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Linguistique

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nt différent : elle n’existe que dans l’instant où elle est produite.

La langue comporte donc deux domaines distincts, dont chacun demande son propre appareil conceptuel :

1. Domaine sémiotique (le signe)

2. Domaine sémantique (phrase)

La « langue discursive » et la langue-système (Ferdinand de Saussure)

La langue n’est créée qu’en vue du discours, mais qu’est-ce qui permet de dire que la langue entre en action comme discours ? La langue est un stock mémoriel de mots. Lorsqu’on lie deux mots, on crée un discours.

Qu’est-ce que le discours ? Le discours consiste à affirmer un lien entre deux concepts, qui se présentent revêtus de la forme linguistique, pendant que la langue ne fait préalablement que réaliser des concepts isolées, qui attendent d’être mis en rapport entre eux pour qu’il y ait signification de pensée. Un discours sert à signifier quelque chose, c’est une production d’effet de sens.

La langue entre d’abord dans notre esprit par le discursif (par le discours et par les mots), par ce dans quoi nous vivons. Un tri phonétique se fait du discursif pour former le système phonétique, cela met en place un système basique.

La phrase n’existe que dans la parole, que dans la langue discursive, tandis que le mot est une unité vivante en dehors du discours.

L’esprit établit deux ordres de liens entres les mots :

1. Hors de la parole : ce sont les rapports associatifs, qui se font dans la mémoire entre mots offrant quelque chose de commun.

2. Dans la parole : ce sont les rapports syntagmatiques. Les mots dépendent alors de leur enchaînement.

La linguistique comporte donc deux parties : une plus près de la langue (dépôt passif), l’autre qui est plus près de la parole (force active).

Retour à Benveniste :

Position 1 : C’est l’acte même de produire un énoncé qui est notre objet. Cet acte est le fait du locuteur qui mobilise la langue pour son compte. La langue est à la fois un emploi des formes et une énonciation.

Position 2 : En conclusion, il faut dépasser la notion saussurienne du signe comme principe unique. Ce dépassement se fait par deux voies :

1. Dans l’analyse intra-linguistique, par l’ouverture d’une nouvelle dimension de signifiance, celle du discours sémantique (distincte de celle liée au signe, appelée sémiotique).

2. Dans l’analyse translinguistique des textes, par l’élaboration d’une métasémantique qui se construira sur la sémantique de l’énonciation.

La linguistique du discours se sépare en :

• La linguistique du système ( signifiance du signe (sémiotique)

• La linguistique de l’énonciation ( signifiance du discours (sémantique)

• La translinguistique des textes et des œuvres ( métasignifiance du discours (métasémantique) qui comprend la sémantique.

Texte de référence : « L’appareil formel de l’énonciation », Emile Benveniste (p. 8-12)

Emploi des formes = ensemble des règles fixant les conditions syntactiques dans lesquelles les formes peuvent ou doivent normalement apparaître. Ces règles d’emploi sont articulées à des règles de formation préalablement indiquées ( permet d’établir une certaine corrélation entre les variations morphologiques et les latitudes combinatoires des signes (accords, prépositions, régimes des noms et des verbes, etc.).

Selon Benveniste, les conditions d’emploi des formes ne sont pas identiques aux conditions d’emploi de la langue.

Emploi de la langue = mécanisme total et constant, qui affecte la langue toute entière. La difficulté est de saisir ce phénomène. L’énonciation est cette mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation.

L’énonciation est l’acte même de produire un énoncé. Cet acte est le fait du locuteur qui mobilise la langue pour son compte. La relation du locuteur à la langue détermine les caractères linguistiques de l’énonciation. Le locuteur prend la langue comme instrument.

L’aspect le plus perceptible de l’énonciation est la réalisation vocale de la langue. Les sons émis et perçus procèdent toujours d’actes individuels. La pratique scientifique tente d’effacer les marques individuelles de l’énonciation pour être neutre.

