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Le Doute

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on pas alors de ne jamais trouver la vérité (renoncement)? Le doute ne risque t-il pas de constituer un nouveau carcan? Et peut-on réellement et sérieusement douter de tout?

III DE LA NECESSITE D'APPRENDRE A DOUTER A BON ESCIENT

- le doute sceptique : ne mène à rien et paralyse l'action.

- le doute cartésien...

- le doute comme ouverture d'esprit et condition de la liberté de penser

CONCLUSION

Au terme de cette réflexion on peut donc répondre qu'il n'y a qu'un domaine où le refus de douter soit absolument légitime, c'est celui de l'action. Cela ne veut pas dire cependant qu'il faille agir sans réfléchir mais simplement que l'action exige parfois un engagement qui exclut le doute, du moins le doute systématique ou prolongé. En revanche, dans le domaine du savoir s'il est toujours possible de refuser le doute, il apparaît que cette attitude, dans le cas où elle serait érigée en principe, est intellectuellement voire moralement inadmissible ; elle n'est pas sérieuse et relève soit de la provocation, soit d'un dogmatisme dont les conséquences peuvent être dangereuses. Mais, s'il faut douter, s'il faut être capable de se remettre en question, il faut aussi apprendre à douter à bon escient, apprendre à douter intelligemment afin que le doute soit constructif et fécond, afin qu'il débouche sur une véritable liberté de penser.

Peut-on refuser de douter ?

Développement rédigé

I

Il y a des choses dont on doute spontanément et des choses qu'il ne nous viendrait pas à l'esprit de remettre en question. Lorsque j' ai l'impression que l'on me ment ou quand un fait ne me parait pas évident le doute s'impose naturellement et légitimement au moins jusqu'à ce que je sois parvenu à éclaircir le problème.

De même, le refus de douter peut apparaître comme tout à fait légitime et tout à fait fondé, c'est-à-dire qu'il peut reposer sur des raisons valables.

En premier lieu, comment puis-je en effet douter des vérités scientifiques? La science n'énonce rien qui ne soit prouvé, démontré c'est-à-dire vérifié et même s'il ne m'est pas possible de vérifier par moi-même que la terre tourne autour du soleil ou que la somme des angles d'un triangle est égale à deux droits (à cause de mon ignorance en matière de géométrie), ma confiance en la science n'est pas absurde; elle n'est pas le résultat d'un manque de sérieux. J'ai de bonnes raisons de ne pas douter; c'est plutôt la volonté de douter de ce qui est objectivement fondé qui pourrait ici paraître insensée et inutile. Donc on peut refuser de douter de ce qui est scientifiquement établi.

Ensuite certaines évidences, bien qu'elles ne soient pas des vérités scientifiques semblent difficiles à remettre en question sans passer pour un fantaisiste. Parmi ces évidences, il y a ce que les sens m'apprennent : ce que je vois; je vois que le ciel est bleu ou que les forêts sont essentiellement constituées d'arbres et non de fleurs; je sens que j'ai un corps et je reconnais lorsque je l'entends qu'un chien aboie... Il semblerait étrange et sans intérêt de remettre en question de tels faits. Il y a également ce qui apparaît comme évident au terme d'un raisonnement : tous les hommes sont mortels; Socrate est un homme; donc Socrate est mortel. De même, Descartes, à l'issu d'un raisonnement qui le conduit à une remise en question radicale, découvre qu'il ne peut pas douter de son existence en tant que « chose pensante ». Il semble donc difficile de nier l'évidence et il semble ainsi légitime de refuser d'en douter.

Enfin, le doute n'est-il pas dangereux dans la mesure où il risque de nous empêcher d'agir : si je suis perdu en forêt et que je doute à tout moment de la direction que je décide de prendre, je ne retrouverai jamais mon chemin. Si, inquiété par l'actualité concernant les dérives de l'industrie alimentaire, je me mets à douter de la composition et de la qualité de tout ce qui se trouve dans mon assiette, je n'ai plus qu'à mourir de faim. Ici le doute n'est pas seulement inutile, il peut se révéler néfaste. D'une manière générale, lorsque que j'ai une décision à prendre, je ne peux différer indéfiniment cette décision et si la réflexion est souvent souhaitable sa longueur doit être proportionnée au degré d'urgence de la situation. La prudence n'est pas synonyme d'inactivité. Le doute paralyse l'action et le refus du doute est ici non seulement légitime mais il est même parfois nécessaire.

