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Ignorance et connaissance

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Par   •  28 Septembre 2025  •  Discours  •  4 156 Mots (17 Pages)  •  22 Vues

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Ignorance et connaissance 22 10 24 final

J’ai souhaité aborder ce travail par rapport à ce que peut parfois susciter la franc maçonnerie dans le monde profane mais également par la méconnaissance de notre rite qui reste fortement méconnu au sein même de notre obédience.

Mais ce travail est aussi une recherche personnelle : A une époque j’avais un regard très critique sur la franc maçonnerie. Bien entendu c’était avant que je sois reçu dans notre ordre.

Ce rejet peut paraitre très étonnant puisque je ne connaissais pas la FM et surtout, je ne faisais rien pour la connaitre. Je me contentais de l’ignorer mais avec un regard méfiant.

Pourquoi étais-je critique ? Je l’ignore ! Même aujourd’hui avec beaucoup de recul, je rencontre des difficultés pour étayer mes arguments.  Mon jugement, se basait uniquement sur la lecture, d’articles de presse ou autres, parfois aussi des comportements de franc maçons que je connaissais dans ma profession.

Mais même si je m’accorde beaucoup d’indulgence dans cette réflexion, il ne fait aucun doute, que c’est par mon esprit et ma réflexion biaisés que je la critiquais avec en corollaire le soi-disant comportement de certains.

Force est donc de constater que je m’étais forgé une image complètement négative uniquement basé sur des références douteuses mais suffisamment fortes pour me permettre de la rejeter. Je m’étais cantonné dans ce que l’on pourrait appeler une ignorance volontairement entretenue.

Au premier abord, on pourrait penser que cette attitude n’a eu aucune conséquence, puisque à l’époque je n’avais pas l’intention d’entrer en maçonnerie et que je cela ne m’a pas pénalisé quelques temps plus tard.

On peut le voir ainsi, mais que de temps perdu ! même si pour se consoler on peut toujours se dire que le bon moment c’est le moment où l’on se décide de faire les choses.

Cependant, une question reste en suspens : pourquoi ce rejet alors que la franc-maçonnerie est le contraire de ce qu’on pourrait lui reprocher. Sa philosophie est clairement affirmée dans l’article 1er de sa constitution : elle a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale, la pratique de la solidarité, et elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, et travaille au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité.                                             Difficile d’être plus explicite !

Cet article est récité à chaque tenue dans toutes les Loges du GODF et écouté régulièrement par plus ou moins 50 000 membres et on le retrouve aisément sur internet. Pourtant, malgré cela et toutes les méthodes modernes de communication, il ne semble pas recevoir dans le monde profane toute l’attention qu’il mériterait.

Les raisons peuvent être nombreuses : Le mode de recrutement au travers d’un parrainage qui était à l’origine très sélectif pour ne pas dire nobiliaire, son fonctionnement qui reste particulièrement secret, ses origines, dont le monde profane ignore pratiquement tout, les médias qui pour vendre, ont besoin de sensationnel et ne sont pas regardant sur la réalité des faits, et sans doute aussi… beaucoup de mauvaise foi.  Tout cela entretient une forme de mystère, et de fait, suscitent et développent les malentendus, les préjugés, la méfiance, les rumeurs, et autres thèses complotistes.

Mais au-delà des différents avis propres à chacun sur le sujet, il est indéniable qu’à l’origine, la conséquence en est, pour tout ou partie l’ignorance.

La définition de l’ignorance, correspond à l’état d'une personne qui ignore ; le fait de ne pas connaître quelque chose. Si nous accentuons la recherche, nous arrivons à des résultats beaucoup plus négatifs comme :  manque d'instruction, de savoir, de culture générale.                    Si nous approfondissons encore notre réflexion avec les synonymes, nous obtenons : méconnaissance, illettrisme, obscurantisme, et j’en passe !

Au travers de ces différentes facettes, on peut aisément constater tous les aspects que peut engendrer l’ignorance : des perceptions erronées qui peuvent aisément nourrir, au mieux l’intolérance, et l’orgueil, au pire l’aveuglement et la haine.

