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Dans quelle mesure la découverte du monde peut-elle être une découverte de soi ?

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Par   •  15 Décembre 2019  •  Dissertation  •  2 213 Mots (9 Pages)  •  621 Vues

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Dans quelle mesure la découverte du monde peut-elle être une découverte de soi ?

« Connais-toi toi-même », disait Socrate.

Force est de reconnaitre que cette devise inscrite sur le fronton du temple de Delphes, n’est pas facile à réaliser,

ni innée; en fait se connaître demande tout le temps d’une vie et tout le courage d’un être humain.

Dans quelle mesure la découverte du monde peut-elle être une découverte de soi ?

Nous verrons que dès sa naissance et tout au long de sa vie, l’être humain est appelé à découvrir ce qui est hors de lui mais également à se découvrir lui même. C’est par l’autre que nous nous révélons à nous même, que nous découvrons notre identité et la construisons. C’est par les expériences que l’on se fait soi et notamment par l’expérience de l’inconnu et de l’ailleurs dans le voyage.

Mais le monde d’un être humain se limite-il au monde physique, n’y at- il pas un autre sens à ce mot, un sens symbolique : ne parle t-on pas communément de « monde intérieur », intellectuel, artistique, ou littéraire ?

En effet, nous remarquons que la découverte de soi nécessite aussi un travail personnel d’introspection, et sans aller aussi loin que certains mystiques, intellectuels comme Descartes, ou artistes qui s’isolent du monde :

méditer, lire, se cultiver c’est aussi bien travailler à la compréhension du monde que de soi-même, c’est aussi donner du sens à la vie, à sa propre vie.

Enfin nous pourrons dire que, dans la mesure où l’être humain ouvre le champs de tous ces possibles, la découverte du monde, nous devrions dire des mondes, oui l’autre, l’ailleurs et l’inconnu nous amènent à mieux nous connaitre.

Nous verrons dans un premier temps: la naissance et l’altérité, l’expérience et le voyage, enfin le hazard et l’inconnu.

En naissant, le bébé devient un être au monde. En se déliant de sa mère qui lui a donné la vie il devient alors véritablement un être à part entière en découvrant un autre lieu de vie. C’est bien à partir de cette première découverte du monde que l’enfant pourra faire l’expérience de sa volonté et partir à la découverte du monde et de lui-même.

L’être humain ne peut vivre seul, en tout cas ne peut vivre sans souffrir de la solitude, comme nous le montre le roman de Daniel Defoe, Robinson Crusoe et Vendredi ou la vie sauvage. Ainsi l’être humain est naturellement porté vers l’autre. Curieux du monde physique qui l’entoure, c’est dans l’interaction avec les autres qu’il se développe, se construit et se définit. Le paradoxe, qui n’est qu’apparent, est que la connaissance de soi se fait grâce à l’autre.

Ainsi Le chemin de soi passe par autrui : c’est en rencontrant l’autre que l’homme se découvre et s’affirme en tant que personne. Être, c’est être pour autrui, c’est être reconnu souligne Hegel ; l’Autre est ce « grâce à quoi j’entre en communication avec moi-même ».

Le voyage impose a fortiori un regard extérieur sur le monde, à la fois une introspection et une vision

« de bon biais » dirait Montaigne qui permet de revenir différemment; l’homme part pour mieux revenir.

En quête de sa propre identité, il se découvre et se construit une nouvelle réalité tirée de ses expériences passées.

Il y a aussi en l’être humain un besoin de sentiment d’indépendance et de liberté qui est favorable à l’épanouissement personnel :

Dans son roman 15 ans, puis dans L’étudiant étranger, Philippe Labro, nous raconte comment « Le petit garçon » va évoluer et au cours de son initiation, découvrir l’amitié, l’amour, sa vocation de journaliste et combien il se sent fier et riche de ces expériences qui l’ont aidé à se construire et à porter un regard personnel sur le monde.

Rencontrer un nouveau pays loin de ses proches et de ses origines demande de la volonté et du courage.

