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Le Front Populaire

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uer les 2 expériences gouvernementales de 1926 et de 1932-1934. La SFIO accuse le PR d'avoir rompu l'union des gauches pour s'allier à la droite dans des gouvernements d'union nationale.

-PC/PR: opposition résolue, apparemment irrémédiable. Le PC accuse le PR d'être un parti bourgeois, chauvin, colonialiste, conservateur, ouvrant la voie au "fascisme". Le PR accuse le PC d'être un parti insurrectionnel, inféodé à l'URSS, foulant au pied les valeurs nationales. La crainte commune du fascisme ne semble pas pouvoir constituer un élément de rapprochement.

B- La constitution du Front populaire

1) Les initiatives du PC

-Origine du retournement: la conférence nationale d'Ivry du PC, commencée dans le cadre de la tactique "classe contre classe" et qui s'achève par un discours de Thorez envisageant un accord avec les partis de gauche contre le fascisme. D'où est venue cette initiative? Du PC qui a obtenu l'autorisation de Moscou, ou de Moscou? Difficile de trancher. En tout cas, grand enthousiasme du PC.

L'adversaire prioritaire n'est plus la social-démocratie, mais le fascisme: contre lui, il faut défendre les liberté démocratiques en union avec tous les démocrates.

2) Rapprochement PC/SFIO

-Le Pacte d'union: signé le 27 juillet 1934, au nom de la lutte commune contre le fascisme, la guerre et les décrets-lois du gouvernement Doumergue. Perspective d'unification? Non, car

-le mot d'ordre du "Rassemblement populaire": lancé par Thorez à Nantes, défini comme "l'alliance des classes moyennes avec la classe ouvrière". Explicitation des objectifs: volonté d'attirer le PR.

3) Rapprochement PC/PR

Problème: les radicaux, au gouvernement avec leur président Herriot, peuvent-il accepter de rejoindre un rassemblement qui jette l'anathème sur les gouvernements de trêve? C'est que les bases d'un rapprochement existent:

-Causes multiples: tradition radicale fortement marquée à gauche pour la base, critiques de la droite, désir de sortir de l'impasse politique depuis 1932, force de la dynamique de gauche (Cf. succès aux municipales de 1935).

En outre: PR sensible au changement d'attitude du PC à son égard (la presse communiste ménage le PR, exaltant son rôle d'héritier de la Révolution française et de représentant des classes moyennes).

Surtout, PR sensible à l'évolution du PC sur les problèmes de défense nationale après signature du pacte franco-soviétique de 1935 et approbation de Staline sur le réarmement français.

Certains radicaux voient là un moyen de rompre avec la politique de vassalisation par rapport à la droite incarnée par Herriot: aile gauche du mouvement "Jeune Turc" (Jacques Kayser, Jean Zay, Pierre Mendès-France, Pierre Cot) et surtout Edouard Daladier y voit un moyen de faire sa rentrée politique.

-La manifestation du 14 juillet 1935: le 3 juillet 1935, le Comité exécutif du PR décide d'y participer. Rassemble: PC, SFIO, CGT, CGTU, Républicains-socialistes, Ligue des droits de l'homme, CVIA, les associations d'Anciens combattants de gauche. Le lendemain, constitution du Comité national du Rassemblement populaire.

4) Le programme du Rassemblement populaire

Le CNRP est chargé de mettre au point une plate-forme commune pour des élections de 1936.

-Le programme: désaccords PR/SFIO sur les questions économiques (libéralisme contre nationalisations et réformes de structure), le PC soutenant le PR.

Programme très proche du programme classique du PR: triptyque "le pain, la paix, la liberté":

-"le pain": lutte contre la crise économique. La Banque de France doit devenir la "Banque de la France" en donnant le droit de vote à tous les actionnaires. Relance de l'activité économiques en mettant fin à la déflation et en évitant la dévaluation: le moyen est l'élévation du pouvoir d'achat des masses par la "reflation" (permise par grands travaux, création du fonds de chômage, retraite pour les vieux travailleurs, réduction du tps de travail sans réduction du salaire, création de l'Office national des céréales pour régulariser le marché).

-"la paix": état d'esprit plus que mesures concrètes (à part la nationalisation des industries de guerre).

-"la liberté": défense des libertés fondamentales (exceptions: dissolution des ligues), des droits syndicaux, de l'école laïque.