Dès lors, je pense qu’il convient également d’admettre que la frontière entre l’ignorance volontairement entretenue et l’ignorance crasse est très mince, et peut très vite déborder sur les maux que nous venons de citer.

En philosophie, l’ignorance peut être définie comme un écart entre la réalité et la perception qu’on en a

Perception qui varie bien sûr en fonction de notre connaissance.

L’ignorance est associée à la grotte, à la caverne, aux ténèbres, elle symbolise également l’enchainement à nos illusions, elle nous renvoie à notre propre condition, à nos tourments, nos faiblesses, nos peurs.

Platon dans l’allégorie de la caverne décrit parfaitement cette situation : des personnes enchainées sans possibilité de bouger ne peuvent voir la lumière du jour, mais uniquement des ombres qui bougent à la lueur d’un feu et s’imaginent que c’est la seule réalité du monde.      Cette situation est le fondement de l’ignorance ou par habitude, par contrainte, par méconnaissance on s’enferme dans un monde illusoire fabriqué d’ombres et de lueurs.            

Notre rituel résume très bien cette vision erronée : lorsqu’il reçoit la Lumière, le nouvel apprenti les yeux bandés s’entend dire par le VM : « …que celui qui a été éprouvé par les ténèbres soit rendu à la Lumière... » et lorsqu’on lui enlève le bandeau, et qu’il reçoit une lumière aveuglante et fugitive le Frère second surveillant ajoute « …SIC TRANSIT GLORIA MUNDI… » que l’on traduit par « ainsi passe la gloire du monde »        

Vouloir quitter la caverne c’est découvrir la lumière du soleil, c’est enlever le bandeau qui nous qui nous aveugle, c’est déchirer le voile, qui nous empêche de comprendre.

C’est la première démarche d’une prise de conscience de notre propre condition. Elle permet l’accés à la connaissance et par voie de conséquence à la liberté.

Ce n’est pas le plus facile, car encore faut-il avoir l’humilité de reconnaitre ses propres carences, ce qui sous-entend un questionnement au préalable et forcément une maturation.

Au fond, la caverne est un passage, une épreuve obligatoire que l’on doit affronter sous peine de rester un esclave de ses propres turpitudes.    

Est-il utile de rappeler que dans les sociétés primitives, la première connaissance est celle que les hommes avaient d'eux-mêmes et de leur environnement car, elle assurait leur survie quotidienne. Mais il semble que c’est la maîtrise du feu, qui leur a permis d’accéder à la connaissance. Dés lors le groupe humain s’est structuré, par un ensemble de pratiques, de comportements et de règles admises par la communauté.

Il est plaisant ici de souligner que le feu est d’origine divine puisque Prométhée vole, par ruse le feu aux Dieux et le transmet aux hommes, ce qui leur permet ainsi d’accéder à la connaissance.

Mais devons-nous parler d’une connaissance ou des connaissances, d’autant que nous sommes toujours ignorant de quelque chose, et la connaissance elle-même, prend sa source sur un point d’ignorance ?

D’autre part, lorsque nous évoquons la connaissance s’agit-il seulement d’un savoir, donc d’une connaissance livresque ?  

  • Pour Jean Amadou, il ne s’agit pas d’une connaissance humaine mais d’une connaissance révélée.                                                                                                                                

La Connaissance n’est donc pas une accumulation de savoirs et par conséquent la science ne peut pas être la connaissance, car il s’agit d’un savoir rationnel et temporel.

A notre rite, la connaissance est associée à une démarche, à une réelle volonté de dépouillement dans une quête intérieure basée sur la sincérité et l’humilité, seule voie qui permet l’accès à la Lumière. C’est un véritable voyage qu’il faut entreprendre et d’ailleurs, c’est dans ce sens que très souvent est évoqué la voie, le chemin, le cheminement. Dans son périple le voyageur peu à peu se débarrassera de son orgueil de son égo, jusqu’à qu’il puisse se révéler à lui-même.  

C’est tout le sens de la réception dans l’Ordre ou les notions de mort et de renaissance sont toujours étroitement liées. La mort représente l’abandon de la part d’ignorance qui est en nous et la part de connaissance qui se découvre par la renaissance.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

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