L’énonciation suppose la conversion individuelle de la langue en discours. La question est de voir comment le « sens » se forme en « mots », c’est la sémantisation de la langue qui est au centre de l’énonciation. Elle conduit à la théorie du signe et à l’analyse de la signifiance.

Une autre approche consiste à envisager l’énonciation dans le cadre formel de sa réalisation (objet de cet article). Il faut tenter d’esquisser les caractères formels de l’énonciation à partir de la manifestation individuelle qu’elle actualise. Dans l’énonciation, Benveniste considère l’acte, les situations où il se réaliste, les instruments de l’accomplissement.

L’acte individuel introduit le locuteur comme paramètre dans les conditions nécessaires à l’énonciation. Après l’énonciation, la langue devient instance de discours qui émane d’un locuteur et se dirige vers un auditoire. En tant que réalisation individuelle, l’énonciation peut se définir comme un procès d’appropriation ( le locuteur s’approprie l’appareil formel de la langue et il énonce sa position de locuteur par des indices spécifiques. Une allocution postule un allocutaire.

Dans l’énonciation, la langue se trouve employée à l’expression d’un certain rapport au monde. Le langage n’existe pas sans l’autre. L’acte individuel d’appropriation de la langue introduit celui qui parle dans sa parole.

Un phénomène familier de l’énonciation est l’émergence les indices de personne qui se produit que dans et par l’énonciation ( rapport je-tu, je étant le locuteur, tu étant l’allocutaire. On remarque aussi les indices nombreux de l’ostension (ce, ici, etc.) qui implique un geste désignant l’objet en même temps qu’est prononcée l’instance du terme.

Les formes appelées « pronoms personnels », « démonstratifs » sont donc une classe « d’individus linguistiques », des formes qui renvoient à des individus linguistiques (personnes, moments, lieux). Ils s’opposent aux termes nominaux.

Il y a une troisième série de termes afférents à l’énonciation est les formes temporelles. Ils se définissent par rapport au centre de l’énonciation (= ego). Les temps verbaux en font partie (présent ( actualité). La temporalité est produite dans et par l’énonciation.

L’énonciation est donc responsable de certaines classes de signes, car ils ne pourraient prendre naissance dans l’usage cognitif de la langue. Il faut donc distinguer les entités qui ont un statut plein et permanent et celles que l’énonciation crée et qui se rapportent au locuteur.

En plus des formes qu’elle commande, l’énonciation donne les conditions nécessaires aux grandes fonctions syntaxiques. Le locuteur dispose d’un appareil de fonctions pour influencer le comportement de l’allocutaire. Il y a l’interrogation (construite pour susciter une réponse), l’intimation (impératif, vocatif ( rapport vivant et immédiat de l’énonciateur à l’autre), l’assertion (vise à communiquer une certitude = manifestation la + commune de la présence du locuteur dans l’énonciation) et toutes sortes de modalités formelles (mode des verbes, attitudes de l’énonciateur, etc.).

Ce qui en général caractérise l’énonciation est l’accentuation de la relation discursive au partenaire (réel ou imaginé, individuel ou collectif). Cette caractéristique pose le cadre figuratif de l’énonciation. Comme forme de discours, l’énonciation pose 2 figures nécessaires : la source et le but de l’énonciation : c’est la structure du dialogue (discussion sur le statut du monologue et de différentes formes de discours p. 11).

Chapitre 2 – La nature des pronoms

Si chaque locuteur disposait d’un « indicatif » distinct pour exprimer sa subjectivité, il y aurait autant de langues que d’individus : la communication deviendrait alors impossible. Le langage part donc d’un signe unique, mais mobile : je, qui peut être assumé par chaque locuteur à condition qu’il renvoie chaque fois à l’instance de son propre discours. Ce signe déclare donc le locuteur comme tel.

La réalité à laquelle se réfère je ou tu est uniquement une réalité de discours.

Il faut différencier le langage comme système de signes et le langage comme exercice par l’individu. Lorsque l’individu s’approprie le langage, il se tourne en instances de discours, caractérisé par ce système de références internes dont la clef

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