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Gargantua Chap 25

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vèlent une force surhumaine,(frappant à tort et à travers » et racontés dans un style épique burlesquement transformé : parallélismes (aux uns, aux autres...), anaphores (si quelqu'un...) appartiennent au langage de l'épopée, mais le médecin Rabelais s'en donne aussi à cœur joie dans l'évocation des blessures. Un incroyable massacre, perpétré par un seul homme !

← Les paroles des vaincus, sont rapportées de façon comique « je me rends mon ami »P 229, mais frère Jean reste insensible : jeu de mot « tu y est forcé, tu vas rendre ton âme au Diable »

• II Une "bonne démesure" :

← Un récit populaire, satire anticléricale traditionnelle : totale incapacité des moines à réagir de manière rationnelle face au danger : "on décréta de faire une belle procession..." (p. F 225). La répétition de l'adjectif "beau" souligne l'ironie de Rabelais « moines tout ahuris comme fondeurs de cloches » comparaison comique ! Ils chantent « ne craignez pas l’assaut des ennemis » (parodie du chant grégorien) mais sont terrorisés, Rabelais retranscrit la peur en découpant le chant en syllabes.

← .Intervention, hors de propos, du prieur, qui veut mettre en prison le seul homme dynamique de l'abbaye ! P.227 « Que fait ici cet ivrogne ? » Thème non moins traditionnel du moine buveur et gourmand

← de toute évidence, Rabelais ici s'amuse. Frère Jean n'est pas un géant, mais son héroïsme est à la mesure des personnages de l'Iliade. Tout le jeu est dans la disproportion :

o entre l'arme utilisée (le bâton de la croix) et les formidables blessures infligées à l'ennemi ;

o entre la cause (le saccage d'un clos de vigne) et la conséquence (une colère quasi cosmique)

o entre la dimension du clos (et plus généralement du lieu, Seuillé ou Seuilly, un bourg à quelques kilomètres de Chinon) et l'ampleur du massacre, de plusieurs dizaines de milliers d'hommes. (13622 P.233)

o Ce jeu s'exprime par un langage proliférant : douze verbes à la suite (p. 228) &2 pour désigner les blessures, "si quelqu'un" répété six fois

o Le jeu est également signalé par l'insistance sur le "bas corporel" : beaucoup de blessures se situent au ventre : tripes, boyau culier... Cela contribue à faire rire le lecteur, qui n'éprouve donc pas d'horreur, faute de prendre au sérieux le massacre.

← Par l'exagération, les jeux verbaux, les appels au lecteur (croyez bien que c’était le plus horrible spectacle »p 231 p. ), Rabelais fait basculer l'épique dans le grotesque.

Conclusion :

Le rire libère de la peur, et en particulier de la peur de la mort.

C'est ainsi qu'il faut comprendre l'épisode de Frère Jean des Entommeures. L'outrance, l'acharnement sur les corps, dépecés, démembrés, a pour fonction de faire rire ; c'est un massacre carnavalesque, et non sérieux. Le motif d'ailleurs est carnavalesque : sauver la vigne, donc la boisson (mais le vin est aussi un motif chrétien : "ceci est mon sang"...) ; Frère Jean, moine et "diable" à la fois, est typiquement un personnage carnavalesque : capable de transformer n'importe quel texte de son bréviaire en parodie carnavalesque, c'est à dire

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