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La Mondialisation

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et…). Les volumes de marchandises échangés et de données transmises ont été à chaque phase multipliés d’un facteur élevé et la croissance des échanges a systématiquement dépassé la croissance de la production intérieure : entre 1990 et 1998 le commerce mondial a « explosé » en augmentant de 55 p. 100. La mondialisation financière a aussi progressé de façon spectaculaire en raison de l’accroissement rapide des flux de capitaux (investissements directs ou de portefeuille) et du développement des bourses de valeurs, dont une bonne partie des transactions se fait désormais « en ligne », c’est-à-dire à peu près en temps réel (immédiateté de la transmission de l’ordre). Enfin, dans la dernière phase, la mondialisation semble se déplacer vers le domaine de la vie courante, affecter les modes de vie et les œuvres de l’esprit, par une mise en relation directe des parties du monde en un même moment et la possibilité d’interactivité. Ce phénomène, dynamique, souvent exalté par le discours suggestif de certains entrepreneurs, ou de certains journalistes se prête à des extrapolations vers un futur rêvé plus que réel.

3 | | LE POIDS DES SYMBOLES : LA COMPRESSION DU TEMPS ET DE L’ESPACE |

L’accumulation rapide des nouvelles, certaines terribles (guerres, catastrophes…), la multiplication de l’offre de consommation informatique, mais aussi ludique, sportive, artistique, donne une impression d’accélération du temps, déjà signalée par P. Valéry, mais répétée par beaucoup d’analystes de la mondialisation. Dans le domaine des relations internationales, certains ont pu de même prévoir avec la mise entre parenthèses des frontières, la « fin des territoires » (B. Badie), parce qu’ils pensent que l’Etat-nation est définitivement dépassé et que la référence spatiale (territoriale) traditionnelle est en voie d’être remplacée par des réseaux supranationaux ou infranationaux. Ces représentations, même si elles ont probablement exagérées, ne sont pas sans intérêt. Les symboles ne sont pas à négliger, car ils expliquent, pour une large part, la nature du débat — qui n’est pas seulement d’ordre économique, mais également politique et idéologique — qui se cristallise autour de cette notion de mondialisation, tantôt présentée comme une panacée capable de résoudre les problèmes du monde, tantôt comme un spectre menaçant les emplois, engendrant les crises et touchant gravement à la souveraineté des peuples et des nations.

Pour relativiser cette notion de l’accélération du temps et de l’annihilation de l’espace géographique, il n’est que de constater l’hétérogénéité des niveaux économiques et techniques à la surface du globe, citer les chiffres de la Banque Mondiale sur l’étendue de la pauvreté et bien signaler que les phénomènes exacerbés de compression de « l’espace-temps » ne sont valides que pour une toute petite partie de l’espace développé, et encore, parmi cet ensemble, seulement pour des secteurs restreints (société politique, monde de la haute finance, monde de l’art, recherche de pointe…). Par ailleurs, l’annonce de la suppression des frontières est pour le moins prématurée.

4 | | LA MONDIALISATION ET SES CONTRADICTIONS |

4.1 | | La mondialisation : facteur de croissance pour les économies industrielles. |

La libéralisation des échanges commerciaux est en constante progression au niveau mondial depuis 1945 et a été à l’origine des taux de croissance importants qu’ont connus la plupart des pays industrialisés pendant la période dite des Trente Glorieuses (malgré quelques alertes au protectionnisme et quelques « guerres commerciales » limitées).

L’institution du General Agreement on Tariffs hands Trade (GATT) devenu en 1994 l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a été le principal instrument de libéralisation du commerce mondial. La croissance du volume des échanges a dynamisé les économies des pays participants, et entraîné la croissance des industries manufacturières de production. Les années soixante et soixante-dix ont ainsi constitué une période de forte ouverture des marchés vers l’extérieur et de mondialisation qui s’est accompagnée de taux de chômage très bas.

Bien plus, ce multilatéralisme des échanges s’est accompagné d’une intégration régionale des marchés, qui s’est opérée dans le respect des règles du GATT. La création de la Communauté Économique Européenne, qui deviendra l’Union européenne, une union douanière devenue une union économique et monétaire, reposait sur un fondement clair : constituer un vaste marché susceptible d’offrir de nouveaux débouchés aux entreprises européennes. Plus récemment, la constitution de vastes zones de libre-échange est venue structurer le commerce mondial dans quelques régions du monde : l’Alena associe les États-Unis, le Mexique et le Canada et le Mercosur quatre pays du continent sud-américain, dont le vaste Brésil. La dynamique de ce type d’intégration a également eu des effets bénéfiques en termes de croissance dont nul ne vient contester le bien-fondé. Enfin, les sociétés multinationales sont dans l’ensemble favorables à cette ouverture des marchés, parce que cela leur permet de faire des économies d’échelle et de rationaliser leurs investissements (souvent au prix de restructurations et de réductions d’effectifs).

4.2 | | Le cas de la France |

Si l’on examine le seul cas français, il apparaît que le pays a profité largement des effets de la mondialisation. La France reste le quatrième exportateur mondial et jouit d’un excédent positif de ses échanges. Le niveau des importations rapporté au produit intérieur brut (PIB) n’a que peu progressé dans les deux dernières décennies : il était de 18 p. 100 en 1975, il est de 24 p. 100 en 1999. La structure des échanges de la France montre qu’une grande part de ceux-ci se font avec ses partenaires de l’Union européenne, et que la part qui s’effectue avec les pays dont on redoute la concurrence reste faible : en ce qui concerne les pays asiatiques, la balance commerciale est excédentaire. La France s’accommode donc bien des contraintes et des effets de la mondialisation.

La concurrence des pays émergents n’est, en réalité, le fait que d’un nombre réduit de pays et les contraintes ne sont pas homogènes, tant au niveau géographique, qu’au niveau des secteurs d’activité concernés. À travers l’échange international, ce sont surtout les régions très spécialisées (textile des Vosges et du Nord) et les industries employant un fort pourcentage de main-d’œuvre peu qualifiée qui souffrent de ce type de concurrence.

5 | | LA MONDIALISATION CULTURELLE ET LES MOUVEMENTS « ANTI-MONDIALISATION » |

5.1 | | Homogénéisation de la culture mondiale |

La mondialisation se manifeste aussi sur le plan culturel par une certaine homogénéisation des modes de consommation, ce que les sociologues appellent parfois par dérision la macdonalisation du monde (du nom des restaurants rapides McDonald qui se sont implantés dans pratiquement tous les pays du monde). La jeunesse voit les mêmes films, danse sur les mêmes rythmes, au moins dans la partie occidentalisée du monde. Des canons communs tendent à devenir une norme, où certains dénoncent une « américanisation » des sociétés contemporaines, qui serait caractérisée par exemple par la consommation de films d’Hollywood, l’adoption d’une sous culture anglo-saxonne et une pratique instrumentale de la langue anglaise. D’autre sociologues montrent d’une manière plus subtile que l’homogénéisation s’accompagne parallèlement d’éléments de différenciation et de revendications identitaires (ethniques, religieuses, régionales…) qui méritent d’être relevées, sans y voir nécessairement des tendances à l’intégrisme (J. Cesari).

5.2 | | La naissance des mouvements anti-mondialisation |

Le processus de mondialisation est l’objet de critiques de nature et d’origine très diverses : les religions renâclent devant une idéologie universaliste qui leur échappe, les syndicats craignent des disparitions d’emplois, les nationalistes redoutent des pertes de « souveraineté » au profit d’entités politiques supérieures, les mouvements écologistes

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