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Pouvoir Des Mots

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u'à leur désignation. Le langage est sans doute un atout, ne serait-ce que du fait qu’il permet d’exprimer et de communiquer nos pensées. C’est là son avantage le plus fondamental. De plus, seul le langage permet des idées générales comme le dit Rousseau. De la même manière, Hegel critique l’intuition et l’ineffable au profit de la pensée conceptuelle claire qui s’exprime dans le langage. L’intuition, est une « nuit où toutes les vaches sont noires » ; nous avons de véritables pensées que lorsque nous les exprimons par le langage ; il n’y a pas de pensée antéprédicative.

La pensée est un dialogue intérieur de l’âme avec elle-même d'après Platon dans « Sophiste ». Merleau-Ponty quant à lui il soutient le fait que la pensée et langage sont indissociables. On pourrait croire parfois qu'on pense « d’un seul coup », sans mots. Mais c’est une illusion, dit Merleau-Ponty dans « Phénoménologie de la perception ». De plus, notre appareil conceptuel est étroitement lié à la langue et aux mots. En effet c’est la langue qui nous fournit nos concepts, représentés par des mots : « cheval », « rouge », « ville », « plaisir », etc. Ferdinand de Saussure, le fondateur de la linguistique moderne, montre que la langue découpe simultanément dans la masse amorphe des sons et dans la masse amorphe des idées confuses pour créer un signe. Par exemple, le signe bleu, qui consiste en une image acoustique associée à une représentation mentale, est produit par un double découpage : d’une part, le son /bleu/ est isolé des sons voisins, comme /pleut/, qui prennent un autre sens ; d’autre part, la couleur bleue est distinguée du vert d’un côté, du jaune de l’autre. L’idée de Saussure est que les idées (ou concepts), pas plus que les sons (ou phonèmes), ne préexistent à la langue. La langue est comme une feuille de papier dont la pensée est le recto, le son est le verso. Donc est-il possible de penser sans les mots?

Les mots permettent de lier, d’unifier notre vie intérieure. La pensée n’existe qu’à partir du moment où elle s’exprime. Cette idée, nous la retrouvons chez Hegel dans la Philosophie de l’esprit. A cette question, Hegel répond négativement. Pour lui, la pensée n’existe que dans les mots. Plus précisément, la pensée ne devient claire et existe que lorsqu’elle trouve le mot. Ce qui n’est pas formulé est obscur et inachevé. Merleau-Ponty écrit : « exprimer pour le sujet parlant, c’est prendre conscience. Il n’exprime pas seulement pour les autres, il exprime pour savoir lui-même ce qu’il vise ». La position de Merleau-Ponty est intéressante, car elle vient d'un partisant de la phenomenologie de Husserl, c'est d'une philosophie centree sur l'analyse de l'experience proprement humaine On peut donc penser que Merleau-Ponty pense réellement à ce qu'il dit, que c'est sa conviction, issue de son experience. Si Merleau-Ponty est honnete, et on peut le croire, il ne pense qu'a travers le langage, en dehors, soit il ne ressent rien, soit il qualifie cela autrement que de pensee

II] Les mots permettent de communiquer

Les mots sont des moyens de communication parmi d’autres comme les gestes, l’expression, le regard, le sourire… Le moyen le plus utilisé, la parole, est propre à un groupe : ethnique, social, professionnel. Elle a la place la plus importante dans la communication avec les mots vecteurs de notre pensée. Elle est un outil à double tranchant, et les mots ayant leur poids, il nous faut mesurer l’importance du choix des mots que nous utilisons pour nous faire comprendre. Sur une même phrase un auditoire va percevoir, interpréter, différemment. Celui qui parle a les cartes en mains et peut être tenté d’orienter la perception, la pensée de l’auditeur dans un sens précis. Par leur puissance, leur pouvoir, les mots font partie d’un ensemble de fonctionnalités, de la parole, de la sémantique, de la linguistique.

Il y a des mots qui tuent – Il y a des mots qui créent des maux – On guérit aussi des maux avec les mots – Les mots qui font le plus mal sont ceux qu’on ne peut pas dire – Ils peuvent être assassins pour les autres et exutoires pour soi. La construction autour des mots est souvent plus importante que les mots en eux-mêmes, et dans le propos le fil conducteur est essentiel pour faire aller là où l’on veut aboutir, y amener le récepteur. Je peux en cours de discours changer d’objectif, mais si le public n’est pas dans le même contexte il ne peut atteindre son but. Pour illustrer ces propos on peut prendre les 5 Leçons de Psychanalyse de Froeud où ce dernier utilise les mots pour guérir les malades. Les mots peuvent faire mal mais d'autre peuvent guérir. Mais que se passe t-il lorsque la communication est absente?

« L’ enfant sauvage »,est un très bon exemple pour évoquer l'absence de communication des mots car sans communication l'enfant va stagner dans son développement, les mots sont essentiels à la construction de l’individu, à sa croissance… et aussi à l’évolution de la civilisation. L’absence de mots a été expérimentée, sur des bébés, des enfants à qui il était interdit d’adresser la parole. On imaginait qu’ils allaient spontanément créer un langage pour communiquer mais rien c'est produit. Les mots permettent-ils de se comprendre » pourrait signifier déjà, se comprendre soi-même, quitte à se servir du soliloque. Puis, se comprendre les uns les autres pour entrer en communication demande d’être sur la même longueur d’onde, dans le même schéma de pensée. Pour se faire comprendre le langage et les mots sont indispensables. Les mots servent aussi dans d'autre domaine comme au sein de la société et du pouvoir politique.

III] Mot, société et pouvoir politique

Traditionnellement, le langage était l’instrument privilégié du chef, du dominant. Pierre Clastres1 a montré l’asymétrie de l’échange entre le chef et la tribu dans les sociétés primitives : alors que les membres de la communauté échangent biens et femmes, le chef ne donne que des mots et il reçoit en échange biens et femmes.

Avec la société grecque apparaît la démocratie, c’est-à-dire l’égalité entre la parole de chacun, qu’expriment les deux règles fondamentales que sont l’isonomie (la même loi pour tous) et l’iségorie (égalité de la parole de chacun). C’est dans ce cadre que peut apparaître la figure du sophiste, spécialiste de la rhétorique. Avec les sophistes, la dimension socio-politique du langage

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