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La conception de l'amour selon Alcibiade

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Par   •  26 Septembre 2018  •  Dissertation  •  1 911 Mots (8 Pages)  •  780 Vues

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La conception de l'amour selon Alcibiade

Sans aucun doute, chaque être humain rationnel tend à devenir le meilleur de lui- même. Que se soit pour bien paraitre, faire partie d’un groupe de personne, être accepté socialement auprès du regard des autres ou encore pour aspirer à être un dirigeant qualifié d’une cité, pratiquement tous les êtres humains, dont Alcibiade, veulent être au meilleur de leur propre personne pour maintes raisons. Cependant, pour que nos ambitions, à titre de figure d’Éros, nous permettent de nous rendre au meilleur de nos capacités, celles-ci doivent respecter certaines conditions. Mais alors, comme mentionné dans la conception de l’amour selon Diotime, en quoi Éros peut-il être désir ? Sinon, comment Alcibiade peut-il accéder à l’excellence et au bonheur en atteignant la science unique du beau en soi ? Aussi, l’intempérance et le manque de courage d’Alcibiade ont-ils contribué à l’échec de la poursuite de ses connaissances et de sa vertu ?

Tout d’abord, afin d’être en mesure d’analyser la question, il faut définir la conception d’Éros selon Diotime. En effet, cette dernière affirme que lorsqu’un manque surgit, Éros, l’amour et le désir deviennent alors un intermédiaire vers de belles et bonnes choses pour toujours, permettant ainsi l’accès au bonheur, la fin ultime de la vie humaine. Cependant, cette conception démontre une forme d’éternité immortelle, mais cette immortalité est seulement accessible par les Dieux. Donc, selon deux formes possibles, soit la doctrine de la fécondité et la doctrine de l’ascension vers le bien en soi, les mortels seraient en mesure d’atteindre une certaine forme d’immortalité. De ce fait, Alcibiade est à la quête de l’immortalité, puisque ses ambitions se tournent vers les honneurs, la recherche du pouvoir, puis que son nom retentisse dans l’éternité. Ses ambitions l’amènent à être amoureux de belles et bonnes choses qui lui permettraient d’accéder à cette immortalité. Par ailleurs, selon la doctrine de la fécondité, Alcibiade pourrait accéder indirectement à cette immortalité en étant fécond selon le corps, donc en ayant une progéniture tout en lui transmettant une partie de lui-même à travers des valeurs ou des idées. Cependant, cette forme d’immortalité peut être éphémère, puisqu’elle s’estompe généralement de générations en générations. Aussi, l’enfant en question sera semblable à son parent et ne sera pas une identité stricte de son propre parent. Donc, Alcibiade, dans la mesure ou ses ambitions pourraient le rendre meilleur, devrait plutôt être fécond dans l’âme. En effet, en créant quelque chose d’à ce point remarquable en étant beau et bon, cette création permettrait d’accéder à l’éternité et dans l’histoire, tel un souvenir éternel. Par exemple, plusieurs années plus tard, on se souvient toujours de Socrate, de Gandhi, de Rosa Parks ou encore de Martin Luther King, puisqu’ils ont tous créé un acte beau et de bon au point où leur nom et leur action résonneront dans l’éternité encore bien longtemps. Cependant, Alcibiade n’a été ni fécond selon l’âme ni selon le corps. Donc, ce dernier aurait pu tenter sa chance au niveau de la doctrine de l’ascension vers le bien en soi pour accéder au pouvoir et aux honneurs pour toujours. En effet, selon Diotime, cette doctrine s’échelonne selon plusieurs stades ; l’individu débute selon l’amour d’un corps, puis de l’amour des beaux corps, pour ensuite s’élever à l’amour des belles âmes, des belles sciences et pour terminer avec la science unique du beau en soi. De ce fait, de l’échelon de l’amour d’un corps au stade de la science unique du beau en soi, un être rationnel

aspirant à l’excellence dans la façon ou elle le rendrait meilleur, doit monter progressivement les stades pour atteindre une forme de beauté durable et permanente qui lui permettrait d’accéder à la vérité et au bonheur (sagesse, justice, courage, tempérance). Cette forme ultime qu’est la science unique du beau en soi permet à un être de combler un manque d’excellence et lui permettrait d’accéder au bonheur.

Suite à cette définition, Alcibiade aurait-il atteint le stade le plus élevé, soit la science unique du beau en soi ? Dans un premier temps, il est possible d’affirmer qu’Alcibiade a atteint l’échelon de l’amour des beaux corps dans sa relation avec Socrate. À plusieurs reprises, Alcibiade a demandé à Socrate d’avoir des relations sexuelles, pensant qu’il désirait la même chose. En effet, Socrate ne cède pas aux avances d’Alcibiade, puis il lui affirme que ce qu’Alcibiade désire réellement, c’est quelque chose qui n’appartient pas à Socrate, c’est-à-dire l’excellence. Donc, Alcibiade comprend que Socrate n’est pas l’objet de son amour, mais que l’objet de ce désir serait plutôt la sagesse que Socrate peut lui apporter afin qu’il accède à la science des belles choses. En suscitant le désir chez Alcibiade, Socrate veut le diriger à s’élever vers la source d’excellence. Effectivement, Alcibiade parviendra ensuite à l’amour des belles âmes, notamment en faisant l’éloge de Socrate où l’on comprend qu’il aime son âme et qu’il ne veut pas seulement de son physique. Lors de son éloge, Alcibiade témoigne de la grande sagesse que possède Socrate en le comparant à un sylène, renfermant ainsi un trésor très beau, la vertu, qui permet à un être de s’acheminer vers une réflexion poussée. De ce fait, Alcibiade a atteint l’amour des belles âmes, mais il n’est toujours pas parvenu à l’amour des belles sciences. Effectivement, lorsque Socrate est assis à côté du beau Agathon lors du Banquet, Alcibiade se met en colère puisqu’il devient alors jaloux, démontrant ainsi qu’Alcibiade est encore amoureux de Socrate et qu’il est resté au stade des belles âmes. Donc, l’une des conditions que l’ambition d’Alcibiade aurait pu le rendre meilleur, aurait été le fait de poursuivre les échelons de l’ascension vers le bien en soi pour se rendre au stade de la science unique du beau en soi. Ainsi, non seulement il aurait pu accéder à des formes de beautés durables, véritables et satisfaisantes, mais il aurait également pu accéder à une certaine forme d’immortalité en engendrant des belles actions. Donc, afin que ses ambitions le rendent meilleur, il aurait dû tendre son amour vers de belles et bonnes choses, telles que la vertu et les connaissances, afin de l’amener vers l’excellence, vers le stade de la science unique du beau en soi et vers la finalité du désir amoureux, le bonheur.

En outre, Alcibiade, l’ambitieux du pouvoir et des honneurs, voudra les conserver pour toujours. Cependant, l’ambitieux pourrait posséder des choses qu’ils considèrent belles et bonnes, sans qu’elles ne le soient réellement. C’est le cas d’Alcibiade qui, n’ayant pas respecté les conditions pour lesquelles son ambition l’aurait rendu meilleur, fait face à un échec. Alors que Socrate est le professeur d’Alcibiade, est-ce lui qui a mené à cet échec ? Socrate pensait réellement que si Alcibiade développait ses connaissances, il serait en mesure de le dépasser et de s’élever au-dessus de lui, puisqu’il possédait toute les aptitudes nécessaires. De ce fait, Socrate a enseigné des bonnes bases sur la vertu et la connaissance à son

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