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Spinoza

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rdre de la souveraine Puissance des actions visant à l’intérêt général|

|15 |et qui sont par conséquent aussi dans son intérêt particulier. |

| |Spinoza, Traité théologico-politique |

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La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question.

Questions :

1) Dégagez l’idée principale du texte et les étapes de son argumentation.

2)

a) Expliquez « être captif de son plaisir est le pire esclavage ».

b) Expliquez « la liberté n’est qu’à celui qui, de son entier consentement, vit sous la seule conduite de la raison ».

c) Que signifie l’opposition entre un esclave et un sujet ?

3) L’obéissance est-elle nécessairement contraire à la liberté ?

Correction

1) Dégagez l’idée principale du texte et les étapes de son argumentation.

L’idée principale du texte est que la liberté ne s’oppose pas à l’obéissance car la vraie liberté est d’obéir à la raison.

Spinoza commence par montrer que liberté et obéissance ne s’opposent pas. Puis il distingue plusieurs cas d’obéissance : celui qui obéit est néanmoins libre, en un certain sens, si l’ordre qu’il reçoit vise son propre intérêt. Enfin, Spinoza utilise cette distinction pour analyser plusieurs cas concrets et montrer la différence entre un esclave, un fils et un sujet.

2)

a) Expliquez « être captif de son plaisir est le pire esclavage ».

Cette affirmation est étonnante ! A première vue, celui qui agit « selon son bon plaisir » est parfaitement libre. En tout cas, un tel homme se sent libre, car il suit ses penchants et désirs naturels sans subir de contrainte extérieure.

Mais Spinoza y voit un esclavage, surtout si on est « incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile ». C’est-à-dire que notre plaisir ne nous indique pas toujours ce qui est « vraiment utile » pour nous : il suffit de penser aux drogues. L’alcool est agréable, mais nuisible. Celui qui est captif de son plaisir est comme un alcoolique : enchaîné à ses désirs, il est incapable de s’y opposer pour voir ce qui lui serait vraiment utile. C’est le « pire esclavage », car si la chaîne est invisible elle n’en est pas moins tenace ; et puisque l’homme est enchaîné à lui-même, il risque de ne jamais pouvoir être libéré. Cet esclavage ne vient pas de l’extérieur, il n’est pas accidentel. Voilà pourquoi c’est le pire esclavage. L’homme captif de son plaisir pourra difficilement en être libéré !

b) Expliquez « la liberté n’est qu’à celui qui, de son entier consentement, vit sous la seule conduite de la raison ».

Ceci se comprend facilement à partir de ce que nous avons dit à la question précédente. La liberté n’est pas à celui qui est soumis à ses désirs mais à celui qui sait se soumettre à la raison. La seule manière d’échapper à la tyrannie de nos désirs, en effet, est d’utiliser notre raison pour savoir ce qui est véritablement bon pour nous. Par exemple, l’alcoolique doit essayer d’utiliser sa raison pour comprendre que ce qu’il aime est en train de le tuer. Alors seulement pourra-t-il, peut-être, se libérer de son addiction.

c) Que signifie l’opposition entre un esclave et un sujet ?

L’opposition entre un esclave et un sujet vise à symboliser l’opposition entre deux formes d’obéissance : l’obéissance au service du maître – c’est le cas de l’esclave – et l’obéissance au service de celui qui obéit – c’est le cas du sujet.

L’idée sous-jacente est que le sujet est libre, bien qu’il obéisse, car la loi à laquelle il obéit est à son service. Ainsi le sujet symbolise cette obéissance à la raison (représentée par la loi, en supposant qu’elle soit juste) dont nous parlions plus haut et qui constitue la seule vraie liberté. Loin d’être esclave, le sujet est encore plus libre s’il obéit à la loi que s’il désobéit, de la même manière que l’homme est plus libre quand il obéit à sa raison que quand il lui désobéit.

Ceci peut se comprendre de plusieurs manières : obéir à la loi, c’est le moyen d’être libre collectivement : sacrifier une partie de sa liberté pour garantir la partie restante, aussi bien à soi-même qu’à autrui : la liberté de chacun s’arrête où commence celle d’autrui. Plus précisément, l’idée de Spinoza est que la loi, étant au service de l’intérêt général, est aussi au service de chacun. Ainsi respecter la loi, c’est vivre intelligemment à plusieurs.

3) L’obéissance est-elle nécessairement contraire à la liberté ?

Comme nous l’avons vu, la thèse de Spinoza est que l’obéissance n’est pas nécessairement contraire à la liberté. Mais ne peut-on pas critiquer l’argumentation de Spinoza ?

L’idée de Spinoza est qu’on peut être libre tout en obéissant, pourvu que la loi suivie soit au service de notre intérêt. Ce qui est mystérieux, c’est de savoir pourquoi une loi est nécessaire dans un tel cas, pourquoi il y a obéissance et non un simple acte spontané. Cela s’expliquer, comme nous l’avons vu, par l’idée que l’individu ignore parfois ce qui est bon pour lui, et que quelqu’un d’autre le sait. Par exemple, l’enfant ignore ce qui est bon pour lui mais ses parents le savent.

A suivre ce raisonnement, il faudrait donc considérer que les citoyens d’une « dictature éclairée » sont libres ! On voit bien que ce n’est pas la manière habituelle de

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