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Le Cas Dexia

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sait la note long terme de Aa1 à Aa3 et baissait la vigueur des banques individuelles à C- (« pouvoir financier intrinsèque adéquat ») avec des attentes négatives.

Aussi Dexia se trouvait forcé de demander un soutien à l'État. Ce sauvetage survenait dans les jours suivants, sous deux formes:

* une injection de capital de 6,4 milliards euros20, consistant en 3 milliards d'euros de l'État et des Régions belges, 3 milliards d'euros de l'État français par l'intermédiaire de la Caisse des dépôts et consignations et 376 millions d'euros du gouvernement du Luxembourg.

* une garantie d'État (effective à partir du 31 octobre 2008)21 portant sur les nouveaux financements levés auprès des contreparties institutionnelles ou professionnelles, plafonnée à 150 milliards euros. La Belgique participait pour 60,5 % à la garantie, 36,5 % étant assuré par l'État français et 3 % par le Luxembourg.

En février 2009 la banque annonçait une perte nette de 3,3 milliards euros pour 200824. Le rapport annuel 2008 de Dexia mentionnait entre autres des pertes de 1,6 milliard euros par la vente de FSA, 600 millions euros sur des portefeuilles et 800 millions euros sur des contreparties (entre autres Lehman Brothers, des banques islandaises, et Washington Mutual).

Dexia ces derniers jours :

- lundi 3 octobre : depuis plusieurs jours, la presse fait état d'un projet de cession de l'activité de financement des collectivités locales françaises à la Caisse des dépôts et la Banque Postale, rumeur démentie par Dexia. L'agence de notation Moody's annonce envisager l'abaissement de la note de l'établissement, inquiète des conditions de financement du groupe dans un environnement de marché très difficile. La nouvelle pèse sur les marchés et l'action Dexia perd 10,16%, pour descendre à 1,30 euro. Un conseil d'administration extraordinaire est convoqué à 18H00. Il ne s'achèvera qu'après minuit. A l'issue du conseil, la banque ouvre la voie à son démantèlement, évoquant son intention de résoudre ses "problèmes structurels*".

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*Dexia est donc une banque belgo française dont la clientèle de base est les municipalités et les institutions locales. La direction de Dexia a créé une panique qui n’avait aucune justification. L’encours de Dexia sur la Grèce est en effet seulement de 4 milliards d’euros. Le coût de convertir ces obligations est de l’ordre de 800 millions. Le problème de Dexia ne vient donc pas de la Grèce.

Depuis sa création, Dexia souffre d’une asymétrie qui crée à la fois des problèmes de gouvernance et de gestion. En effet le Crédit Local de France n’a pas de structure de collecte de dépôts et de succursales. Il dépend donc forcément des dépôts institutionnels. Ce modèle n’a pas survécu à la crise de 2008. En effet, il est devenu évident que le crédit à la consommation ne peut être stable que s’il récolte des dépôts. Ce fut le cas aux Etats-Unis où chacune de ces grandes sociétés de financement a connu des déboires, voire des faillites.

Le Crédit Communal de Belgique avait développé un réseau très dense de succursales et était en concurrence directe avec les grandes banques pour la récolte des dépôts. Il peut donc survivre sans nécessairement être vendu immédiatement.

Les mettre ensemble sans changer le modèle du Crédit Local de France allait inévitablement conduire a une nécessite de se procurer les moyens nécessaires sur le marche institutionnel et interbancaire.

La gouvernance de Dexia n’a jamais vraiment fonctionné. Entre les communes belges et le Gouvernement français, la direction de Dexia était tirée à hue et a dia. Mais elle avait a sa tète certains patrons ambitieux qui ont développé la banque en Espagne, en Turquie et aux Etats-Unis. L’aventure aux Etats-Unis qui a consistée\ à acheter une entreprise de garanties de financements répondait plus à des rêves de grandeur qu’a une capacité de gérer les risques associés au marché

américain. La FSA a été vendue en pleine crise au quart du prix d’acquisition, mettant déjà Dexia en difficulté en 2008. Dans le cadre de cette transaction, Dexia a continué à assumer le risque de certains actifs toxiques qui ont agi comme une bombe à retardement. Elle a été recapitalisée et renflouée par les gouvernements français et belges non sans que Nicolas Sarkozy ait réclamé la tète de son patron belge, Axel Miller et envoyé a Bruxelles un de ses amis banquiers, Pierre Mariani, dirigeant de BNP Paribas.

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- mardi 4 octobre : Le marché digère mal l'annonce de Dexia. Le titre perd jusqu'à 37% en début de séance et atteint le plus bas niveau de son histoire à 81 centimes, avant de se redresser, pour finir en baisse de 22%. Un syndicaliste belge rapporte que l'intégralité du groupe "serait à vendre". Pour calmer les marchés, les Etats belge et français annoncent qu'ils apporteront leur garantie aux financements levés par la banque. Côté français, la Caisse des dépôts confirme des négociations autour de la reprise de l'activité de financements aux collectivités françaises et d'un portefeuille de crédits déjà accordés à ces collectivités par Dexia.

- mercredi 5 octobre : le cours se stabilise en Bourse, mais la confusion règne autour de l'impact sur les finances publiques des garanties apportées par les Etats belge et français. Le ministre français de l'Economie François Baroin assure que ces garanties n'alourdiront pas la dette et ne mettront donc pas en péril la note des deux Etats. Le ministre belge des Finances Didier Reynders chiffre la garantie à plusieurs dizaines de milliards d'euros.

- jeudi 6 octobre : la confusion s'installe. Le groupe annonce l'entrée en négociations exclusives pour la cession de la branche luxembourgeoise, Dexia Banque Internationale à Luxembourg (BIL), tandis que la presse belge fait état d'une scission de l'activité de particuliers en Belgique, Dexia Banque Belgique (DBB). Evoquée par Didier Reynders la veille, l'hypothèse d'une nationalisation de DBB panique les marchés et le régulateur belge des marchés suspend jusqu'au lundi suivant la cotation du titre en milieu d'après midi, alors qu'il reculait de 17,24% à 84 centimes. Parallèlement, les négociations se font âpres en France autour de la reprise de l'activité de crédits aux collectivités. La CDC réclame des garanties sur le portefeuille de crédits aux collectivités qu'elle pourrait récupérer, mais l'Etat français rechigne.

- vendredi 7 octobre : le gouvernement fédéral belge tombe d'accord avec les trois régions du pays sur un plan prévoyant la nationalisation de Dexia Banque Belgique. L'acquisition est envisagée dès le week-end sous réserve d'un accord avec le gouvernement français, rapporte la presse belge. Rajoutant à la pression déjà très forte, l'agence Moody's annonce qu'elle envisage d'abaisser la note de la Belgique, citant entre autres les incertitudes entourant le soutien à la banque Dexia. Initialement prévu le samedi, un conseil d'administration de Dexia est repoussé au dimanche.

- samedi 8 octobre : les entretiens bilatéraux entre autorités françaises et belges se multiplient, axés autour du sort de Dexia Banque Belgique, tandis qu'au plan européen, un consensus se fait jour sur la nécessité d'un plan de recapitalisation des banques.

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