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Rabelais , Analyse Thematique

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itter Paris car le pays de son père est envahi par les Dipsodes, il vainc alors leur chef en tête-à-tête, le grand Loup-garou.

Epistémon, mort au combat, est ressuscité par Panurge et raconte ce qu’il a vu aux Enfers ; là-bas, les premiers deviendraient derniers et inversement : une Justice serait rendue après la mort.

A la fin du livre, Pantagruel termine sa conquête du pays des Dipsodes et Alcofribas, le narrateur, pénètre dans la bouche du géant : il y trouve un autre monde, semblable au sien.

L’éducation

Rabelais était donc un humaniste. Nous remarquons dans son œuvre une importance accordée à l’éducation. En effet, l’éducation est selon les humanistes, la meilleure manière de produire les « hommes complets et parfaits ».

Rabelais critique l’enseignement médiéval, la scolastique, symbole de l’obscurité su Moyen-âge.

Nous distinguerons alors deux parties du livre : l’une où il critique l’enseignement du Moyen-âge, l’autre où il pose l’éducation humaniste.

Pour exprimer ses idées, Rabelais a choisi de faire de ses héros des Géants. Ainsi, il mêle fantaisie et réalité en prêtant à ses personnages des paroles tantôt sérieuses, tantôt loufoques. De ce fait, le lecteur s’en trouve tout dérouté. Mais il réussit quand même à retirer l’essence de ce livre qui a longtemps été considéré comme le manifeste de l’humanisme, grâce au chapitre 8 sur lequel nous reviendrons plus tard.

La première question à se poser est : pourquoi Rabelais critique-t-il l’éducation médiévale ?

Parce qu’il la considérait rétrograde, simplement. La scolastique, basée sur la mémoire et l’apprentissage par cœur, n’éveillait pas les enfants intellectuellement. Les enfants n’étaient pas invités à se poser des questions. Autrement dit, les jeunes n’étaient pas poussés à combattre la partie bestiale en eux, leur « Grand Hirsute ».

Pantagruel étudiait beaucoup et il faisait des progrès en proportion car il avait une intelligence bien galonnée, et une mémoire mesurant douze outres et tonneaux à huile d’olive de capacité.

Relevons d’ailleurs que Pantagruel a son enseignement personnalisé, cela reflète le manque de confiance qu’a Rabelais dans le système d’éducation de l’époque et son intention de réforme.

Ce que Rabelais dénonce également, c’est le pédantisme. Un jour, alors que Pantagruel se promène avec ses compagnons (chapitre 6), il rencontre un jeune étudiant Parisien. Le jeune homme parle un langage incompréhensible, mélange de latin et de français. Pantagruel et ses compagnons s’en sont moqués et à la fin du chapitre, nous pouvons lire :

(...) Nous devons parler selon le langage usité, et, comme disait Auguste, il faut éviter les mots épaves avec autant de soin que les capitaines des navires évitent en mer les récifs.

Rabelais nous dit ici l’importance qu’il accorde à la communication, selon lui il faut savoir parler simple et utile, de manière à être tout-à-fait compréhensible, sinon on tombe dans les discours vides et pompeux, symboles de la stérilité médiévale.

C’est dans cette même optique qu’est construit le chapitre 10. Pantagruel est appelé à juger une affaire entre un certain Mr Humevesnes et Baisecul. Des dizaines de savants venus de toute l’Europe s’étaient attelés à essayer de juger l’affaire mais après quarante-six semaines sans issue, ils décidèrent de faire appel à Pantagruel.

On fournit alors à Pantagruel les innombrables dossiers commentés au sujet de l’affaire. Mais le Géant ne les lit même pas. Il déclare dans l’extrait suivant que ces dossiers ne sont qu’amas de sottises et qu’il préfère entendre de vive voix les deux plaignants afin d’émettre un avis clair :

« A quoi diable, dit-il, sert donc tout ce fatras de papiers et de copies que vous me donnez ? N’est-ce pas mieux de les entendre exposer eux-mêmes de vive voix leur débat plutôt que de lire ces singeries qui ne sont que tromperies, ruses diaboliques de Cepola et corruptions du droit ? Car je suis sûr que vous et tous ceux entre les mains desquels est passé ce procès, y avez rabouté tous les arguments que vous avez trouvés Pour et Contre, et si par hasard, leur controverse était limpide et facile à juger, vous l’avez obscurcie par de sottes et déraisonnables raisons et par les ineptes opinions d’Accurse, Balde, Bartole, de Castro, (...) ».

Pantagruel écouta donc les deux demandeurs et trouva une solution à l’affaire qui ravit tout le monde. C’est encore ici, la simplicité de l’approche humaniste et cette affaire est un moyen de plus pour dénoncer le langage nuisible à la communication.

Maintenant, attardons-nous sur les principes qu’il propose pour une éducation équilibrée.

Cette éducation parfaite, humaniste, se veut éclairée par la raison et la réflexion profonde. L’esprit critique doit être développé et c’est dans cet esprit que les humanistes prônent un retour aux textes bibliques de « base ».

Commençons par le plus frappant ; le titre de l’œuvre : Pantagruel, roi des Dipsodes. Rabelais a emprunté son héros au XVe siècle, Pantagruel était un tout petit diable qui avait le pouvoir d’altérer les gens. Mais dans son œuvre il offre à ce nom une étymologie burlesque : Panta voudrait dire en grec « tout » et gruel « altéré ».

Il procède de la même manière avec Dipsodes : Pantagruel a le pouvoir d’altérer quiconque se trouve sur son chemin.

Ces deux noms font référence à la « soif insatiable de savoir » dont les humanistes parlent.

Au chapitre 8, Pantagruel prend connaissance d’une lettre qu’il a reçue de son père. Cette lettre a longtemps été considérée comme le manifeste du courant humaniste. En effet, elle glorifie le savoir et l’aborde sous tous ses aspects. Gargantua répète clairement à son fils que rien de ce qui concerne les hommes et leur environnement ne doit lui être inconnu ! Mais la particularité de la lettre réside non seulement dans le pluralisme des matières que Gargantua donne à étudier à son fils mais surtout dans la réflexion qui l’accompagne : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », dit-il lui-même dans ce chapitre.

Gargantua commence par dire à son fils qu’il souhaite le voir : « (…) accompli et parfait, aussi bien en vertu, en noblesse de cœur et en sagesse, qu’en tout savoir digne d’un homme libre et noble de cœur (...) ».

Il passe ensuite à une partie plus théorique. Il l’incite à étudier le savoir politique, les lettres et les langues : le grec et le latin, pour lire les Grands de l’Antiquité de manière originale (Gargantua vénère particulièrement Platon et Cicéron). Pantagruel doit également apprendre l’hébreu, le chaldéen et l’arabe pour pouvoir lire les Saintes-Lettres. Nous voyons clairement ici le retour aux textes originaux prôné par les Humanistes.

Ce n’est pas non plus un hasard si le plus fidèle compagnon de Pantagruel, Panurge, est un polyglotte.

Pantagruel

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