Mais, si le refus de douter est parfois justifiable, autrement dit si, comme nous l'avons montré, on peut avoir de bonnes raisons de refuser de douter, peut-on refuser tout doute? A-t-on le droit d'ériger le refus de douter en principe absolu? Quelles pourraient être les conséquences d'une telle attitude?

II

Le refus de douter n'est pas toujours justifiable et est parfois l'indice d'une certaine étroitesse d'esprit. Le refus systématique de remettre en question ce que l'on croit vrai, le refus d'entendre et d'envisager le point de vue d'autrui, le refus du dialogue, de la discussion se nomme dogmatisme. Cette attitude est soit le résultat d'une décision volontaire de ne pas remettre en question ses croyances, soit, le plus souvent, l'adhésion spontanée au sens commun. On est alors sans vraiment en être conscients prisonniers de ses préjugés « des croyances habituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en nous sans la coopération ni le consentement de la raison ». Ce dont il est question dans ces paroles de B. Russell, ce n'est pas à proprement parler d'un refus de douter, mais plutôt d'une simple absence de doute. Celui qui traverse l'existence sans se poser de question et sans remettre en cause ses certitudes n'a pas nécessairement décidé volontairement de ne pas douter. Il est dogmatique sans le savoir. La question du doute ne s'est même pas posée. Et dès lors que personne ne vient jeter le trouble dans son esprit en donnant à la fois de bonnes raisons de douter et des outils qui peuvent alimenter la réflexion, il est difficile voire néfaste de s'aventurer seul sur ce terrain. Le manque de repère ne peut produire un doute constructif et risque plutôt d'être un facteur de confusion qui ne débouche que sur le désarroi et sur un sentiment d'impuissance qui conduit souvent à un retour aux anciennes certitudes. S'il est absurde de refuser de douter sans raisons valables, il est tout aussi absurde de douter sans savoir vraiment pourquoi. La capacité à développer un doute productif et stimulant n'est pas naturelle.

Mais dans un cas comme dans l'autre, c'est-à-dire, qu'elle résulte d'une décision volontaire ou d'une incapacité intellectuelle l'absence de doute a pour conséquences l'aliénation et l'intolérance : parce que nous ne pensons pas vraiment par nous-mêmes, nous ne pouvons accéder à une véritable liberté de penser et parce que les points de vue divergents viennent troubler notre petit confort intellectuel, nous les rejetons sans examen. Or, on sait que l'intolérance peut aller jusqu'au fanatisme et donc à la violence.

Dans ces conditions a t-on le droit de refuser de douter? Il est possible de refuser de douter, nous l'avons montré dans notre 1ère partie, mais poussée à l'extrême ce renoncement n'est-il pas générateur de graves inconvénients? D'ailleurs les raisons que nous avons invoquées pour justifier le refus de douter sont-elles inattaquables?

On pourrait en effet montrer que le scientifique lui-même reste toujours ouvert à la réfutation et ce, malgré le côté objectif et vérifiable des énoncés scientifiques. La science ne progresse que par correction de ses propres erreurs et donc par la remise en question de ce qui fut, pendant un temps, considéré comme la vérité.

De même, notre deuxième argument présente des faiblesses car les évidences peuvent être trompeuses : les sens sont trompeurs comme le montre Descartes dans la première méditation; nous connaissons tous l'exemple des illusions d'optique. Et, bien que nous sachions de manière indubitable que la terre tourne autour du soleil, nos sens nous donnent l'impression du contraire. Les évidences issues du raisonnement ne sont pas non plus exemptes de doute, car le raisonnement peut s'appuyer sur des prémisses fausses ou comporter une erreur dans l'enchaînement logique des propositions. L'évidence est donc un critère suspect de vérité.

Mais, si l'on ne peut se fier ni à l'évidence ni aux vérités scientifiques, comment être certain de quelque chose? Cela signifie t-il que l'on doive douter de tout? Ne risque t-on pas alors de ne jamais trouver la vérité? Le doute ne risque t-il pas de constituer un nouveau carcan? Et peut-on réellement et sérieusement douter de tout?

III

Le

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