Les Groupes Restreints

nformisme, la pression en groupe

Plusieurs expériences ont démontré comment les groupes peuvent inciter les individus à se conformer aux normes du groupe. L’expérience de ASCH (1951,1956) s’attache plus particulièrement à étudier le comportement d’un individu exposé à un groupe qui lui est unanimement opposé. Il met ainsi en évidence qu’un nombre important d’individus subit une pression forte au conformisme, c'est-à-dire renoncent à un point de vue personnel pour se rallier à celui de la majorité (doc 2).

Le conformisme peut nuire à l’efficacité d’un groupe. Il conduit à la soumission de celui qui vit une contradiction entre sa propre perception et celle des autres membres du groupe dont il devient dépendant.

B La soumission au groupe

Tout groupe tend à se constituer un système de normes, c'est-à-dire de règles de comportement qui reflète ce que le groupe juge comme adapté, approprié. Elles différent d’un groupe à l’autre. En situation de travail, les individus construisent leur identité professionnelle en adoptant ces règles : langage, style vestimentaire, codes, valeurs propres à leur entreprise, leur administration.

Exemples

Dans une équipe de chercheurs, dans le secteur des hautes technologies, s’installe un climat de compétition, de recherche permanente de la performance. Les comportements renvoient une image parfois agressive, les désaccords ne sont pas rares.

Dans une équipe de médecins urgentistes hospitalier, l’atmosphère de travail reste amicale, chaleureuse. Des moments de franches « rigolades » diminuent le stress du à la surcharge de travail.

C La soumission à l’autorité

L’obéissance à l’ordre d’un chef, au sein d’une équipe, est une composante du mécanisme de coordination de l’activité des membres. L’autorité doit être considérée comme légitime par les membres du groupe pour être respectée.

1 Les conditions de l’obéissance

L’acceptation par un subordonné de l’autorité d’un supérieur hiérarchique ou d’un leader au sein d’un groupe dépend de plusieurs conditions :

- les consignes et directives doivent être compréhensibles,

- la réalisation de la tâche demandée doit être à la portée de l’individu auquel elle s’adresse,

- la demande ne doit pas être contraire à l’intérêt de l’organisation,

- la directive ne doit pas aller à l’encontre de l’intérêt de celui qui la reçoit.

Exemple Un DRH qui a pour mission de préparer un plan de licenciement est fortement perturbé par le fait qu’il y a une probabilité que lui même en soit un jour victime.

2 Les types de légitimité du chef

- légitimité légale : l’autorité pour s’exercer s’appuie sur des règles. Dans l’entreprise elle suppose que les droits, devoirs, responsabilités de chacun soit bien établi, le plus souvent formalisé en termes hiérarchiques.

- légitimité charismatique et d’expertise : l’autorité s’exerce parce que les membres du groupe croient soit aux qualités exceptionnelles, soit aux compétences professionnelles (techniques, managériales).

- légitimité fondée sur les usages et habitudes

3 Différence entre chef et leader

Le chef est imposé au groupe par une autorité hiérarchique qui lui délègue son pouvoir.

Sa position est soumise à la décision d’une personne extérieure au groupe qui peut le remettre en cause et lui retirer son statut.

Il a un pouvoir coercitif sur les autres en distribuant des récompenses ou des sanctions.

Le chef est unique.

Le leader vient du groupe.

Il partage les intérêts des membres du groupe.

La permanence de sa position de leader dépend du bon vouloir des membres du groupe.

Le leader utilise son influence pour faire agir les autres.

Plusieurs leaders peuvent coexister dans un même groupe.

D Le comportement d’une minorité active (Moscovici)

A l’échelle d’une société, des idées, minoritaires au départ, peuvent se diffuser de plus en plus largement et devenir majoritaires sans pour autant être imposées de façon autoritaire.

Exemple : féminisme, écologie, dissidence politique

De même au sein d’un groupe, une minorité dite active peut réussir progressivement à faire basculer l’opinion des autres en sa faveur. En effet, de l’opposition naît un conflit qui oblige les partisans de l’opinion majoritaire à examiner leur propre point de vue et à le remettre en cause devant la fermeté de la minorité active.

Du point de vue du management, les organisations ont cependant intérêt à accepter et faciliter l’expression des minorités qui peuvent apporter de l’innovation, la créativité et l’imagination, face au conformisme qui a tendance à freiner l’initiative.

III L’utilisation de l’influence

Savoir utiliser son pouvoir