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Le Clergé Au Xvie Siècle

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de la volonté de St Benoît. La règle bénédictine qui sera la base de la vie monastique médiévale comporte trois vœux principaux : s'engager à rester moine toute sa vie, respecter les grands principes de la vie chrétienne, et enfin, obéir à la loi interne ( la Règle) et au supérieur que la communauté s'est donnée ( ou qu'on lui a donné, voir Concordat ). Obéissance, Humilité, Piété et Silence sont les quatre vertus à respecter. Le confort est minimum : St Benoît estime qu'une natte, une couverture et un oreiller suffisent au moine pour dormir dans le dortoir commun.

Les chambres individuelles feront cependant leur apparition au fil des années et les Bénédictins se feront une réputation de bonne vie. Les communautés issues de CLUNY quatre cents ans plus tard seront bénédictines, mais elles auront auparavant été réformées par Benoît d'Aniane. CLUNY aura un succès européen phénoménal, le père supérieur de l'ordre deviendra un puissant personnage consulté par les rois. En passant des Cordeliers aux Bénédictins, Rabelais passe donc d'un ordre mendiant à un ordre plus douillet, mais à grande réputation intellectuelle.

Les Franciscains

C'est l'ordre monastique auquel appartient Rabelais au début de sa vie. C'est aussi ceux qui vont exécuter l'injonction de lui supprimer ses livres de grec. A l'origine des Franciscains, il y a un personnage charismatique : Jean BERNARDONE est né en Italie à Assise vers 1181. Jeune fils de la bourgeoisie, il mène une vie de laïc promis à un avenir doré. La révélation qu'il a de sa mission est subite. C'est à travers les versets de l'évangile selon Matthieu qu'il trouve sa voie : " Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans votre ceinture, ni aucun sac pour la route, ni deux habits, ni souliers ni bâtons…" Le jeune homme riche va prêcher la pauvreté et l'ascétisme. Habillé d'une robe de jute et d'une corde à la ceinture (ce pourquoi on les appellera aussi les Cordeliers) il devient le plus pauvre parmi les pauvres, vivant de mendicité, couchant ici et là. Laïc, le Pape l'autorise cependant à prêcher. Jean BERNARDONE devient François d'Assise et fonde son ordre qui réunira plus de 5000 membres (des "frères) à sa mort. Umberto ECO et le film "LE NOM DE LA ROSE" les décrits tels qu'ils devaient sans doute être à cette époque : des hommes totalement possédés par leur foi, prônant l'allégresse dans le dénuement et la pauvreté la plus totale. Bref, comme allégés du poids des choses de ce monde et toujours prêts à partager l'amour mystique de Dieu. On les qualifie de frères "mineurs".

En 1517, le pape Clément VII est un peu excédé par les Franciscains qui se querellent entre les tenants d'un ascétisme d'anachorète et de mendiants, et ceux qui préfèrent la vie de communauté. Il décide donc de réunir les petits groupes en une seule branche. C'est ainsi que naissent deux Ordres différents, obéissants tous deux à la Règle de saint François :

- Les Conventuels : successeurs des frères de la Communauté, qui acceptent des aménagement de la Règle en fonction du présent, quitte à renier certaines exigences de saint François

- Les Observants : frères qui veulent vivre au plus près de l'expérience de saint François.

En 1525, des frères de l'Observance se séparent car ils trouvent leur groupe encore trop timide et souhaitent vivre une vie de prière plus intense : c'est le début des Capucins.

Ces Capucins portent l'habit à "capuchon pointu", ou "capuccinis". Ce sont les descendants de ces franciscains du courant dit "spirituel" que les Papes précédents avaient persécutés (1322) et parfois brûlés.

L'ordre redevient à la mode. Mêlés à la population, ses membres interviennent en bateleurs de foules, en crieurs populaires, en harangueurs et prêcheurs de foires et de marchés. Leur succès est important. D'autant qu'ils jouent de l'humour et de la parabole dans leurs prêches.

Les Dominicains

Les Dominicains, ont pour fondateur Dominique de GUZMAN, un espagnol né aux environs de 1170 en Castille. La règle et la mission dominicaine sont imprégnées d'un pragmatisme et d'une volonté de conquête, qui fera aussi la fortune de l'autre grand espagnol, le mystique et militaire Ignace de LOYOLA.

L'objectif de la mission dominicaine est double : conquérir les âmes, mission extérieure, méditer et apprendre, mission intérieure. Cette complémentarité en fait un ordre d'élite, qui va mener pour le Pape toutes sortes de missions d'évangélisation et de soutien à la foi. Y compris par l'Inquisition. Leur première mission sera de lutter contre l'hérésie cathare. Dominique GUZMAN établira sa première congrégation dans l'église Saint Romain de Toulouse vers 1216. Les Frères Prêcheurs, les "hommes en blanc", comme les appelle Jules Michelet se retrouveront par la suite sur tous les fronts bien avant que les "hommes en noir " - les Jésuites - ne les supplantent au Seizième Siècle. C'est ainsi qu'on les retrouve à la Renaissance faisant les collectes d'indulgences en Allemagne, ou accompagnant les nefs et les troupes armées de la Conquista espagnole vers le continent Sud Américain. Ils cartographient, étudient, et parcourent le monde au nom de la foi, mais toujours au nom et dans l'ombre des Princes. Bartolomé de LAS CASAS, protecteur des Indiens sera de leur congrégation. Et c'est à l'invitation de l'empereur Charles Quint qu'il participa à la fameuse Controverse contre l'helleniste Juan Jinez de Sepulveda. Celui-ci justifiait la conquête et l'extermination des indiens par leur " infériorité raciale évidente". La joute se déroula d'août 1550 à avril 1551 au couvent des Dominicains de Valladolid. L'enjeu n'était pas mince puisque la Couronne d'Espagne s'engageait à se conformer aux thèses victorieuses. Aucune des parties n'arriva à gagner, mais l'action de Las Casas fit pourtant fléchir le pouvoir au profit des derniers survivants des peuples indiens décimés. Ses écrits et le récit de sa vie (Histoire des Indes) furent sans doute plus déterminants que cette Controverse (dont le scénariste Jean-Claude CARRIERE tira une fameuse dramatique télévisuelle).

[…]

Les

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