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Marché

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rtielle de leur activité communautaire »8.

D'autres auteurs9 vont mettre en avant que les acteurs sur les marchés ont tendance à l'imitation et au mimétisme ce qui peut provoquer des bulles spéculatives.

L'économiste Maurice Allais, prix Nobel de la Banque de Suède, a attesté que des individus rationnels pouvaient prendre des décisions apparemment irrationnelles au plan de leur utilité (Paradoxe d'Allais). Ce que des travaux de psychologie et d'économie expérimentale ont confirmé. La rationalité ne saurait être limitée à une maximisation d'utilité ou de profit. La rationalité signifie que l'on ne fait rien sans raison10. Chaque individu a été placé, par sa famille, l'école, le travail, les associations, etc., dans une pluralité de mondes sociaux non homogènes et parfois même contradictoires11. Il est impossible de prévoir "ex ante" lequel de ces contextes sociaux sera déterminant au moment de la prise d'une décision12. La rationalité humaine ne se limite pas à la rationalité économique13. Les représentations collectives, les croyances et les valeurs interfèrent dans le champ de l'économique14.

Le marché, les marchés[modifier]

Pour Roger Guesnerie15, le terme de marché est une abstraction qui recouvre des « abstractions intermédiaires qu’on appelle les “marchés” ». On parle par exemple du marché des biens et services, de marchés financiers, de marché monétaire, de marché du travail etc. Suite au protocole de Kyōto, un marché du « droit de polluer » se développe dans le cadre de la bourse du carbone.

Les institutions du marché[modifier]

Les institutions de base[modifier]

Pour Roger Guesnerie16 pour qu'il y ait marché, au moins deux institutions17 sont nécessaires.

Des règles de droit nécessaires pour garantir les échanges. Hernando de Soto dans le Le Mystère du capital insiste sur l’importance d’un système de droits de propriété clairement garanti par l'État. Selon lui, la généralisation et la standardisation des titres de propriété permet une plus grande confiance dans les relations entre acteurs économiques (et donc un marché plus fluide) qui entraine la création d'un système complexe de mutualisation du risque (et donc un marché plus souple, moins soumis aux à-coups) pour in fine aboutir à une économie plus prospère.

La monnaie

Les formes institutionnelles[modifier]

Dans la théorie libérale les interventions de l'État doivent se limiter à imposer les conditions indispensables au bon fonctionnement d'un marché libre, c'est-à-dire la concurrence et la transparence. Pour les théoriciens de la régulation la rationalité matérielle individuelle masque les rapports sociaux. Selon eux les formes institutionnelles codifient des rapports sociaux contradictoires18.

Marché et État[modifier]

Certains auteurs insistent sur le rôle de l’État, tandis que d’autres voient le marché comme une alternative plus ou moins partielle à l’État.

Pour Charles Lindhom, dans The Market system, « si le système de marché est une danse, c’est l’État qui fournit la piste et l’orchestre »19

Pour Paul Samuelson et Nordhaus, « l’essentiel de notre vie économique se déroule sans intervention de l’État ; c’est la vraie merveille de notre société »20. Toutefois des défaillances du marché liées aux externalités aux monopoles etc. peuvent justifier une intervention publique.

Marché ou firmes[modifier]

Pourquoi existe-t-il des firmes ? Depuis les travaux de Ronald Coase et de leur approfondissement par Oliver Williamson, les économistes distinguent deux modes de coordination des activités économiques : un mode décentralisé, où les individus sont libres : le marché ; un mode centralisé où les être humains sont soumis à une hiérarchie : la firme. Le marché engendre des coûts de transaction (recherche d'information, incertitude, opportunisme des agents, etc.) et la firme des coûts d'organisation (appareil bureaucratique, difficulté de gérer des ensembles complexes, etc.). Si les coûts de transaction sont inférieurs aux coûts d'organisation, il est intéressant de recourir au marché et pour les entreprises d'éventuellement adopter une stratégie d'externalisation. Dans le cas contraire, il est intéressant de recourir à la firme et éventuellement pour les sociétés d'adopter une stratégie d'intégration verticale ou d'intégration horizontale.

Marché et activité marchande[modifier]

Dans les sociétés primitives les biens étaient mis en commun puis redistribués. Les échanges de biens et de services se faisaient également dans le cadre d'alliances durables ou combinés à des liens sociaux ou couplés à une certaine réciprocité21.

L'activité marchande s'est développée i l y a plus de mille ans entre les cités mésopotamiennes. Elle était administrée par les pouvoirs en place qui rémunéraient les commerçants. Le commerce proprement dit est né mille ans plus tard à partir des cités phéniciennes22.

Les marchés locaux ont été créés au Moyen-Age par les princes23. Ils ont fréquemment été mis en place par la violence pour permettre aux seigneurs de convertir en espèces les prélèvements en nature effectués sur les paysans. Le seigneur déterminait les lieux du marché, les dates où il avait lieu, voire les prix. Ces marchés étaient réglementés dans l'intérêt du seigneur et des populations24. Ils servaient à subvenir aux besoins de la localité et à fournir des produits de la campagne et des ustensiles de la vie de tous les jours. Cet échange marchand était d'ordinaire un métier secondaire pour les paysans ou les personnes occupées à une industrie domestique25.

Le commerce proprement dit s'est développé lors du Moyen Age à partir du commerce extérieur26. Ce commerce avait lieu dans les foires et les ports. Il était sans influence sur les marchés locaux et sur l'organisation intérieure de l'économie27. Avant le Moyen Age "le commerce extérieur (relevait) plus de l'aventure, de l'exploration, de la chasse, de la piraterie et de la guerre que du troc28.

Société de marché[modifier]

Polanyi distingue la société de marché de l'économie de marché. L'économie de marché se forme lorsque des biens stratégiques qui n'avaient pas vocation à être des marchandises sont traités comme telles. Il s'agit du travail, de la terre et de la monnaie. Ces biens n'avaient pas pour objet d'être vendus. Ce n'étaient pas des marchandises. L'économie de marché devient une société de marché lorsque le marché impose ses lois aux institutions et à la société. Polanyi parle alors d'une société encastrée dans son économie alors que l'économie devrait être encastrée dans la société29.

Marché et société[modifier]

Le marché n'est pas indépendant de la société. Le laissez faire n'a rien de naturel. Les marchés ne sont pas auto-institués30. Les marchés libres n'auraient pas existé si on avait laissé les choses à elle-même31. La société délimite la place du marché. Des choix existent malgré la prétention de certains à imposer un modèle comme seul possible et seul efficace32. Le marché comme mécanisme est utilisé plus ou moins intensivement dans une société donnée33. Polanyi estime qu'il y aurait à ce niveau un terrain de recherche que les sciences sociales devraient approfondir. Il faudrait pour cela coupler l'histoire économique et l'anthropologie sociale34. Il souligne que la fin de la société de marché ne signifie pas du tout l'absence de marché. Le marché cesserait seulement d'être un organe d'autorégulation économique35.

Les mécanismes du marché[modifier]

Olivier Favereau36 considère qu'il y a quatre conceptions du marché. Deux des approches posent le marché comme mode de coordination unique et universel (Théorie Standard et Théorie Standard Evolutionniste). Les deux autres laissent une place importante dans l'adoption de règles de coordination entre les agents (Théorie Standard Etendue et Théorie non Standard). Dans ce dernier cas le marché peut participer à la construction de la société. Les"AMAP" et les "circuits courts" relèvent de ce dernier concept37.

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