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Pourquoi La Distinction Conceptuelle Permet Souvent Une Synthèse Solide

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ne parlent pas exactement de la même chose.

Si en I on a soutenu que la culture n'est pas nécessaire, dans la mesure où l'oeuvre parle au coeur et non à la tête, et si en II on a montré au contraire que pour comprendre une oeuvre, un minimum de connaissances (sur l'époque où elle a été réalisée, sur la biographie de l'auteur, sur la symbolique etc.) s'avère nécessaire, on pourra, en III, montrer pourquoi on peut prendre plaisir à l'oeuvre dont on ne sait rigoureusement rien, et pourquoi cependant porter un jugement éclairé sur une oeuvre quelconque présuppose un savoir positif - ce qui conduirait à une distinction conceptuelle sur le verbe "goûter" : entend-on par là "prendre du plaisir" (comme dans le I) ou bien "estimer, évaluer" (comme dans le II) ?

Un tel III ne propose pas stricto sensu de solution catégorique au problème. Il explique (cette tâche n’a rien de facile) pourquoi le I et le II s’affrontent, en explorant la distinction conceptuelle préfigurée dès le travail d’analyse ; aussi exprime-t-il sa reconnaissance pour les deux positions initiales (qui occasionnent le III), tout en les dépassant puisqu’il manifeste leurs bornes et la cause de leur affrontement. Autrement dit : à la fin du III, les deux premières opinions, si utiles qu’elles aient été, paraissent de pauvres choses désuètes. Pis : la synthèse les rend insoutenables, puisque trop étroites. Ces solutions désormais irrecevables meurent. La dissertation de philosophie est une tragédie.

Les synthèses organisées autour de distinctions conceptuelles ne sont pas toujours très originales, mais du moins assurent-elles un III qui ne soit pas une simple redite des arguments antérieurs.

Notons aussi qu'il ne s'agit jamais du seul III acceptable. Au lieu de la distinction conceptuelle sur "goûter", on pourrait par exemple montrer en III la rigoureuse impossibilité de prendre un plaisir authentique à une chose qu'on ne comprend pas (des benêts comme Bouvard et Pécuchet "aiment l'art" parce qu'au fond ils aiment donner l'impression à leurs proches qu'ils aiment l'art, mais pas pour les oeuvres elles-mêmes) ; dans ce cas, on pouvait conclure que le plus haut des plaisirs ressentis par l'humain était sans doute de comprendre une chose qui lui paraissait initialement obscure ou confuse (avec discret éloge de la science à la clef).

Au contraire, on pourrait organiser un III autour de l'idée de Baudelaire selon laquelle la beauté est toujours étrange - donc que, dans un sens, on ne peut jamais comprendre le message. On concluait alors sur une opposition entre les "arts décoratifs" (qui ne dérangent personne et sont seulement là pour "faire joli") et "l'art" stricto sensu, où l'artiste, avant-poste de la modernité, scrute l'inconnu et tente de le restituer à ses contemporains.

Cependant, ces III exigent une aisance rhérotique et une culture générale que peu de copies atteignent. Si vous vous sentez la force de réussir, n'hésitez pas à les choisir ; incertains de vous-mêmes, en revanche, préférez-lui la distinction conceptuelle, peut-être une peu scolaire mais

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