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Analyse de texte Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes

Commentaire de texte : Analyse de texte Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  3 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  2 263 Mots (10 Pages)  •  201 Vues

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Eulalie Valadier

Baptiste Brouzes

Emma Frayssou                            

                                                               DM de philosophie n°2

                             

         

            « La nature a fait l’Homme heureux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable ».

Comment pouvons nous mieux connaître, analyser et comprendre l’Homme après son altération en société ? Dans ce texte tiré du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les Hommes, de Jean-Jaques Rousseau, traitant de la connaissance de la nature humaine, l’auteur affirme qu’il y a une distinction entre ce qu’apporte la nature à l’homme et ce que donne la culture à celui-ci. Pour nous démontrer sa thèse, l’auteur passe par 4 moment importants. Tout d’abord, des lignes 1 à 4, il se demande quelles sont les difficultés rencontrées par celui qui cherche à connaître l’état  de nature de L’Homme. Il se questionne ensuite, des lignes 5 à 13, en se demandant si l’âme humaine se transforme avec le temps et comment. Il évoque ensuite, des lignes 13 à 18, un paradoxe qui fait obstacle à la connaissance de l’Homme par l’Homme lui-même. Enfin, des lignes 18 à 19, Rousseau  aborde les difficultés auxquelles peut être confronté celui-qui veut connaître et juger la société actuelle.

        En quoi est-il difficile de connaître l’Homme ? C’est ce que nous expose Jean-Jaques Rousseau dans la première partie du texte des lignes 1 à 4. En effet, il commence, tout d’abord, par se demander si l’Homme réussira à « se voir » tel qu’il était au départ, « tel que l’a formé la nature ». Nous comprenons ici, qu’un problème se pose, le chemin pour trouver l’horizon de la provenance de l’homme s’annonce compliqué. Nous pouvons distinguer, ici le but de Rousseau, trouver la manière dont l’homme va réussir à  « démêler » l’accumulation d’évènements, de connaissances, de « progrès » ou encore de « circonstances » qui ont modifié sa « constitution originelle ». Ainsi, Rousseau distingue 3 éléments : Dans un premier temps, l’état naturel de l’homme, qui correspond à la situation initiale de celui-ci, quand il n’a pas encore été confronté aux éléments qui peuvent l’altérer. Nous pouvons trouver par la suite, les barrières qui peuvent rendre difficile et qui entravent la recherche de la connaissance de l’Homme. Le progrès se traduit par l’accumulation de connaissances et de découvertes que l’homme peut utiliser pour mieux répondre à ces besoins, c’est un obstacle que l’individu est susceptible de rencontrer durant le travail d’analyse et de distinction qu’il est en train de réaliser. Enfin, nous pouvons déceler un second état définit par Rousseau , qui s’oppose à l’ « état primitif » : l’état actuel. L’état actuel correspond à l’Homme changé, imprégné de « tous les changements » qui se font au cours du temps, mais aussi, au point de départ de chaque individu dans sa quête pour « venir à bout » des barrières et obstacles qui l’empêchent de connaître la nature humaine, « son état primitif », « tel que l’a formé la nature ».

       

           Nous venons de voir qu’il est difficile  d’entreprendre le chemin pour connaître l’Homme à  « l’état primitif », car celui qui veut s’y confronter se heurte inévitablement à des obstacles. Nous nous intéresserons donc, à présent, aux différents facteurs qui ont altéré l’âme humaine au cours du temps et qui ont constitué des obstacles sur le chemin de sa connaissance.

     