Devant l’inconnu, je n’ai plus mes repères et peux me sentir perdu mais

à posteriori, l’on se rend compte que cela est finalement libérateur. En

me retrouvant face à mes limites, je suis invité à les repousser pour aller de l’avant.

Dans son ouvrage Les Secrets de la mer Rouge, L’écrivain Henry de Monfreid nous dit :

« N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée. Partez, allez conquérir d'autres espaces, d'autres espérances. Le reste vous sera donné de surcroît. »

Cette phrase prend prend tout son sens quand nous osons enfin partir vers de nouveaux horizons.

Mais il est aussi possible de faire de la place au hasard dans notre quotidien car c’est dans les moments où l’on ne maîtrise pas tout qu’il nous faut être parfois audacieux et que finalement à l’épreuve de l’inconnu on se découvre soi-même.

Evidemment, les exemples les plus spectaculaires de cette ambition sont parmi les grands explorateurs comme Christophe Colomb ou plus proche de nous, Neil Armstrong qui n’aurait jamais foulé le sol lunaire sans cette foi en la vie, sans cette audace à conquérir. Ainsi, les explorateurs nous font découvrir notre place sur terre et dans le cosmos, et finalement prendre conscience de notre propre humanité.

L’ailleurs et l’inconnu nous renvoie, tel un miroir, notre propre image. C’est bien par la confrontation avec l’inconnu, avec l’autre que l’on s’épanouit.

Nous le voyons bien, faire l’expérience du monde est une véritable expérience philosophique si l’on considère celle-ci comme un voyage initiatique au cœur de soi-même.

Découvrir le monde est le propre de la condition humaine, certes mais l’homme n’a-t-il pas aussi à sa disposition d’autres voies pour mieux se connaître ?

L’homme ne fait pas que découvrir le monde, il le transforme, voir il l’invente et se faisant se transforme et se réinvente lui même.

Quid des mondes littéraires, artistiques ? Ne sont-ils pas aussi des voies de connaissances sur soi:

L’homme, comme nous l’avons vu est naturellement puis nécessairement engagé dans le monde.

Il éprouve dès l’enfance le besoin de le transformer, pour y laisser une marque qu’il peut contempler et prendre ainsi conscience de lui-même et son oeuvre va aider les autres êtres humains à mieux se connaitre. Non, l’homme ne veut pas rester tel que la nature l’a fait et ce besoin de s’éprouver à travers son œuvre trouve peut être sa réalisation la plus aboutie dans le travail artistique.

Que serait notre monde sans musique, sans peinture, sans sculpture, sans livres, sans théâtre, sans cinéma ?

Tel Le Penseur de Rodin, qui nous invite à ce cogito sur nous même, l’artiste sculpteur, transforme la matière pour créer un autre monde à son image qui l’invite à cette question sur la conscience de soi, préalable indispensable à la connaissance de soi.

La connaissance de soi est aussi le savoir qu'une personne acquiert sur elle-même, en termes psychologiques ou spirituels.

En effet nous remarquons aussi que la découverte de soi nécessite aussi un travail personnel d’introspection, certains mystiques, intellectuels, artistes se sont isolés du monde pour méditer, lire, se cultiver car à travers la lecture de romans initiatiques nous nous découvrons. La psychanalyse est aussi une voie de découverte de soi. A titre personnel, ma première « découverte » de ma futur condition de femme s’est faite non pas à travers un voyage mais à la suite d’une sortie au cinéma: grâce au film « Juno » du réalisateur Jason Reitman qui évoque une adolescente confrontée à une grossesse imprévue.

A ce propos Marguerite Yourcenar en parle comme d'une expérience essentielle :

« Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'œil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres. »

La soif de découverte insatiable de l’homme se nourrie aussi de ses lectures d’histoires d’aventure aussi épiques et instructives, et ce dès l’enfance.

Le lecteur s’ouvre au monde qui l’entoure, se construit aussi un monde intérieur, un monde symbolique en passant par Ulysse d’Homer, Voyage au Centre de de la Terre de Jules Verne ou encore Le

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