-Les stratégies du PC: l'antifascisme ne fait l'unanimité que sur le plan intérieur (SFIO et PR majoritairement pacifistes) alors que le PC veut barrer la route du fascisme en Europe.

Mais surtout: volonté d'utiliser le Front Populaire pour attirer les masses séduites son dynamisme. Pour cela, 3 moyens:

1-constitution de sections départementales du FP sur la base d'adhésion individuelles. Noyautage. Echec, car vigilance du PR et de la SFIO

2-Unité organique PC/SFIO. Echec.

3-réunification syndicale: succès en mars 1936 (Congrès de Toulouse). Dans les faits, noyautage communiste.

C- La victoire électorale du Front populaire

1) 1er tour

-Campagne: la plate-forme du FP ne constitue en rien un programme commun: au 1er tour, chacun se bat sous ses propres couleurs. Cacophonie: le PR privilégie la défense des intérêts locaux; la SFIO défend un vaste programme de nationalisations et de mesures anticapitalistes; le PC se déclare partisan de la "République française des soviets". Intégration à la culture républicaine et Thorez "tend la main" à tous, y compris aux catholiques et aux Croix-de-Feu.

-Résultats: le 26 avril. Forte participation. Victoire de la gauche, mais pas d'effondrement à droite.

-Répartition des voix à gauche: poussée du PC, recul du PR, d'où peur d'une partie de l'opinion. Certaine perte de vitesse de la SFIO.

2) Second tour

-La plate-forme: elle sert de base au candidat unique du Rassemblement populaire dans chacune des circonscriptions.

-Résultats: nuancent ceux du 1er tour. La victoire du FP est beaucoup plus nette en sièges qu'en voix. Mais la majorité du Front Populaire dépend des voix du PR et de ses alliés Républicains-socialistes. Le PCF devient un grand parti parlementaire. Pour la 1ère fois, la SFIO dépasse le PR en voix.

II- Léon Blum au pouvoir (juin 1936-juin 1937)

A- L'arrivée au pouvoir de Léon Blum (juin 1936)

1) Les grandes grèves de juin 1936

-La vague de grèves: depuis la mi-mai, vague de grèves de très grande ampleur: parti des usines d'aviation, le mouvement d'étend rapidement. Spécificité: ampleur inusitée (+2M de travailleurs) et forme revêtue (occupation d'usines, mise en cause de l'autorité des patrons). Vécues par l'opinion comme une tentative de révolution sociale partie de la base. Cf. Marceau Pivert (tendance Gauche révolutionnaire de la SFIO) dans un article du Populaire ("Tout est possible"), il invite le gouvernement à s'appuyer sur le mouvement populaire pour prendre des mesures révolutionnaires et entreprendre la conquête du pouvoir.

-Signification: Cf. Georges Lefranc: en juin 1936, pas de véritable volonté révolutionnaire, mais ensemble complexe de motivations (empêcher un lock-out patronal après les grèves du 1er mai, revendications sur les salaires et les conditions de travail).

Le plus souvent, caractère spontané de la grève, la CGT tentant après coup de l'encadrer. Allure de fête populaire. Grandes espérances par rapport au nouveau gouvernement.

2) Le gouvernement Blum

-Stratégie: dès le lendemain des élections, Blum revendique pour les socialistes la direction du gouvernement de Front Populaire. Doctrine de l'"occupation du pouvoir" dans le cadre des structures sociales existantes, car les partis marxistes n'ont pas la majorité à eux seuls. Expérience de gestion sociale du régime capitaliste.

Légalisme de Blum: refuse de prendre le pouvoir sans avoir attendu le terme du gouvernement Sarrault qui le souhaite pourtant.

-Le gouvernement Blum: formé le 4 juin 1936, en plein vague de grèves. Ne représente que partiellement la majorité sortie des urnes: soutien sans participation du PCF (volonté de ne pas se compromettre). Gouvernement de socialistes et radicaux. 3 ministres d'Etat: Camille Chautemps (PR), Maurice Viollette (Républicain-socialiste), Paul Faure (SFIO). A la SFIO les grands ministères économiques et sociaux; l'Intérieur au socialiste Roger Salengro; Daladier à la défense nationale.

3 Femmes: Cf. Irène Joliot-Curie (recherche

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