionnent en réseau: archipel mégalopolitain mondial (AMM). Les interfaces sont polarisées puisqu'ils sont concentrés sur les littoraux et sur les façades maritimes des mégalopoles et des mégapoles. Les interfaces terrestres sont aussi des lieux d'échanges et de production, ainsi que des espaces économiques dynamiques. Cette polarisation s'effectue à toutes les échelles dans les périphéries des Sud. Les activités de production et des services sont transférés par les centres qui favorisent des territoires avec une main-d’œuvre bon marché ou les pays fournisseurs de matières premières agricoles, minières ou énergétiques, bien reliés aux centres. À l'échelle locale, les IDE se polarisent sur les espaces métropolitains, surtout si les pays sont pauvres et sous-équipés. Les métropoles régionales ou nationales sont les centres des périphéries. Les plus puissantes d'entre elles sont reliées à l'AMM. Des façades maritimes émergent alors: les zones les moins attractives, vouées plus ou moins à l'abandon, pauvres, difficiles d'accès, mal reliées aux centres d'impulsion, ne bénéficient pas des investissements des FTN. Ainsi, à toutes les échelles, mondiale, nationale, régionale et locale; certains espaces sont valorisés, d'autres sont marginalisés. De cela résulte une fragmentation territoriale et sociale.

Enfin, en mettant en concurrence les territoires, la mondialisation creuse les inégalités. Il y a une concentration des richesses. De plus en plus de richesses à l'échelle mondiale produisent une réelle amélioration des indicateurs de développement: progression de l'indicateur de développement humain (IDH) moyen mondial chaque années (0,729 en 2002). Les richesses sont concentrées dans la partie Nord: la Triade bénéficie de 52% de la richesse économique alors que l'Afrique et l'Amérique latine sont marginalisées avec un poids économique relatif qui stagne à 12% de la richesse mondiale. 20% de la population mondiale concentrent 81% du PIB mondial et consomment 60% de l'énergie. Au Sud, l'Asie de l'Est, sous l'impulsion de la Chine, s'enrichit: entre 1980 et 2000, le revenu national brut par habitant en pourcentage du RNB mondial est passé de 15% à 21%.

De plus, les écarts se creusent. L'écart de revenu entre pays riches et pays pauvres est de 1 à 80 contre 1 à 30 il y a quarante ans (selon Sylvie Brunel). Les 20% des plus pauvres se partagent 1,1% de la richesse mondiale contre 2,3% en 1960. Les progrès sont mal partagés et il y a de nombreux exclus à l'échelle nationale. Les inégalités se creusent: les régions intégrées s'enrichissent et les régions à l'écart s'appauvrissent.

Enfin, la pauvreté est renforcée. La moitié de la population de la planète vit avec moins de 2 dollars par jour, 24% avec moins de 1 dollar par jour, ne disposant que de 5% des biens et des services consommés sur la Terre. 842 millions d'habitants souffrent de la faim, 2 milliards souffrent de malnutrition chronique, un tiers de la population active mondiale se trouve soit au chômage, soit en sous-emploi. Le nombre d'analphabètes a augmenté de 25% entre 1950 et aujourd'hui. Un quart de la population mondiale n'a pas accès à l'électricité et la moitié aux lignes téléphoniques. La situation est particulièrement catastrophique en Afrique subsaharienne qui compte la majorité des pays les moins avancés (PMA), avec plus de 40% de la population qui vit avec moins de 1 dollar par jour. La mondialisation intègre et exclut à la fois. Une partie importante de l'humanité est marginalisée. Cette exclusion sociale entraîne des tensions et une contestation de la mondialisation libérale.

Face aux disparités spatiales, face aux reculs sociaux, face aux menaces d'uniformisation dont elle est porteuse, la mondialisation engendre des oppositions actives. Tout d'abord, la mondialisation libérale et ses acteurs sont critiqués et rejetés. En effet, la logique économique est rejetée. Il en est de même pour la suprématie du système libéral, de sa "pensée unique", de l'élargissement des échanges, de la civilisation de l'argent et du capital.

Il existe d'ailleurs deux critiques majeures. La mondialisation libérale aggrave les inégalités entre les classes sociales et entre les nations. Les États les plus pauvres sont incapables, souvent endettés, à s'insérer dans la mondialisation. L'ouverture aux pays pauvres qui subissent une détérioration des termes de l'échange est défavorable. Les délocalisations augmentent le chômage et l'exclusion sociale dans les pays riches. La libération de certains secteurs économiques rend inaccessibles pour certaines catégories de la population des ressources comme l'eau ou l'énergie. Le mode de développement de la mondialisation porte atteinte à l'environnement: pollutions, épuisement des ressources, réchauffement climatique. Enfin, des acteurs en accusation véhiculent le modèle de la mondialisation libérale: OMC, FMI, FTN mais aussi les États, en particulier les États-Unis, qui sont accusés d'impulser le processus actuel de la mondialisation. L'OMC est accusée de promouvoir à tout prix le commerce international par la déréglementation et la dérégulation des échanges au détriment du respect des droits humains, sanitaires, environnementaux et culturels. Les FTN sont accusées d'organiser le monde à leur profit en usant d'un pouvoir d'influence auprès de leurs gouvernements et des organismes économiques internationaux. Une mondialisation unique à l'occidentale se répand donc sur la planète et provoque des tensions culturelles.

De plus, la tendance à l'uniformisation culturelle par l'exportation du modèle occidental provoque des réactions de rejet. Un occidentalisation du monde économique et culturelle est opérée. Des modes de consommation, des valeurs, et la culture sont relayés par les transnationales américaines qui diffusent des produits qui sont à la fois des références de consommation et des symboles de liberté (Coca-Cola, McDonald's, Disney, Nike, films et séries d'Hollywood...), l'anglais est la langue de communication dominante.

Il existe des formes multiples de résistance à l'occidentalisation. Les grandes aires de civilisation sont toujours présentes, porteuses de valeurs culturelles dynamiques (aires indienne, extrême-orientale, musulmane, latino-américaine, africaine). Finalement, les conflits et les revendications sont identitaires. Des identités culturelles sont réactivées, des revendications

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