           Comment l’âme humaine c’est elle transformée avec le temps ? Dans la seconde partie du texte, des lignes 5 à 13,  Rousseau tente de déterminer les facteurs qui ont transformé l’âme de l’Homme. Pour illustrer ces propos il utilise plusieurs comparaisons : « la statue du dieu Glaucus » représente l’état de nature de l’Homme. « le temps, la mer et les orages » évoquent quant à eux les éléments qui ont altérés la vrai nature de l’Homme au fils du temps jusqu’à le transformer en « bête féroce », ici, l’Homme actuel. Dans ce texte plusieurs facteurs peuvent expliquer la transformation de l’âme humaine. Dans un premier temps, « l’acquisition […] de connaissance et d’erreurs » crée l’oscillation entre différents rapports à la réalité, à la vérité. La « connaissance » se traduit par une vrai vision de la réalité, contrairement à l’erreur, qui s’associe  plutôt à une fausse représentation de  celle-ci. Ce qui compte le plus ici pour Rousseau c’est la représentation que se fait chaque individu de la réalité. De plus, les termes « connaissance » et « erreur » initialement opposés, mis côte à côte interpellent le lecteur qui peut en venir à se demander si finalement, la connaissance n’est pas plutôt une forme d’erreur qui s’ignore. Quelle soit vrai, ou fausse, la connaissance nous éloignerait-elle finalement de la réalité ? Le second facteur que nous pouvons relever correspond au rôle de la culture sur la « constitution des corps » de l’Homme. La culture imprime en chacun une manière d’être, de se comporter et  éloigne du rapport premier au corps. Par exemple le bébé apprend peu à peu les gestes ou la parole par imitation de son entourage. Le dernier facteur évoqué  dans ce texte  serait « le choc continuel des passions ». Les passions sont des affects puissants.  Vivre en société implique, la rencontre et le conflit entre les différentes « passions » des individus qui peuvent se traduire par un sentiment de haine, d’amour, de jalousie  ou encore de colère… Ainsi, l’âme humaine est déformée, « défigurée », il n’y plus de retour en arrière, elle devient « presque méconnaissable ». Nous pouvons en déduire que  les facteurs ou les « milles causes » de l’altération viennent de la société. En effet, l’homme, une fois en société n’a d’autre choix que de se confronter « au choc continuel des passions », effectivement il est contraint d'interagir avec les autres. Ici, selon Rousseau, la « céleste et majestueuse simplicité », de l’état de nature, construite par « son auteur », la nature est détruite par la société. En effet, initialement, l’homme avait « des principes certains et invariables », il se limitait à répondre à ses besoins, ne vivait pas en société, il était sauvage, raisonnable, il avait des idées et un esprit simple, empreint d’une sagesse naturelle. L’état de nature dont nous fait part l’auteur, ne correspond pas vraiment à une vie instinctive, privée de toutes représentations, mais plutôt à un ensemble de représentation simples, stables, structurés qui se rapprochent de l’instinct. La représentation idéale que Rousseau imagine de l’état primitif est donc contrastée par l’action des passions que subit l’homme et qui le  rendent « difforme ». Le monde tourne à l’envers, tout est emmêlé, car la « passion […] croit raisonner » et « l’entendement […] délir[er] ». La passion est pourtant une « erreur » qui mène l’individu à penser qu’il a raison, et le « délire » un usage déformé, aliéné de la raison. Ce conflit brouille inévitablement la vision de celui qui souhaite connaître l’Homme.

         

          Ainsi, dans cette partie du texte, Rousseau fait le constat de ce que la société à fait de la nature humaine, il nous fait part du désordre et de l’emmêlement qui entravent ceux qui  sont à la recherche des sources de l’état premier.  A présent nous verrons le paradoxe qui entrave la quête de la connaissance.

       

           Quel est le paradoxe qui fait obstacle à la connaissance de l’Homme par l’Homme ? Des lignes 14 à 18, nous pouvons clairement déceler le paradoxe évoqué par Rousseau, qui pose problème pour connaître la nature humaine. Rousseau définit ce paradoxe qui se présente inévitablement à celui qui veut apprendre à connaître son origine, comme quelque chose de très « cruel » ce qui laisse à penser que l’homme souffre de l’ignorance qu’il se forge lui même. Normalement, la connaissance est censée apporter des éléments de réponse aux questions que l’ont se pose. Plus on avance, plus nous devrions nous rapprocher de la réponse à nos questions. Or ici, l’auteur nous dit l’inverse, certes il est évident que « le progrès de l’espèce humaine »  éloigne « de l’état primitif » dans lequel il était, cependant, il n’est pas ou peu compréhensible que l’accumulation de « nouvelles connaissance », empêche l’homme actuel de pouvoir se visualiser à l’état de nature. C’est pourtant ce qu’évoque Rousseau, l’homme devient tellement complexe que même l’avancement de ces connaissances ne fait que le complexifier encore d’avantage. Il devient donc impossible de « démêler » l’enchevêtrement « d’évènement », « d’erreur » et de « nouvelles connaissances ». L’homme s’ôte « les moyens d’acquérir » la vérité « la plus importante de toute » en voulant toujours en savoir plus sur lui même et ce qui l’entoure. Rousseau affirme qu’à « force d’étudier l’homme [...] nous nous sommes mis hors d’état de la connaître ». De nos jours, le cheminement de l’homme  de l’état de nature à l’état actuel est tellement complexe qu’il est impossible de revenir en arrière pour réellement contempler, à nouveau, l’état primitif. 

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